Exit Christophe Colomb, vive la « femme olmèque » : Les maîtres-chanteurs de Mexico réinventent l’Histoire !

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Si nous doutions encore que le Mexique soit sous la domination des États-Unis, voici une nouvelle preuve de sujétion culturelle à la sauce woke nord-américaine mâtinée de guacamole « décolonial » latino :

La statue de Christophe Colomb, qui trônait depuis 1877 sur le rond-point de l’avenue Paseo de la Reforma, à Mexico, va être réformée ! Déboulonnée en octobre 2020 après des dégradations lors d'une « marche féministe », pour une « éventuelle restauration », elle ne sera pas remise en place mais « déplacée vers un lieu sûr, digne et adéquat », nous dit l’Institut national d’anthropologie et d’histoire (INAH), pour mieux la préserver en tant qu’œuvre d’art et d’histoire. Effacement mémoriel ; mais dans la dignité !

Alors, ce 6 septembre, profitant de l’aubaine du prétendu déboulonnage restaurateur, Claudia Sheinbaum, chef du gouvernement, soit « maire » de Mexico, a décidé de remplacer la statue du navigateur génois – et forcément machiste, puisque italien – par celle d’une femme indigène, réalisée par l’artiste Pedro Reyes, en invoquant une nécessaire exigence de « justice sociale » et la reconnaissance visible de 500 ans de « résistance » à l’asservissement colonisateur venu d’Espagne.

Rien d’étonnant que ce polissage idéologique « décolonial » de la part de l’édile de Mexico, « pasionaria » issue de la gauche la plus progressiste des élites blanches mexicaines au pouvoir, membre depuis 2014 du mouvement Morena du président Obrador, et qui prône égalité de genre, démocratie participative, indigénisme, légalisation de certaines drogues, entre autres objectifs sociaux et politiques dans l’air du temps des déconstructions nationales et civilisationnelles.

L’œuvre de substitution au cancer historique Colomb n’est pas neutre. Il s’agirait d’une « femme olmèque ». Drôle de genre ? Oui, pourquoi pas une femme maya, mixtèque ou zapotèque, après tout ? Discrimination identitaire ? Non, moyen consensuel d’éviter, sans doute, les susceptibilités ethniques de tel ou tel de ces groupes, encore bien vivants dans la société mexicaine, et dont les ancêtres furent souvent de bons « collabos » de l’envahisseur espagnol pour mieux exterminer les Aztèques, leurs « frères » en libations de sang.

Car les Olmèques – comme nos Gaulois – ont disparu. Rien à revendiquer, ni terre, ni statut social. Rien qu’un mythe. On ne dispose que de peu d’informations sur ce peuple qui vivait à l’époque préhistorique dans les régions du golfe du Mexique, jusqu’au Costa Rica, et dont on estime qu’il a disparu autour de l’an 500 avant J.-C. D’où le statut de « culture-mère » qu’on peut attribuer facilement à cette civilisation qui fédérerait de la sorte tous les indigénismes mésoaméricains.

Mais si l’on creuse un peu aux fosses communes du passé, nous découvrons que les Olmèques ont peut-être initié la longue et « belle » tradition du sacrifice humain en Amérique. Sur le site d’El Manatí, dans l’État de Veracruz, on a retrouvé une offrande massive de 37 bustes en bois, qui pourrait dater de 1200 av. J.-C., avec des restes démembrés d'enfants et de nouveau-nés. Ce qui porte à penser que les Olmèques pratiquaient déjà les sacrifices d'enfants ! La femme olmèque ne serait-elle pas, alors, aussi, ce symbole hasardeux de la pourvoyeuse ancestrale des plus monstrueux infanticides jamais perpétrés du passé ?

Cela, bien sûr, Claudia Sheinbaum – qui avait fait de la lutte contre les violences faites aux femmes un axe majeur de sa « propagande » électoraliste – ne le criera pas à la face du monde. Mise en cause par Amnesty International pour la stigmatisation de manifestations « pacifiques » de femmes réclamant justice, il lui est plus facile d’opposer le mythe de la femme olmèque à la réalité et de créer des écrans de fumée qui cachent l’impuissance ou le refus des autorités à réduire la corruption des élites et les inégalités sociales et ethniques. Problèmes de fond jamais réglés dans son pays.

Au Mexique, où 90 % des crimes ne sont pas signalés, on compte chaque année plusieurs milliers de viols et de « féminicides » homologués. Imaginons les autres. La faute à Christophe Colomb ? Pauvres Mayas et Zapotèques. Pas sortis de l’auberge espagnole.

Pierre Arette
Pierre Arette
DEA d'histoire à l'Université de Pau, cultivateur dans les Pyrénées atlantiques

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