France-Italie : Darmanin perd son match sur l’immigration

Souvenez-vous. En mai 2023, Gérald Darmanin avait assuré que Giorgia Meloni était « incapable de régler les problèmes migratoires » de l'Italie, générant une belle crise diplomatique entre nos deux pays. « Madame Meloni, gouvernement d'extrême droite choisi par les amis de madame Le Pen, est incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue », avait alors cinglé le ministre de l'Intérieur français, interrogé dans l'émission Les Grandes Gueules. Mais, depuis, l’impudent a mangé son chapeau et adopté une attitude plus humble. Le 3 février dernier, celui qui est passé entre-temps au ministère de la Justice s’est ainsi rendu en Italie afin d’y étudier, tel un bon élève avide d’apprendre, le régime carcéral mis en place par nos voisins à destination des narcotrafiquants.
Il y a un an, Darmanin dénonçait l"échec" de la politique de Meloni..
Aujourd'hui, il va en Italie pour s'en inspirer..
Les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît.#Facealinfo #TPMP pic.twitter.com/WViTQhQJje— Nemausus (@Oxitan30) February 3, 2025
Bien lui en a pris, mais Gérald Darmanin aurait sans doute été bien inspiré de prendre exemple sur Giorgia Meloni lorsqu’il était encore à Beauvau. Car l’élue italienne a fait mentir les oiseaux de mauvais augure et est parvenue à faire chuter drastiquement l'immigration illégale. « En 2024, nous avons réduit les arrivées irrégulières de 60 % par rapport à l’année précédente et de 38 % par rapport à 2022. Pour la deuxième année consécutive, les rapatriements d’immigrants expulsés ont augmenté, avec une augmentation supplémentaire de 16 % », a déclaré le ministre de l’Intérieur italien Matteo Piantedosi, dans un entretien accordé le 31 décembre dernier. Indifférents aux vociférations des organisations de gauche, nos voisins transalpins ont su faire évoluer leur « État de droit » et engager une coopération étroite avec les pays d’origine et de transit permettant de freiner les flux entrants.
Italie : 1 – France : 0
De notre côté des Alpes, le bilan des politiques migratoires mises en place est tout autre. Pas moins de 336.700 premiers titres de séjour ont encore été accordés par la France à des étrangers, en 2024. Record battu. À titre de comparaison, cela équivaut à la population de la ville de Nantes… Alors que la natalité est au plus bas et que l’insécurité explose, la vague migratoire continue tranquillement de déferler sur la France. La population bénéficiant d'un titre de séjour, en France, ne cesse d'augmenter. Au total, il y avait 4,3 millions de titres de séjours valides, au 31 décembre 2024, en hausse de 3,9 %. Sans surprise, les nationalités du Maghreb et d'Afrique subsaharienne sont majoritaires parmi les octrois de titres de séjour.
Immigration en France : les chiffres 2024 viennent d'être publiés aujourd'hui à 12h30.
De nouveaux records ont été battus.
Voici une synthèse en 8⃣ infographies pour tout savoir ⬇️ pic.twitter.com/BoOdgtfbNK
— Marc Vanguard (@marc_vanguard) February 4, 2025
De maigres motifs de réjouissance
Mais il s’en trouve certains pour se féliciter de ce bilan. « Je me réjouis de ces résultats obtenus grâce à la politique de fermeté que nous avons menée durant les 9 premiers mois de l’année 2024 », a ainsi fièrement tweeté Gérald Darmanin. L’ancien ministre de l’Intérieur faisait là référence à la hausse, réelle, du nombre d’expulsions réalisées en 2024. Mais il ne s’agit que de 21.600 personnes… sur un total de clandestins estimé, par l’Intérieur, entre 600.000 et 900.000 individus ! Autant essayer de vider l’océan à la petite cuillère.
Hausse de 27% du nombre de clandestins expulsés en 2024. Je me réjouis de ces résultats obtenus grâce à la politique de fermeté que nous avons menée durant les 9 premiers mois de l’année 2024, poursuivie par @BrunoRetailleau. https://t.co/E0pz2hAr4X
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) February 4, 2025
De même, on peut toujours se rassurer, comme le font certains, en se disant que la hausse des titres de séjour est moins forte qu’en 2023 ou que les régularisations de clandestins sont en baisse, mais on est loin du sursaut que nécessiterait la situation de « submersion migratoire » dans laquelle se trouve la France.
Au lieu de cela, naguère, Gérald Darmanin a préféré tirer à boulets rouges sur Giorgia Meloni - que la presse française présentait comme une « post-fasciste » - et jugé opportun d’adopter un discours de gauche. Pendant que la présidente du parti Fratelli d’Italia faisait des pieds et des mains pour réduire les flux, notre ministre de l’Intérieur continuait d’affirmer qu’il n’y avait aucun « lien entre immigration et délinquance ». Là où Giorgia Meloni s’inquiète de l’islamisation de son pays et assure que l’Europe n’a pas vocation à devenir un continent musulman, Gérald Darmanin, lui, déclare que « l’islam est une religion française » et que « l'immigration n'est pas mauvaise » pour notre pays...

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51 commentaires
Meloni régularise à tour de bras les migrants ce qui mathématiquement fait baisser l’immigration illégale. il faut donc relativiser ces statistiques sur la politique de l’ Italie en matière de lutte contre l immigration. C’est la même tactique en France. Tant que l Europe ne sera pas totalement submergée et les peuples historiques réduits en droit et en nombre rien ne changera. Parce que c’est le projet.
C’est juste faux ! vous vous referez au chiffres communiqués en France or l’AFP ment comme elle respire ( avec nos impôts)
A ce train là, je vais envisager un exil transalpin.