Éolien : sur le terrain, dans le Calvados, Élisabeth Borne rame !

elisabeth borne

Lorsque Élisabeth Borne visite le marché d'Aunay-sur-Odon, petite commune de la sixième circonscription du Calvados, en ce samedi ensoleillé, c'est l'élite parisienne qui vient vers la ruralité. À ses risques et périls... En témoignent les nombreux échanges qui s'y sont tenus entre de « vraies gens » qui mènent la « vraie vie » et une polytechnicienne techno que l'on sentait peu habituée à la confrontation inhérente à toute « vraie » campagne électorale...

Si la généalogie, sujet du moment pour la famille Borne (après le père israélite d'origine russe converti, sur Wikipédia, en une nuit, à la nationalité polonaise, merci au grand-père, maire de Livarot pendant la guerre...), peut être d'un grand secours au nouveau Premier ministre qui joue gros dans le Calvados, elle ne fait pas de miracles. Au menu du jour sur le marché : le pouvoir d'achat, les retraites, le sort des écoles hors contrat et l'implantation des éoliennes...

Un choc de deux univers, donc. Celui des élites décisionnaires incarnées admirablement pas cette technocrate peu habituée aux rencontres de terrain et les gens du terroir attachés à la conservation de leurs mœurs, de leurs coutumes et de leurs paysages. Quitte à sidérer encore bien des observateurs qui ne comprennent pas qu'on rejette une mondialisation à laquelle on n'a pourtant pas encore tout à fait goûté...

Car à l'instar de bien d'autres habitants de petites communes françaises éloignées des grands centres urbains, ces ruraux-là se savent encore privilégiés, tenus à l'écart des violences et autres réjouissances qui accompagnent les territoires du vivre ensemble. Ils tiennent à y rester et ne veulent pas de l'implantation de ces centres d'hébergement de clandestins que Paris tient à leur imposer. En témoignent ces très forts scores réalisés par le RN, parmi les plus élevés du département. De quoi inquiéter une Élisabeth Borne qui ferait bien de s'en soucier : aux dernières législatives, le candidat RN était arrivé en seconde position derrière le député LREM Alain Tourret malgré une forte abstention.

Une volonté de se préserver qui concerne aussi leur paysage sévèrement dégradé par les multiples parcs éoliens implantés et en projet qui provoquent les crispations. Même le député sortant Alain Tourret y voyait une certaine démesure : 83 parcs terrestres sont déjà en fonctionnement en Normandie et un vaste chantier de construction de 64 éoliennes en mer a débuté sur les côtes. « Un impact visuel, de jour comme de nuit, inéluctable, qui risque de nous faire perdre l’inscription à l’UNESCO », dénoncent les opposants qui n'ont rien pu faire.

À en croire les échanges tendus des habitants venus pour parler à Élisabeth Borne ce samedi matin, le sujet est épineux, inflammable : « Ça détruit les paysages et ça ne crée pas d'emploi pour une production d'électricité microscopique et aléatoire », lance cet habitant d'Aunay-sur-Odon qui ajoute : « Quand les éoliennes ne tournent pas, on utilise la gaz russe ou le charbon allemand. » Ce à quoi Élisabeth Borne, peu à l'aise sur le sujet, n'a pu qu'acquiescer avant de se retrancher derrière cette réponse : « Il faut en discuter avec les riverains. » Les écologistes et les riverains floués apprécieront...

https://twitter.com/SVilleroche/status/1530502745505124355?s=20&t=OvkQUtIKcjCorIEz9LLfrg

Mais l'idée du jour a germé dans la bouche de l'interlocuteur du ministre : « Pourquoi ne pas installer des éoliennes à Paris, le long de la Seine ? » Une proposition à laquelle les défenseurs des circuits courts ne peuvent que souscrire : quoi de mieux que d'assurer sur place le carburant aux trottinettes, voitures électriques et autres gadgets des bobos parisiens ? Quitte à laisser tranquilles les ruraux, rouleurs en diesel, lassés d'être les éternelles vaches à lait des idéologues à poil vert...

Sabine de Villeroché
Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

51 commentaires

  1. Grand MERCI, chère Madame, en vous lisant ce matin j’ai bu un grand bol de petit-lait ! Et je signe des deux mains pour les éoliennes « le long de la Seine » !!!

  2. Ce suket des éoliennes est un concentré de la politique mondialiste: on a fait avaler une imposture scientifique aux populations avec les médias et des ONG (le réchauffement anthropique avec création d’un ennemi, le CO2), des décisions ont été prises en profitant de cette fabrication de l’opinion, des flux financiers ont été mobilisés dans la plus grande connivence des politiques et des puissances financières, des subalternes ont été arrosés qui, évidemment, défendent âprement leurs bénéfices.

    • Merci qui, merci chirac et sa notion de bilan carbone ! Chirac le pire ennemi des français !

    • toujours le même processus d’intoxication jusqu’à ce que la nature fasse la démonstration de son agression. Et, là, toujours la fameuse citation « oui mais à ce moment là on ne savait pas ». C’est beau les grandes écoles de l’enseignement de la déconnexion des réalités qu’ils nomment le modernisme.

  3. Qui peut trouver une utilité à une éolienne?
    Sa fabrication est extrêmemnt polluante, transport, montage installation pollution extrême, ne fournie jamais le maxi de sa puissance déclarée, aucune rentabilité car le vent aléatoire ne permet aucun arrêt de centrales thermique.
    Par contre les parcs gavent d’ argent les fonds de pension USA, anglais, canadien car c’est eux qui achètent les parcs.

