France Inter continue de dominer le paysage radio. Jusqu’à quand ?

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Quelles radios ont séduit les Français, durant les derniers mois de cette campagne électorale ? Selon Médiamétrie, qui vient de publier les audiences portant sur la période janvier-février-mars 2022, France Inter reste dominatrice. La très moralisante radio de service public, tout sauf neutre, atteint 13,9 % de part d’audience, contre 13,3 % sur le sondage précédent, en janvier-mars 2021. Elle a donc encore élargi son spectre et son influence en période électorale. Et conserve donc une longueur d’avance face à sa grande concurrente RTL (13,1 % de part d’audience). La radio du groupe M6 profite aussi de la période électorale et bondit, sur un an, de 12,4 % de part d’audience à 13,1 %.

Les Français auront cherché à s’informer efficacement sur la politique et la société française : France Inter, dotée des grands moyens de sa maison mère Radio France (plus de 3.000 salariés !), en a profité, comme RTL elle aussi bien dotée (mais beaucoup moins qu'Inter !).

À bien y regarder, France Inter a cependant quelques faiblesses. D’abord, sa matinale de 7 à 9 heures, le vrai carrefour d’audience des radios, cède 110.000 auditeurs en moyenne par rapport à la vague précédente, c’est-à-dire par rapport à novembre-décembre. Une vraie baisse. Sur un an, cette fois, la même matinale ne gagne, en dépit d’une période électorale qui devrait être porteuse, que 8.000 auditeurs. L’épaisseur du trait. Toujours sur un an, la matinale de RTL a gagné, pendant ce temps-là, 52.000 auditeurs. Le matin, France Inter est donc (un peu) rattrapée par RTL.

Les stations RMC (5,2 %) et Europe 1 (3,7 %), bien plus petites, restent loin derrière les deux grandes radios… et reculent. Europe 1, la station désormais propriété de Bolloré, n’a pas trouvé la formule magique : elle gagne 42.000 auditeurs sur une vague mais affiche 511.000 auditeurs en moyenne, soit 176.000 de moins qu’il y a un an sur la même période. Sud Radio n’est pas mesurée par Médiamétrie.

On aurait pourtant tort de penser que tous les auditeurs de France Inter adoptent sans sourciller la doxa de la maison ronde. Combien, parmi eux, supportent cette logorrhée bien-pensante en pestant ? Sans doute pas mal. Mais voilà, France Inter, qui fait preuve d’un grand professionnalisme sur le plan technique, reconnaissons-le, profite par ailleurs d'avantages que ses concurrentes n’ont pas. D’abord, Inter peut être écoutée dans les villages les plus reculés de France et de Navarre : ce n’est pas le cas de RTL ni d’Europe 1, qui ne couvrent pas la totalité du territoire français. Ensuite, la maison mère d'Inter, Radio France, dispose de plus de 600 millions d’euros de budget annuel essentiellement pris sur la redevance et des dotations de l’État. C’est-à-dire dans votre poche. C’est le génie du service public de faire la promotion des idées que vous combattez avec… votre argent. Enfin, France Inter ne diffuse du coup que très peu de publicité, ce qui représente bien sûr un avantage considérable, pour l’auditeur, par rapport à RTL ou Europe 1. La radio publique attire ainsi de nombreux publiphobes, d’accord ou non sur le conformisme militant de la station.

Reste une question. Jusqu’à quand les auditeurs de droite supporteront-ils les leçons de France Inter au petit déjeuner pour éviter la publicité ? La réponse est simple : jusqu’à ce qu’une radio concurrente décide de s’adresser clairement au peuple de droite avec une offre de qualité. Les tentatives, jusqu’ici, n'ont pas permis à Europe 1 d’émerger. Question de temps. Vincent Bolloré a su réveiller CNews qui croupissait dans les bas-fonds de l’information consensuelle pour en faire un carrefour d’idées agrégeant un large public. Pour revivre, Europe 1 doit s’inspirer de ce modèle et retrouver sa personnalité d’origine : celle d’une radio de droite. Le plus loin possible du modèle France Inter.

