Éoliennes : réponse à Me Patrice Cirier

Cher Maître,

Vous semblez mal renseigné sur les réalités de l’éolien terrestre. Juste deux exemples :

1) Oui, les éoliennes sont nocives pour la santé

Le rapport d’étude de l’ANSES du 30 mars 2017 (ANSES pas toujours indépendante ; je le sais pour avoir dirigé la Ligue nationale contre le cancer, 1^re ONG en France) n’est pas aussi complet que l’avis de l’Académie de médecine du 9 mai 2017 :

"Le syndrome de l’éolienne se caractérise par une atteinte visuelle, sonore… et psychologique […] Les riverains seraient de plus en plus nombreux à souffrir de troubles fonctionnels, répertoriés sous le terme de “syndrome de l’éolienne” :
- troubles auditifs : le bruit généré par l’éolienne se compose en partie d’infrasons ;
- fragilité visuelle : la stimulation lumineuse fractionnée (rotation des pales) peut induire un risque épileptique. Les clignotements des feux de signalisation perturbent le confort visuel des personnes fragiles ;
- sensibilité psychologique : altération de la qualité du sommeil, épisodes de stress, de dépression, d’anxiété, troubles de la mémoire, perte d’intérêt pour autrui, baisse des performances professionnelles ;
- perturbation du système neurologique (vertiges, céphalées, acouphènes) ;
- perturbation du système endocrinien (sécrétion altérée d’hormones stéroïdes) ;
- perturbation du système cardiovasculaire (hypertension artérielle, maladies cardiaques ischémiques, tachycardie…).

L’éolien terrestre, au travers de ses nuisances sonores et surtout visuelles, affecte la qualité de vie d’une partie des riverains et, donc, leur “état de complet bien-être physique, mental et social, lequel définit aujourd’hui le concept de santé”."

"Ainsi, la défiguration du paysage par des structures considérées comme inesthétiques voire franchement laides par les riverains doit être considérée comme relevant non d’un problème d’esthétique environnementale […] mais d’une réelle nuisance sanitaire, la pollution visuelle ayant pour corollaire la dépréciation des biens, des sentiments de contrariété, d’irritation, de stress, de révolte avec toutes les conséquences psychosomatiques qui en résultent."

2) Oui, les éoliennes sont des hachoirs à oiseaux

Et les études récentes de la Ligue de protection des oiseaux rappellent les limites des comptages en raison de l’action des renards, blaireaux et autres furets ou belettes. Rapaces (cf. aigle royal retrouvé mort sur le causse d’Aumelas), chiroptères et gobe-mouches noir en sont des victimes privilégiées.

Les études d’impact sont si mal faites par ces bureaux payés par les opérateurs que la préfète de l’Aveyron a publié un arrêté pour stopper les éoliennes du Larzac (zone UNESCO) en journée pour cause d’étude d’impact "obsolète et superficielle".

Cher Maître, seriez-vous victime d’un réseau d’influence associatif lié à des intérêts politiques et financiers ?

En Occitanie, notre collectif de 160 associations démontre, par ses propositions chiffrées (à base de géothermie, petite hydraulique, solaire, autoproductions autoconsommées, hydrolien, biomasse à condition de ne pas surexploiter la ressource locale existante, etc.), qu’il est possible de respecter les territoires ruraux, leurs habitants et leur biodiversité en évitant cet éolien industriel terrestre qui est une impasse économique, sociale et environnementale, une chimère. Le ministre ne dit pas autre chose si l’on consent à l’écouter.

Mais enfin, cher Maître, pourquoi tant de haine envers nous, les habitants des territoires ruraux ? Qu’avons-nous fait pour mériter ces misères humaines et la fracture sociale qui, toujours, accompagnent les projets éoliens, ce pillage de notre cadre de vie ?

Imprimer, enregistrer ou envoyer cet article