    • vous avez oubliez de citer l’Allemagne, dont les « usines éoliennes » tournent à plein régime même en absence de vent!

    • et c’est monsieur pécresse qui vend les éoliennes …. comme sa Valérie s’est vendue à Macron

  4. Ça y est, Élisabeth dépasse déjà les Bornes !
    Non madame la première ministresse, on ne rame pas dans le Calvados, on le consomme avec modération !
    Il semblerait que vous ayez forcé sur la dose, histoire de plaire à votre « Chef-bien-aimé ».
    On ne s’improvise pas premier ministre Madame Borne, ce n’est pas parce que l’on a déjà occupé quelques ministères, que l’on a la carrure pour s’approprier les ors de Matignon.

  5. Je me souviens du n° de Paris-Match des années 70 qui vantait la grâce et l’allure de ces premières filles intégrées à X qui défilaient sur les Chps-Elysées. Les superlatifs ne manquaient pas pour accompagner le « choc des photos ». Cet hebdomadaire a beaucoup fait, depuis, pour assurer l’élection de Macron à 2 reprises. Thermomètre des émotions téléguidées, il lui faut s’emparer de cette nomination récente pour s’assurer la manne du Chateau sans laquelle il ne pourra vivre de nos impôts.

  6. Et voilà! tout le monde râle mais ce monde vote toujours pareil.
    Bien fait et encore pas assez d’éoliennes, de migrants, d’attaques diverses et variées, d’une école pourrie, d’un hôpital qui l’est tout autant.
    Les pleurnicheries ras le bol.

  7. Quel plaisir de lire cet article! les ruraux ont les pieds sur terre et ne s’en laissent pas conter, ils savent les difficultés de la vie en campagne avec la fermeture des services publics, la fermeture des hôpitaux non rentables, le manque de médecins, de dentistes et autres spécialistes alors l’implantation d’éoliennes inutiles car non performantes mais juteuses pour quelques nantis ils n’en veulent pas et le disent haut et fort. Espérons que cette leçon de lucidité sera profitable à mme Borne

    • Il est à craindre, malheureusement les prochaines élections devraient le confirmer, que malgré tout les « ruraux », ceux qui ont les pieds par terre et la tête dans les nuages, votent à nouveau pour une tournée générale de flagellation, et la secte macronienne le sait bien.

  8. D’autant que chacun sait que contrairement aux mensonges du GIEC qui prétend que les énergies dites vertes représenteront en 2050 , 80% des énergies, tout cela est faux, ce sera au maximum 10%, et chacun peu imaginer le ravitaillement des milliers de voitures électriques sur la 7 au moment des départs en vacances, un plein en essence c’est 5 minutes maximum, en électrique 45 mn minimum, vous imaginez les files de voitures en attente aux stations, vous n’arriverez jamais sur la côte.

  9. Oui , les campagnes votent RN. Elles veulent garder leur traditions et ne pas se dissoudre dans une pseudo mondialisation heureuse . La mondialisation , on en a vu les limites, ruptures d’approvisionnement, nos industries sont parties et avec nos emplois. Eoliennes symbole de Macron , ça brasse de l’air avec 25 % de rendement . On commence quand la construction de réacteurs nucléaires. Mme Borne , excellente techno, se confronte aux réalités de la France , qui roule en diesel pour aller bosser.

  10. Encore une que les Normands ont du voir arriver comme tous ces extraterrestres parisiens qui se croient « écolos » mais ne sauraient même pas entretenir une fleur en pot.

    • entretenir une fleur en pot? Ils s’en moquent, car ils savent très bien que leurs baratins de promesses jamais tenues et de beaux jours ensoleillés fascinera ces électeurs crédules toujours prêts à nourrir la bête qui va les dévorer.

    • bien sur, ce n’est qu’un gouvernelment de transition, macron s’adaptera au résultat des urnes, l’éolienne c’est lui !

  11. C’est dans les urnes qu’il faut contester et arrêter ces malades .L’abstention leur donne des voix donc du pouvoir et voyez comment ils l’emploient .Quand aux éoliennes oui à Paris et Fort Brégançon , non dans nos campagnes , les vaches n’apprécient pas du tout .

  12. Oui, l’élite et les bobos sont désconnectés de la réalité journalière des citoyens hors Paris. Pourtant ces  »ruraux » voteront pour les candidats du LR, LREM & autres centristes. Allez comprendre! On gueule mais on se tasse et on vote centriste. Nos élites le savent car le chien jappe mais ne mord pas.

    • Surtout ils nourris un rêve et ancrent dans l’esprit de ces moutons que demain ils vont devenir riches sans effort.
      un peu comme les arnaques de la pyramide : les vendeurs du dessous qui avec béatitude se décarcassent pour leur maître qui se goinfre.

    • Mais un jour « trop c’est trop » et quand le vase déborde éviter la submersion devient compliqué…

    • Peut être pensent-ils, à tort, que voter pour le parti gouvernemental leur apportera quelques faveurs.
      Le courage recule devant l’intérêt, souvent

    • C’est ce que l’on appelle aussi « le vote utile ». Cela dit si cette région veut continuer à vivre et faire de sorte que je puisse continuer à prendre mon petit calva au p’tit déj il n’ont que le choix de voter un mauvais sors à celle qui a déjà bien dépassé les bornes alors qu’elle était Ministre.

    • pourquoi désigner ces déconnectés « d’Elites » je ne comprendrais jamais cette absurdité!

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