Faut-il abandonner l’écologie à Greta Thunberg ?

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Quand on voit la frimousse de la schtroumpfette Greta Thunberg, une idée immédiatement vient à l’esprit : l’écologie est un sujet trop sérieux pour être abandonné à de telles pimprenelles, fussent-elles reines médiatiques d’un jour. Ou alors, autant abandonner la musique à Ophélie Winter et la littérature à Christine Angot.

Pour autant, il ne faudrait pas, non plus, que les habituels énervés de droite empruntent les mêmes chemins tortueux de nos éternels polytraumatisés de gauche. Lesquels refusaient jadis de voir la gravité des tsunamis migratoires présents et à venir au motif qu’un certain Jean-Marie Le Pen était alors le seul à les dénoncer. Bref, ce n’est pas parce que ce sont des activistes gauchistes qui, aujourd’hui, font le plus de bruit pour nous alerter quant à la survie de notre jardin commun, notre Terre à tous, que la cause est forcément à jeter aux orties.

Les experts du GIEC (Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat) sont unanimes sur la question ? C’est bien là la preuve du complot à venir. Deux ou trois scientifiques viennent contredire l’avis majoritaire et on ne les écoute pas ? Parce qu’inaudibles, inintelligibles ou si peu crédibles ? C’est encore une nouvelle preuve de la même cabale se mettant en place en notre dos. Comme quoi l’anticonformisme est une autre forme de conformisme et qu’il n’y a pas de pensée unique qu’à gauche, mais aussi à droite, pour paraphraser un certain Robert Ménard, fondateur de ce site et bien connu de nos lecteurs.

Tel que très intelligemment écrit par notre confrère François Bousquet, dans la dernière livraison du bimensuel Éléments : « On nous ment, on nous cache tout. […] On veut me confisquer les clefs de ma voiture, m’interdire la viande rouge et instaurer un gouvernement mondial. Le gouvernement mondial, c’est le serpent de mer de l’imaginaire conspirationniste. La Commission trilatérale, le groupe Bilderberg, le GIEC aujourd’hui. On se croirait dans un mauvais scénario de James Bond avec le Spectre en train d’œuvrer dans les coulisses à l’installation d’une république platonicienne de climatologues. » Plutôt bien vu.

Après, sachant que les terriens n’ont qu’une seule Terre, est-il bien opportun de réduire le possible cataclysme à venir à échange de noms d’oiseaux et de préjugés d’ordre plus ou moins politique ? Sombrer dans cette ornière obligerait l’observateur le moins malhonnête à convenir de ce simple fait : avant d’être le hochet de la gauche, l’écologie nous vient de la droite, et même de la droite de la droite, ce qui ne vaut pas pour autant brevet d’intelligence, mais un peu malgré tout.

Les premiers à s’alarmer des dangers d’une technologie à vocation de toute-puissance ? Le Félibrige du poète Frédéric Mistral sans lequel un Charles Maurras n’aurait sûrement pas été ce qu’il est devenu. C’est encore cette lutte contre la démesure humaine voulant qu’un Alain de Benoist soit aujourd’hui plus ou moins rejoint par un Serge Latouche en matière de « décroissance », ou de « frugalité joyeuse », pour reprendre un vocable plus avenant.

Alors, oui, ce n’est pas parce que Greta Thunberg est ce qu’elle est que ce qu’elle dit n’est pas à entendre. Bref, l’enjeu écologique vaut un peu mieux que cette gosse mal élevée.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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