Gilets jaunes, 4 ans après : Garrido et Roussel récupèrent, Lallement prévient…

LALLEMENT

En ce samedi 12 novembre ensoleillé comme jamais, vous les avez peut-être revus sur les ronds-points. Mêmes pancartes, même revendication - ce fameux RIC -, mêmes gilets jaunes. Des manifestations étaient annoncées sur les réseaux sociaux, à Paris, dont les médias n'ont pas parlé. Certes, ils ne sont que quelques dizaines, mais le feu semble couver depuis plusieurs semaines, à en lire la presse quotidienne régionale : en Normandie, dans l'Oise, en Bretagne, un peu partout dans la France des ronds-points.

Et comment en irait-il autrement, quand toutes les raisons qui les ont poussés à la révolte il y a quatre ans sont toujours là, redoublées ? Emmanuel Macron d'abord, leur bête noire ; et puis les prix des carburants - l'étincelle de la révolte - et de l'énergie explosent. Sans compter la période Covid et la dictature sanitaire.

Le JDD a cherché à savoir ce qu'étaient devenus les leaders du mouvement : entre difficile retour à une vie sociale normale ou engagement politique éphémère, chez Zemmour pour Benjamin Cauchy et Jacline Mouraud, l'heure est plutôt à la désillusion. Cette mutation politique, même sans lendemain, traduisait bien ce que tout visiteur des ronds-points avait perçu : une conscience politique à fleur de peau, éruptive, désordonnée ou radicale, mais une conscience politique. Mais, sur le plan politique, ce qui guette les gilets jaunes, presque depuis le début, c'est la récupération par l'extrême gauche. Ces derniers mois encore, pour les législatives, la NUPES avait fait des propositions à certains, selon Le JDD. Et cette semaine, deux poids lourds de l'extrême gauche, Raquel Garrido et Fabien Roussel, ont réitéré l'opération. L'une a invité des gilets jaunes à l'Assemblée nationale, l'autre leur a lancé un appel à « réoccuper les ronds-points ». L'extrême gauche, cette fois, ne voudrait pas être prise de court et à la remorque d'un mouvement qu'elle n'avait pas vu venir et qui ne collait pas, à l'origine, à ses fondamentaux.

Mais dans la série « Que sont-ils devenus ? », il y a une autre figure qui fait une petite rentrée médiatique cet automne, c'est Didier Lallement, le fameux préfet de police de Paris de mars 2019 à juillet 2022, qui ne « tombera » qu'après les événements du Stade de France. Pour la sortie de son livre, L'Ordre nécessaire, celui qui sait qu'il restera dans l'Histoire comme « le préfet des gilets jaunes » a donné une interview très intéressante à L'Opinion. Nommé, en septembre, secrétaire général de la mer, un poste bien moins exposé, il donne son analyse de cette révolte. Assumant son action, il se réjouit qu'il n'y ait pas eu de mort, passant un peu vite sur les dizaines de blessés graves, éborgnés ou autres. « Il n'y a pas eu de morts à Paris pendant la crise, confie-t-il. On a frôlé l'ouverture du feu mais, grâce au courage des fonctionnaires de police, cela ne s'est pas produit. »

Et puis Didier Lallement lâche cette phrase : « Le jour où on devra ouvrir le feu, on entrera dans une autre dimension. Cela risque d'arriver un jour. » Une phrase qui a peu fait réagir cette semaine. Une phrase en guise d'avertissement ? Aux gilets jaunes ? Aux gouvernants ? À ceux qui rêveraient manifestations ou Grand Soir ? En fait, un constat froid que doit certainement faire tout préfet de police, tout chef militaire, tout responsable politique. Les voilà et nous voilà prévenus. En somme, le préfet Lallement, avec ses mots de grand professionnel, nous dit simplement ce que nous sommes nombreux à pressentir : ça va péter.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

42 commentaires

  1. Au fait Lallement il n’est pas responsable national de « La Mer »?!
    Alors qu’il commence par faire son boulot et par refuser les accostages des navires étrangers qui violent nos frontières.
    Et qu’il se souvienne de son impuissance crasse à mater les blackblocks place de l’Etoile ou à la Salpétrière avant de donner des leçons à la Collomb! Des leçons de pleutres !

  2. La Liberté et la Justice ne se sont toujours gagnées que par la force. Hélas, l’intelligence et la culture ne sont pas les qualités les plus partagées !
    Face à la tyrannie, certes aujourd’hui très camouflée, mais bien réelle, témoin l’accostage de l’Ocean Viking SOS MEDITERRANEE en totale violation de nos frontières, mais surtout avec l’appui et l’accord de la macronie et de l’UE .
    Oui les risques sont de retour.

