Femen : ces playmates de gauche qui osent encore s’appeler « féministes »…

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Ainsi donc, la Femen qui a fait irruption sur la scène lors du meeting de Marine Le Pen au Zénith, tandis que sa comparse, torse nu, criait dans la salle, annonce qu’elle va porter plainte. Le service d’ordre l’aurait bousculée - voire frappée, dit-elle - et même traitée de p…, ce qui n’est évidemment pas très gentil et qui est même très vulgaire, mais il faut reconnaître que lorsqu’une fille fait du topless dans une réunion publique, elle ne s’attend guère à passer pour une rosière.

Que s’est-il passé exactement ? Je l’ignore. Je peux imaginer sans mal qu’on ne lui a pas fait que des risettes. Pas plus que l’on a félicité le gars qui a balancé un sac de farine sur Fillon ni offert un verre à l’agriculteur qui a cassé un œuf sur le crâne de Macron. Quoi qu’il en soit, le dépôt de plainte par les Femen contre leurs victimes est désormais une procédure bien huilée qui leur permet d’agir en toute impunité.

Elles ont été relaxées après leur prestation à Notre-Dame, tandis que les vigiles, eux, ont été condamnés. Face à Civitas, l’accusation « d’injure envers les manifestants en raison de leur appartenance à la religion catholique » n’a pas été retenue - à peu près nues comme des vers et hurlant « Fuck Church », « Occupe-toi de ton cul » et autres amabilités, elles avaient aspergé la foule au moyen d’extincteurs de ce qu’elles appelaient « le sperme de Jésus » - mais sur la plainte déposée par leurs soins contre les hommes qui se sont interposés et les auraient brutalisées, la justice n’a pas encore statué. Tout reste possible.

Autant dire qu’elles sont devenues intouchables. Il faut les entendre décrire l’épisode Civitas dans Les Inrocks : « C’est incroyable, cette disproportion. Les mecs étaient des armoires à glace, nous, on était nues. »

Notre société patriarcale occidentale est tellement commode. Un gros type poilu exhibant ses bijoux de famille en éructant aurait pu être évacué de façon musclée sans que cela n’émeuve grand monde. Mais on ne frappe jamais une fille, même avec une rose. Le service d’ordre aurait sans doute dû envelopper galamment ces demoiselles dans leur manteau pour éviter qu’elles n’attrapent une pneumonie ou ne se cassent un ongle. Guerrières grossières et agressives quand elles attaquent, faibles femmes dénudées quand on veut les neutraliser.

Et le paradoxe ne s’arrête pas là.

De tous les candidats à la présidentielle, c’est donc l’unique femme qu’elles ont choisi d’attaquer. Pour ces féministes radicales, l’accession d’une femme, pour la première fois en France, à la magistrature suprême serait une catastrophe, c’est parfaitement logique.

L’autre action médiatique des Femen durant cette campagne a, d’ailleurs, également visé… une femme. Une femme conspuée, raillée, traînée dans la boue que, loin de défendre, elles ont joyeusement enfoncée. Sur leur compte Facebook, sous le hashtag ironique #support penelope, elles ont publié sept photos torse nu assorties de commentaires oiseux : « Si jamais, un jour, une de tes filles veut avorter, auras-tu seulement les moyens de lui acheter un cintre ? » C’est follement drôle.

Et contre Macron qui préconise le plus grand laxisme en matière de voile islamique ? Ou contre Hamon qui relativise l’interdiction faite aux femmes de pénétrer dans certains bars ? Rien. Nada. Que voulez-vous, c’est comme ça, la montée du fondamentalisme islamique ne passionne pas les Femen.

Playmates de la gauche, elles en sont les soubrettes dociles jusqu’au masochisme. Après tout, c’est leur droit. Mais, de grâce, que l’on cesse d’appeler tout ce bastringue douteux du féminisme.

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

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