À l'université de Nanterre, la situation tourne au tragi-comique. Tragique, car ce sont les diplômes des étudiants qui sont en jeu. Comique, car la présidence comme les syndicats étudiants rendent la situation surréaliste.

Depuis quelques jours, les syndicats étudiants les mieux implantés, UNEF, FSE et Solidaires, accompagnés par diverses formations marginales d’extrême gauche comme le NPA, sont vent debout contre la tenue des examens. La raison invoquée : les grèves des transports en commun, qui durent depuis plus d'un mois et empêcheraient un grand nombre d'étudiants de se rendre à l'université. Une communication intense sur les réseaux sociaux et sur le campus leur a permis de rallier à leur cause bon nombre d'étudiants opportunistes, ravis à l'idée de voir leurs examens repoussés. En face, la présidence de l'université, incarnée par M. Balaudé, soutient fermement la tenue des partiels, estimant que le fonctionnement, quoique réduit, des transports n'empêche pas les étudiants de venir composer.

Il faut savoir que la présidence avait sagement prit l'initiative de reporter à début janvier les examens initialement prévus en décembre, au plus fort de la grève. Mais cela ne semble pas suffire. Et les syndicats réclament plus, comptant sur l'université pour assister les étudiants qui semblent irresponsables. Un nouveau report serait extrêmement complexe. Une semaine de cours du second semestre a déjà été sacrifiée et l'organisation d'une université comptant quelque 30.000 étudiants laisse peu de marge de manœuvre.

Sans surprise, les syndicats ont donc décidé, opportunément, de perturber la tenue des examens. Lundi, plusieurs d'entre eux ont été supprimés. La cause ? Les militants d’extrême gauche ont pratiqué le débrayage, subtile et délicate technique consistant à investir les amphithéâtres où les étudiants composent et à faire du bruit. Pendant plusieurs heures si nécessaire. Puis ils ont réquisitionné un amphithéâtre où devait avoir lieu un examen pour réaliser une de ces assemblées générales qui leur sont si chères. Cela a entraîné une fusion de deux amphithéâtres en un seul pour passer l'examen dans des conditions exécrables. Les blocages ayant été votés de la manière la plus démocratique, plusieurs bâtiments ont été bloqués, ce mardi 7 janvier. Des examens ont été reportés, d'autres maintenus, parfois raccourcis.

Les syndicats, à leur habitude, prennent en otages les étudiants en martelant qu'ils luttent pour leurs droits. Quant aux dirigeants de l'université, ils font preuve d'un amateurisme inquiétant en matière de gestion et de communication. Les étudiants, à leur triste habitude et résignation, essayent de passer leurs examens. Dans des conditions déplorables.

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07 janvier 2020 à 19:09

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