Vos commentaires

38 commentaires

  1. Une station radio transformée en inquisiteur médiatique n’a pas d’avenir mais en attendant fait beaucoup de mal.
    Pour moi : NOSTALGIE, RIRE ET CHANSONS et CNEWS, le reste non.

  2. France Inter, la radio de ma jeunesse, que je n’écoute plus depuis que Pierre Bouteiller est venu purger ceux qui n’étaient pas dans la ligne. Aujourd’hui, de loin, je constate un certain communautarisme avec Sibyle Veil, née Sibyle Petitjean, l’épouse de Sébastien Veil, petit-fils de Simone Veil, qui nomme Adèle Van Reeth, la compagne de Raphaël Enthoven, en remplacement de Laurence Bloch comme Directrice de France Inter. Seuls 3% des auditeurs de France Inter ont voté MLP, et 1% EZ.

  3. Il y a quelques années j’écoutais France Bleu Azur, j’ai cessé car ils étaient trop gauchistes. Depuis je n’écoute absolument plus du tout la radio. Je ne regarde plus depuis très longtemps les infos à la télé, pas même les actualités régionales. Je ne regarde pratiquement plus les films car trop de diversité, les publicités elles sont zappées car on peut se demander si on est encore en France. J’en ai marre de ce système

  4. J’écoute sur France Inter le jeu des 1000 € et me dépêche de remettre Radio Courtoisie dès 13 h.

  5. j’ai quitté la france inter du matin pour passer sur sud radio matin midi bercoff et soir et question tv cnews avec des animateurs comme Rioufol exemplaires, écoutez la différence

  6. Normal ! C’est sur France inter et France Info qu’il y a le moins de pub abrutissante….
    La Redevance est passée par là !
    Supprimons-la ! On verra !

  7. Si Europe 1 veut retrouver de l’audience, je lui conseille de déprogrammer des intervenants réguliers tel Philippe Val. Les auditeurs n’écoutent pas la radio pour qu’on leur fasse la leçon de moraline. Impressionnant tous ces 68tards recasés dans le conformiste et le politiquement correct (Goupil en étant la caricature). Ils sont d’une méchanceté sidérante.

  8. J’ai pu observer la lente dérive de France Info qui progressivement s’est finalement alignée sur la Doxa macronienne ! J’ai envie de dire que ces radios d’état complètement asservies peuvent utilement fournir l ‘heure ! … Mais ne pas leur demander plus !

  9. J’écoute ces radios de la « bien pensance » ; et j’en fais une interprétation a contrario. Cela doit donner une idée de la réalité. Force est de constater que durant la crise covidaire, tous ceux que l’on a qualifié de complotistes, avaient raison.

  10. Nous avons une arme à employer contre le groupe « France radio et télé », ne plus les écouter et le faire savoir.
    Enfin, la création d’une radio plus neutre et honnête dans son contenu serait sans aucun doute plébiscitée par les auditeurs. Une condition beaucoup moins de pub, un exemple à suivre dans ce domaine, la station « France classique ». Il ne faudrait plus considérer cette radio comme une entreprise qui rapporte des €, mais une entreprise qui défend nos idées.

  11. Dimanche j’irai voter le coeur gros la larme a l’oeil,le catholique que je suis est peiné de constater que seul ceux qui paraissent honorables pour l’élection sont ceux qui créent la division du peuple;les assassinats et ne sont bien qu’avec les individus ayant été condamnés devant un tribunal.une association a idéologie tordue dirige a présent notre belle France d’antan au détriment des inconnus de la justice.5 années de calvaire nous attendent alors bon courage!!!!!!!!!!

  12. Excellent article, et vous posez bien le problème.
    On pourrait parler aussi des France Bleu. ( En fait tous les France quelque chose…)
    Leur écoute aide à bien comprendre le problème.
    Chez France bleu un  » on est bien ensemble » exaspérant vient ponctuer chaque phrase, un ton doucereux, un choix de chansons illustrant la bien pensance, bref la chose est bien enrobée, et finalement le français doit sûrement aimer ça, le choix des votes l’illustre…

  13. Vive la fin de la subvention à ce genre de chaîne ultra politisée. Que ceux qui sont d’accord avec leurs analyses prennent un abonnement pour les subventionner !

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