Hollande, grand prix 2017 de l’humour politique : son bilan enfin récompensé ?

Il s’ennuie, François Hollande. Il piaffe. Il est atteint du blues des ex. On les comprend, d’ailleurs, les ex : avoir eu dans les mains durant cinq ans le pouvoir suprême, avoir tutoyé tous les puissants de la planète et tapé la bise à Merkel et Michelle Obama, ça vous laisse comme un vide quand il n’y a plus que la caissière du supermarché pour faire la causette…

Reste bien le bureau et le petit personnel payés par le contribuable, mais pour y faire quoi ? Des réussites, comme de Gaulle à Colombey ?

Alors, il saute sur toutes les occasions pour exister encore, notre ami François. Et puisqu’on lui en offre une, il la saisit.

Grand prix 2017 de l’humour politique. On ne sait pas si c’est de nature à lui rapporter des conférences à l’étranger. Quoique… Quand les négociations ont été dures et qu’on cherche un rigolo pour finir la soirée, l’ex-Président jovial peut toujours se faire Monsieur Loyal.

Le voilà donc couronné du titre de champion de l’humour politique, prix qu’il est venu en personne recevoir des mains de Nelson Monfort avant de prononcer un petit discours : "Je prends conscience qu’un hommage m’est rendu, il était temps. Ce n’est pas forcément l’abondance des hommages qui justifie qu’on les néglige", a-t-il dit devant une assistance hilare, avant de préciser qu’on lui avait parfois reproché d’en faire trop sur ce plan. « Monsieur petites phrases » reconnaît que l’humour est pour lui un mode d’existence : "Dans les moments les plus graves, dans les circonstances les plus douloureuses, il faut avoir une forme de maîtrise de soi, de contrôle, de sérénité, et l’humour en fait partie. L’humour fait partie de ce qui nous permet d’être à hauteur d’homme ou de femme, c’est-à-dire d’être capable de résister et de combattre l’adversité. Les fanatiques n’ont pas d’humour."

Le problème, c’est lorsque cela devient un mode de gouvernement… Et là encore, François Hollande s’en sort par une pirouette : "J’ai bien compris que c’était l’ensemble de mon œuvre qui était salué, je parle de ce domaine-là. Mais je vais vous faire ici une révélation : mon œuvre n’est pas achevée, du moins sur ce plan-là."

L’humour toujours, pour la façade, pour la galerie. Mais dans l’intimité, quand il est dans ces moments d’introspection qui lui ont valu la médaille – "Toutes les décisions que je prends, je les prends seul avec moi-même, dans un dialogue singulier" –, rit-il toujours d’aussi bon cœur ?

À vrai dire, on en doute. Avoir été président de la République et finir amuseur pour noces et banquets, ça ne fait ni une fin de carrière ni une fin de vie heureuse…

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Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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