« En France, il est quasiment impossible d’expulser un clandestin ! »
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Jean-Yves Le Gallou dénonce l'hypocrisie du rapport de l'IGA sur les failles à propos de l'attentat de Marseille, utilisé, selon lui, par le gouvernement pour légitimer sa politique. "Le problème, explique-t-il, est celui de la loi et de l'application des lois par les juges, et non d'une réforme des procédures administratives et des services informatiques."
Ce rapport ne nous apprend pas grand-chose. Nous savions déjà qu'il est quasiment impossible en France d'expulser les clandestins. Le rapport précise que c'est particulièrement difficile pour les Tusisiens. Le gouvernement tunisien multiplie les obstacles ou met trois mois pour répondre aux demandes de l'administration française. Ce délai est beaucoup trop long par rapport aux délais légaux de rétention. Par conséquent, il n'était pas possible en l'état du droit et de la pratique administrative d'expulser ce terroriste. On sait d'ailleurs qu'il y a beaucoup de terroristes qui viennent de Tunisie.
Le rapport est parfaitement hypocrite. Au fond, il ne reproche pas à l'administration de ne pas avoir mis en rétention ce clandestin délinquant. Il lui reproche simplement de ne pas avoir émis un ordre de quitter le territoire. Il reproche donc de ne pas avoir fait un papier qui de toute façon n'aurait servi à rien et qui n'aurait en rien changé les intentions criminelles de ce personnage. C'est vraiment un rapport qui sert l'enfumage gouvernemental.
Quand un clandestin est arrêté, n'est-il pas censé être mis en rétention, surveillé et interdit de se déplacer ?
Certes, mais encore faut-il avoir de la place.
D'une part, les administrations ne sont pas trop motivées pour mettre les Tunisiens en rétention, car c'est presque impossible de les expulser. D'autre part, lorsque l'affaire a été instruite par le fonctionnaire de la préfecture, il n'y avait pas de place dans le centre de rétention administrative de Lyon. Il y en a quelques-unes qui se sont dégagées, mais vraisemblablement quelques heures plus tard.
Pourquoi n'y a-t-il pas de places ? Le rapport nous apprend que trop peu de places ont été construites, mais également que celles qui existent sont vandalisées et détruites. Il y a des dizaines de places du centre de rétention de Lyon qui ne sont pas utilisables. Elles ont été détruites à la suite de bagarres entre des Maghrébins et des clandestins d'Europe de l'Est, sans doute des Roms et des Albanais.
Le rapport est utilisé pour légitimer la politique du gouvernement. On fait sauter le préfet et on ne change pas le fond des choses. Ce type d'informations, comme celle des bagarres, sont toutefois instructives. C'est sans doute une forme de vivre ensemble.
Lors de son déplacement à Marseille, Gerard Collomb avait déclaré que toutes les failles seraient mises au jour. Vous semblez dénoncer plus qu'un simple dysfonctionnement. Selon vous, en virant le préfet, le gouvernement fait simplement une action de communication.
C'est une pure action de communication. Le rapport propose bien quelques réorganisations d'ordre administratif. Mais ce n'est pas un problème d'organisation, c'est un problème de lois et d'application des lois par les juges. Il est évident qu'il ne faut pas changer la procédure administrative et réformer le système informatique de traitement. Tout cela est bidon.
Il faut changer la loi et dénoncer la manière dont les juges appliquent la Convention européenne des droits de l'homme. Voilà les vrais sujets : la tyrannie judiciaire, la tyrannie de la Cour européenne des droits de l'homme, la lâcheté du législateur français vis-à-vis de la tyrannie judiciaire et de la tyrannie des droits de l'homme. Ce n'est pas le système informatique par lequel on va rentrer les données concernant le renvoi ou plutôt le non-renvoi des clandestins qui changera quelque chose au problème.
C'est du foutage de gueule!
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Attaque à Marseille
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