Il l'a fait ! Quelques jours après son show du 14 juillet et sa première tentative manquée de traverser la Manche sur sa « planche volante », Franky Zapata a gagné son pari ce dimanche matin : en 20 minutes, à 15 mètres au-dessus des eaux et à plus de 160 km/h, il a renouvelé l'exploit de Blériot.

Tout est magique, dans cette histoire : l'invention de la machine, le projet fou, les défis, l'exploit technique et physique - parcourir 35 kilomètres debout en l'air sur cette planche -, le rêve. De la hauteur, de la vitesse, des records.

Ces images et ses mots sont magiques : celles du décollage, rapide et vertigineux, du ravitaillement délicat en kérosène, ceux de l'arrivée avec le récit de l'approche des côtes et des falaises anglaises, une vision qui lui a procuré, dans les cinq derniers kilomètres, « un plaisir de fou », malgré les douleurs.

Franky Zapata a réveillé les rêves et les mythes d'Icare et de Léonard de Vinci qui somnolent toujours au fond de nos âmes. L'ivresse de l'air, de l'élévation. D'ailleurs, le prochain défi qu'il s'est lancé : atteindre les nuages, en étant « le premier à surfer la poudreuse dans les nuages ». Zapata n'a pas fini d'exciter notre imaginaire bachelardien.

Comme tout cela semble loin de nos réalités terrestres du moment : fusillades, attentats, etc.

Loin ? Pas tellement. Le Monde nous apprend que l'entreprise Z-AIR de Franky Zapata bénéficie d’une subvention de 1,3 million d’euros du ministère des Armées pour développer une nouvelle turbine en impression 3D. L'invention intéresserait les forces spéciales françaises, qui y voient du « potentiel pour un emploi dans les opérations spéciales en zone urbaine ».

« Des opérations spéciales en zone urbaine »... Vous aurez vous-même traduit. Après « L'Air et les songes », « La terre et les rêveries de la volonté ».

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04 août 2019 à 14:53

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