Féminisation des noms de rues : l’arme à peine cachée du wokisme

©Lucie&Simon
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Dans la vague de féminisation qui déferle sur le monde occidental, la France multiplie les initiatives. Ainsi le chef de l’État a-t-il fait de la nomination d’une « Première ministre » l’événement phare de son nouveau quinquennat.

« La femme est l’avenir de l’hoo-o-mme », chantait Jean Ferrat en citant Aragon. Ces deux grandes consciences de la gauche communiste ne pensaient peut-être pas si bien dire.

On songe ici, par exemple, à l’initiative de la mairie de Paris qui a commencé à rebaptiser certaines rues sous l’angle du « femmage ». L’hommage, mot honni symbolisant un patriarcat triomphant et inégalitaire, faisait qu’en effet, on connaissait le nom des grands hommes… qui sont donc devenus de grandes femmes : Catherine de La Rochefoucauld, Louise-Émilie de La Tour d’Auvergne, Marguerite de Rochechouart… Voilà une démarche subtile.

Plus franche est celle qui consiste à ne choisir désormais que des noms de femmes pour baptiser les allées, les rues, les parcs et jardins, les écoles et les équipements sportifs. C’est ce à quoi s’emploient, désormais, nombre de municipalités, déjà en pointe sur les budgets genrés et autres journées du matrimoine.

Commençons avec Tours qui annonçait, en décembre dernier (9/12/21), que « les noms de rues ser[aient] donc désormais piochés parmi ceux cités dans le projet “Les Illustres Inconnues” de l’association Osez le féminisme ! » « À chaque nouvelle rue, nous donnerons la priorité à un nom de femme », cela afin de contrer le « masculinisme de l’odonymie (branche de la toponymie qui s'intéresse aux noms de voies, rues, avenues, etc.) », confiait alors l’adjointe en charge de la question dans une interview au site municipal.

Le maire de Rouen, qui a lancé dès son arrivée les « Journées du matrimoine et du patrimoine », a assuré, lui aussi, qu’il voulait « féminiser sa ville ». C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il souhaitait remplacer la statue de Napoléon par celle de Gisèle Halimi. Les Rouennais ne l’ont pas voulu ainsi.

Le 31 mars dernier, France3 Normandie mettait en avant la ville d’Alençon (Orne) où était lancée une grande consultation publique jusqu’au 2 mai, les habitants devant proposer des noms de femmes « aujourd’hui décédées, ayant marqué les esprits par leur parcours, leurs engagements et leurs actions ». Vingt noms seront proposés à la municipalité qui « serviront de réserve pour nommer des parcs, établissements publics et autres équipements sportifs ». Derrière cette entreprise, on trouve le Collectif des droits des femmes 61. Son objectif : « Créer 195 rues sur Alençon pour arriver à la parité. » Suivant la ligne Borne, sa présidente assure que « cela donnera des modèles pour toutes les petites filles et toutes les femmes qui pourront se construire, construire leurs parcours ». « Je rappelle qu'à peine un quart des métiers sont mixtes aujourd'hui. Il y a donc urgence », dit-elle.

Aujourd’hui? on apprend par Ouest-France que la ville de Rennes passe à la vitesse supérieure. Flavie Boukhenoufa– adjointe déléguée aux relations internationales, aux relations publiques, aux cultes et à la laïcité – déclare l’urgence à « féminiser les rues de la ville pour des questions d’égalité ». Pour ce faire, donc, « le comité odonymie, qui étudie les noms à donner aux rues et se réunit chaque mois, a travaillé à douze propositions exclusivement féminines ».

Parmi ces heureuses élues, une figure hautement symbolique : Ovida Delect, « une résistante communiste déportée et poétesse transgenre ». Et si Flavie Boukhenoufa veut en faire une « passerelle », c’est parce que du temps où elle était homme, cette femme fut le maire de Freneuse (Yvelines), cela avant, « dans les années 1980, […] de “transitionner” socialement ». Démarche qu’Ovida Delect a retracée dans un livre intitulé La prise de robe. Itinéraire d’une transsexualité vécue.

Donner aux femmes la place et la visibilité qu’elles méritent, oui, bien sûr. En faire un outil politique et militant au service du wokisme, non merci. C’est, hélas, ce qui se dessine.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 07/11/2023 à 10:09.
Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Nous avons eu des chefs d’Etat ,femmes :Blanche de Castille ,Marie de Médicis, Catherine de Médicis, Anne d’Autriche….Aucune n’ont des noms de rue Pourquoi? Par ce que ce sont des Reines?

  2. En France, les femmes ont peur de sortir dans les rues. Toujours baisser les yeux, surveiller la tenue, laisser passer les barbus, surveiller ses arrières, tenir sa bombe lacrymogène… Alors reste à féminiser les noms de rue. Faut supprimer les femmes, ne faisons plus d’enfants femelles! on les condamne à une vie de seconde classe au mieux, voire d’esclave..

  3. Je ne suis pas contre… Pourvu qu’on en fasse autant sur les Monuments aux Morts !
    Trouver des Millions de noms ? Bon courage, Mesdames….

  4. Oui égalité homme- femme, oui, trois fois oui car !!!
    Espérance de vie des femmes : 85 ans
    Espérance de vie des hommes : 79 ans.
    (Source : Insee, estimations de population et statistiques de l’état civil. arrêtées fin 2021.)
    C’est la raison pour laquelle les hommes doivent partir en retraite 6 ans avant les femmes. Par souci d’égalité :)
    Humour ? Non !!!

  5. Il ne faudra pas qu’ils oublient Jeanne d’Arc pour les noms de Places et Bd , sauf il parait qu’elle n’était pas encore Femme mais Jeune Fille !

  6. Derrière cette volonté, une idéologie qui consiste à éradiquer les valeurs masculines. On verra la chute s’il faut se battre contre les Russes!

  7. pour montrer l’exemple aux petites parisiennes, je propose que l’on baptise un impasse « Anne Hidalgo ».
    Sur la plaque, on pourra préciser : »Maire de Paris, a réussi a défigurer la ville et (a la plonger dans déficits abyssal « 

  8. Saurons-nous un jour quelles sont -non la subtile plaisanterie- les petites « graines » dont la Nature a doté ces êtres de chair et de sang en vue de leur reproduction ?

Commentaires fermés.

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