[Histoire de l’art] Pour le patron de l’INHA, « l’art français » n’existe pas !
« Existe-t-il un art strictement français ? » Posée par le directeur de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), Éric de Chassey, dans The Art Newspaper, la question surprend. D’autant qu’elle ne semble pas tant suscitée par l’inquiétude scientifique que par… la loi Immigration contre laquelle M. de Chassey a déjà signé une tribune. La réponse est rapide : « À l’heure où la préférence nationale revient au goût du jour », il faudrait débarrasser l’histoire de l’art « des biais nationalistes ou ethnocentristes ».
Considérant quelques destins individuels - Nicolas Poussin, Français qui vécut longuement en Italie et y mourut, ou Van Gogh, Néerlandais dont le talent éclata en France et qui y mourut… -, il en vient à conclure « qu'il n'existe, au sens propre du terme, pas d'art français, pas plus que d'art strictement national ». Vlan !
Hélas pour lui, la démonstration n’est pas probante. Il y a eu, de tous temps, des artistes voyageurs mais aussi des écoles nationales. On visualise bien ce que signifient « art français », « art flamand », « art italien », « art allemand ». Utiliser ces étiquettes ne constitue pas tant un « biais nationaliste » (et encore moins « ethnocentriste ») qu’une façon naturelle de considérer les choses, quitte à les redéfinir de temps à autre - ce qui est différent d’une négation. Mais, selon le directeur de l’INHA, tout n’est que circulations et relations mondialisées.
Éric de Chassey : un parcours… très national
Mais qui est donc Éric de Chassey, au juste, sinon quelqu’un qui, tout en repoussant le « biais nationaliste », vit sur la bête… nationale ? Nommé directeur de la Villa Médicis par Sarkozy (2009), reconduit à ce poste par Hollande (2012), il veut inclure Julie Gayet dans le jury de la Villa - l’actrice et maîtresse du Président Hollande est très amie avec Anne Consigny, actrice et femme d’Éric de Chassey. Ce qui provoque des grincements de dents. Le ministre de la Culture ne valide pas le choix et Julie Gayet est privée de vacances romaines.
Lorsqu’en 2015, le directeur de l’École nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA) est débarqué et qu’on annonce Chassey pour le remplacer, des esprits malins y voient une manœuvre de Julie Gayet pour placer le mari de sa copine. Les intéressés démentent, mais le tollé est tel que Chassey n’ira pas à l’ENSBA. Pas grave : il est nommé par Hollande à la tête de l’Institut national de l’histoire de l’art (2016) et reconduit par Macron (deux fois, en 2019 et 2022). Peu importe le Président ou sa maîtresse, Éric de Chassey n’est pas à la rue.
Petite musique macroniste
Par le passé, ce proche des Gracques (le think tank de centre gauche libéral à qui l’on doit le rapprochement de Macron et Bayrou) fut sur la même longueur d'onde que le Président qui - il n'était encore que candidat - déclarait, en 2017 : « L'art français, je ne l'ai jamais vu. » Leur monde est identique. C’est la société liquide sans frontières, nomade. Tout n’est qu’échanges, fluidités, indéterminations, qu’il s’agisse d’hommes ou de biens, d’idées ou de capitaux… Libérés des repères ancestraux et des identités, diluons-nous dans le grand tout indifférencié.
La portée de la perspective « déconstructiviste » du texte ne doit pas être minorée. L’INHA est un institut puissant et reconnu. Les propos de son directeur se traduiront par des choix budgétaires, par l’orientation clairement politique d’expositions, de colloques, de parutions, où la science cédera le pas à une lecture niant toute existence à l’art français. En tant que ministre de tutelle de l’INHA (l’autre étant Sylvie Retailleau), Rachida Dati serait fondée à rappeler à Éric de Chassey l’une des missions de l’institut : « Contribuer à mettre en valeur les recherches en histoire de l'art produites sur tout le territoire national » - et non les fausser.
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31 commentaires
Encore un qui veut rabaisser la FRANCE
Il prend dignement la suite de Macron pour lequel il n’y a pas de culture française. Souhaitons seulement qu’une occasion se présente pour qu’il n’y ait plus de M. de Chassey.
Il n’y a pas très longtemps c’est Macron qui pense qu’il n’y a pas de culture française. ……A présent, ce patron de l’INHA dit que « l’Art Français n’existe pas ». Serait-il sorti tout droit de la « fabrique de crétins » lui aussi ? Si vous n’avez pas encore lu ce livre de J.P. Brighelli, n’hésitez pas à le faire, il est très intéressant.
« il n’existe, au sens propre du terme, pas d’art français » Pas plus d’ailleurs que lui et son école qui ne sont que des pompes à fric et des placards dorés dont une Nation peut très bien se passer avec facilité et bonheur.
Au cours de ma vie professionelle de presque 60 ans, j’ai eu l’occasion de profiter de mes temps libres pour visiter des musées dans la vieille Europe et les Amériques. J’y ai vu de nombreuses ouevres d’artistes …. Français et les présentations insistaient sur leur origine ! Et je ne parle pas des collections privées auxquelles je n’ai pas eu accès !
On change les étiquettes, cela dissimule le vide de la pensée. Dites que l’art Egyptien n’existe pas, cela ne m’empêchera pas de l’admirer.
La pensée de ce triste sire est trop subtile pour nous qui ne sommes que des ignares .
Que fait il d’Élisabeth Vigée Le Brun,née le 16 avril 1755 à Paris, et morte dans la même ville le 30 mars 1842? Serait il misogyne?
Il n’y aurait donc pas d’art africain, de culture arabe, d’art iranien, etc…et bien que ce monsieur aille raconter cela aux tenants de ces arts, souvent intéressés en plus, par des « rapatriements ».
Alors: il y a débat, tout de même: l’Art français se rapporte je pense à un style, une époque, vécus en France. Rien ne dit que le style Louis XV a pris ses sources uniquement en métropole, mais on lui attribue ce style car répondant au décor social et politique de cette époque. Dans le monde actuel et industriel automobile, on pourra construire autant de Mercedes ou de BMW sous licence en territoires autres qu’en Allemagne, on attribuera quand même ces superbes berlines au style germanique!
Pourquoi Macron n’a-t-il pas choisi ce parfait adepte de son propre propos qui veut que « la culture française n’existe pas » ?
Question : La France existe-t-elle ?
Faudra en décider le 9 juin, d’abord, aux municipales de 2026, ensuite, et en 2027 aux présidentielles…
En tout cas, je crains fort que la France n’existe plus si nous avons encore ce Chef d’Etat jusqu’en 2027.
Il n’a pas le courage de démissionner.
Ça n’est pas un homme, un vrai, comme Mr. le Général de Gaulle !