  3. Envisager cela est une question de mentalité. Les ordres doivent être exécutés pour ce M. Ceci dit, c’est quoi secrétaire de ma mer ? En quoi consiste ce job ?

    • Son nouveau job? Grenouiller dans l’un de ces placards dorés attribués à tout bon serviteur de l’Etat. Avec de confortables émoluments, cela va de soi. Tout comme un certain Castex recasé au métro parisien.

  4. Lallemand, pas facile d’être  » Le Préfet  » dans un désordre organisé et des ordres à contrario. Pour faire le contraire de ce qui a été fait, on nomme un Préfet parfaitement carriériste et intermittent et intérimaire, un Laurent Nunez, qui reste un fusible à faire sauter sans incidence pour la suite de sa carrière, le passé de l’intéressé en est la preuve.

  5. Le préfet a raison il faut envisager le jour où les forces de l’ordre devront à raison tirer sur des « manifestants » pas sur les pauvres bougres gilets jaunes du début. Mais tirer sur les black-bloks, les écolo-talibans et d’autres qui veulent transformer notre pays en territoire soumis, les narco-émeutiers des quartchiers. Cela aurait du être fait depuis longtemps mais n’est pas Thiers qui veut en revanche des Daladier nous en avons à revendre. Nos gouvernants préfèrent que la populace soit dépouillée, trucidée et vive dans l’insécurité permanente. Quand un membre est gangréné on le coupe pour éviter que le corps tout entier pourrisse. Nous manquons cruellement de chirurgiens

  6. On va tout droit vers une insurrection : attendons l’arrêt des subventions à la pompe, l’augmentation du prix de l’énergie de 15% prévu en février, l’inflation à plus de 8 % et le risque de coupures d’électricité en pleins frimas. Macron n’en a cure et est parti pour un périple de plusieurs semaines. Il a un remède miracle : la dissolution !

    • Vous omettez l’augmentation des impôts fonciers ( 7% nous annonçait il y a peu, le député marnais Charles de Courson )qui risquent de contribuer à l’assèchements du pouvoir d’achat de pas mal de particuliers pas forcément aisés au prétexte qu’ils ont réussi à accéder à la propriété.

  7. Des connaissances dans les forces de l’ordre me disent que c’est dans les lycées que la situation va être explosive et va déborder. Et ce à cause de cette pousse islamiste sur les tenues. Plus de 700 faits remontés en octobre ! Sachant qu’en réalité on est à plus du double ! Mais là quels vont être les ordres?

  8. Je reconnais bien le Préfet Lallement et sa persistance à ne RIEN comprendre : « Le jour où on devra ouvrir le feu , on entrera dans une autre dimension . Cela risque d’arriver un jour . » Alors qu’il aurait du s’adresser aux insurgés de certains Quartiers et de certaines Banlieues des grandes Villes , d’où ont été chassés les Français , le Préfet Lallement menace en quelque sorte , la résurgence des Gilets Jaunes , alors qu’ils sont plutôt à considérer comme les Victimes d’une Gouvernance qui n’a pas les yeux en face des trous ! Décidément , à part Préfet , je ne vois pas à quoi on pourrait reconvertir ce pauvre homme !

  9. Il est rigolo celui là ! Ils n’ont qu’à expulser ces bandes…tirer à balles réelles après sommations… Ne pas essayer de sauver le « bien connu »…un de moins !!

  10. À mon avis, c’est surtout un avertissement aux manifestants, déjà très largement malmenés, et à un degré supérieur gravement blessés par des ordres nouveaux appliqués sans état d’âme sans que cela n’émeuve personne.
    Il ne faudrait pas oublier qu’il y a une nouvelle dimension dans la répression des mouvements sociaux depuis Macron, mais curieusement, une impunité suspecte des Black blocks…

  11. La récupération des mouvements populaires par la gauche est une vieille tradition. La Commune de Paris était au départ une superbe manifestation patriotique des Parisiens, qui n’admettaient pas de voir les Prussiens sous les murs de la capitale. La gauche n’a compris qu’après le parti à tirer de cet élan, qu’elle a dénaturé en y voyant une occasion de prendre le pouvoir en France, et accessoirement d’égorger les prêtres en toute impunité. On était loin du patriotisme, à ce moment.

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