Emmanuel Macron, pas encore candidat, déjà 500 parrainages

MACRON CREUSE
Voilà une campagne qui n'en finit pas de surprendre. Le clou du spectacle résidant probablement dans la ténébreuse affaire des parrainages. On sait qu'il faut à chaque candidat 500 signatures d'élus (parlementaires, conseillers régionaux, départementaux, maires...) pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle. On sait également que, depuis François Hollande, les noms des signataires doivent être rendus publics - cette dernière disposition, quoique compréhensible, ayant surtout pour but, à peine dissimulé, de livrer à la vindicte populaire ceux qui auraient donné leur voix à des représentants des heures les plus sombres de notre Histoire.
Les termes du problème étant posés, il faudrait peut-être s'interroger, à présent, sur la signification de ces parrainages (ces « présentations », pour reprendre le terme exact, inscrit dans la Constitution) dans la France de 2022. Anne Hidalgo, qui plafonne à 2-3 % dans les sondages, a les siens. Le Parti socialiste est mort, mais son cadavre prend de la place. Un solide réseau de prébendiers de province appuie les velléités de la grande déconstructrice de Paris. Fabien Roussel, 2 % également, aura les siens. Les banlieues et les campagnes rouges ont prouvé leur échec, mais les élus sont toujours là. Valérie Pécresse, dont le parti a été laminé par l'irruption de LREM et miné par ses dissensions internes, aura les siens aussi.
Du côté de ce que les braves gens nomment les extrêmes... c'est compliqué. Marine Le Pen et Éric Zemmour (31 % des voix à eux deux, selon les derniers sondages) sont à la peine et ne boucleront probablement leur dossier que quelques jours avant l'échéance. Jean-Luc Mélenchon, même combat : il représente pourtant le meilleur espoir de ce qui fut jadis la gauche. On voit bien que tout cela commence à être un peu absurde.
Cerise sur le gâteau, le cas Emmanuel Macron. Le Président en exercice se promène aux quatre coins de France avec le carnet de chèques du pays, distribue accolades, sourires et promesses de subventions, multiplie les clins d'œil racoleurs (y compris, on croit rêver, aux chrétiens d'Orient, tout récemment)... mais il n'est, officiellement, toujours pas candidat. Et pourtant ! On apprend, ce jeudi, qu'il a déjà réuni, sans même avoir déclaré sa candidature, les 500 signatures nécessaires (529 exactement). Quand il sortira du bois, probablement quelques semaines avant le premier tour, il pourra prétendre s'appuyer sur une volonté forte, de la part des « territoires », de le voir repartir pour un tour.
Quelle blague, que tout cela ! Les élus locaux favorables à Zemmour ou Le Pen (ou Mélenchon) ont peur : pas de la réaction de leurs administrés mais plutôt de celle des autres notables qui risquent de leur savonner la planche pour la suite (chefs d'entreprise, présidents d'universités, juges...) puisqu'ils sont sortis du « cercle de la raison ». Emmanuel Macron, qui catalyse la détestation de son peuple comme jamais sous la Ve République, n'aura pas à s'en faire.
N'est-il pas temps de changer tout cela ?
Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

43 commentaires

  1. 500 maires apportent leurs parrainages à E Macron tandis que 50 millions de français lui témoignent leur détestation. C’est en tous cas ce qu’indiquent les sondage à 25% affichés glorieusement pour le sortant, évidemment plus flatteurs que de titrer: Les trois quart des électeurs souhaite sa défaite. Nous sommes donc rendus dans une république fantôme à l’image de son président et de sa politique, puisque les édiles à défaut de candidat, déclarent leurs flammes au néant.

  2. Un scandale un déni de démocratie il faut que tous les candidats crédibles puissent se présenter évidemment ! Magouilles et magouilles sont devenues les 2 mamelles de notre pauvre pays

  3. C’en est même désespérant, tout simplement. On a l’impression de se heurter à un mur infranchissable tant les gens au pouvoir, plus que jamais dans notre république, tiennent toutes les manettes de la machine politique, appuyés par la toute puissance de la gouvernance mondiale et de l’oligarchie qui la dirige. Le moins que l’on puisse dire est que nous ne luttons pas à armes égales. Le suffrage universel, donc la démocratie, est devenu une sinistre farce.

  4. Cela se comprend, car il y en a quelques millions qui ont profité de ce quinquennat, avec les centaines de milliards à leur profit, les postes par préférence entre frères et soeurs maçonnes de l’extrême (pas très franc !). Ils et elles ne peuvent que sauver une ré élection pour que toutes les vérités n’apparaissent pas à la Lumière….
    République ou Féodalité, pas grand changement dans le cerveau portefeuille des humains

  5. EZ et MLP auront leurs parrainages car Pécresse a tout intérêt à ce qu’ils soient deux de droite nationale en face d’elle (ou aucun, mais ça ne passerait pas).

  6. J’espère bien que non. On n’est plus à un mensonge près, hélas. C’est comme cette grippe hivernale, mettre le peuple sous dictature, comme partout en Europe !

  7. Grand titre du journal britannique « The telegraph » : « l’arrogance de Macron n’est dépassée que par sa stupidité »… Ce n’est pas moi qui le dit. Ceux qui donnent leurs signatures à Macron, savent-ils que nous sommes déjà la risée des autres pays?

  8. Les français sont des gens bizarre, ils vont redonner le pouvoir pour 5 ans à un homme (E. Macron) pour avoir le plaisir de râler pendant 5 ans.

  9. Il attend le dernier moment pour se prononcer parce qu’il veut éviter les débats avec ses adversaires surtout avec Zemmour qui est redoutable.

  10. « Emmanuel Macron, qui catalyse la détestation de son peuple… »
    Nous ne sommes pas le peuple DE Macron.
    Quand cessera-t-on enfin de lire ce genre de formulation ?
    Même si cela se voit de moins en moins, nous sommes toujours en République et, sur le papier, en tout cas, le peuple est souverain et n’a pas de maître.
    Le président exerce un mandat qui lui a été confié par le peuple et que ce peuple peut (en théorie et s’il résiste aux manipulations) ne pas reconduire si tel est son bon plaisir.

  11. Étonnant, tout de même, qu’un parti (LREM) connu pour n’avoir que très peu d’ancrages locaux et ayant été humilié à toutes les élections intermédiaires depuis les présidentielles, ait pu réunir aussi vite autant de signatures.
    Les LR, avec beaucoup d’élus locaux, n’ont, semble-t-il, pas encore réussi ce tour de force.

  12. Le véritable espoir ce n’est pas le changement de président mais surtout le changement de l’Assemblée nationale qui ne seras plus la chambre des dévots macroniens , mais représentant peut-être un peu plus le vrai peuple de France, et des lois plus proche de ses aspirations

  13. Maintenant qu’ils sont publics, ce sont les préfets qui « orientent » les parrainages.
    Macron en a changé au moins 75 depuis qu’il est à l’Elysée…

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