Émeutes après la victoire du PSG : Macron champion (mon frère) de l’indécence

Le faussement canaille « mon frère » a fait beaucoup gloser. Et ta sœur ?
©JeanBexonBV
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« Champion, mon frère. » C’est par ces mots que le Président a salué la victoire du PSG, samedi soir. Selon L’Équipe, il s’agirait de la reprise d’une « phrase mythique » du joueur Lucas Moura, après le titre en ligue 1 en 2013, et, donc, d’une « pointe d’humour ». Sauf que les Français n’ont pas envie de rire. Au même moment, les vidéos d’émeutes, de tirs de mortiers, de voitures brûlées, d’enseignes pillées, de mobilier urbain brisé, de policiers assaillis, d’un pompier agressé par un homme portant drapeau palestinien - quel rapport avec le foot ? - inondent les réseaux sociaux. Un adolescent de 17 ans est mort à Dax, poignardé sur une fan zone. Une jeune femme en scooter, renversée par un véhicule dans le XVe arrondissement de Paris, est décédée. Deux personnes ont été gravement blessées, fauchées par une voiture à Grenoble. On dénombre plus de 560 interpellations… Convenons-en : rien de drolatique dans tout cela. Non, vraiment pas de quoi se tenir les côtes.

Et ta sœur

Le faussement canaille « mon frère » - idiome issu du rap et des banlieues qui a aujourd'hui envahi le Jeunistan des beaux quartiers - a fait beaucoup gloser… Et ta sœur ?

Mais le « champion » n’est pas mal non plus : qui a gagné ? Le PSG, sans doute, c’est à dire le Qatar, mais la France, elle, a encore perdu. C’est encore Nicolas - antonomase désormais bien connue pour désigner le contribuable français moyen, solvable, stable, identifiable, donc corvéable à merci - qui va payer. On connaissait, en France, le petit Nicolas. Voici, après Jean, le gros-Nicolas-comme-devant…

Bruno Retailleau, lui, n’est pas dans le déni. Il fustige les « barbares », « venus dans les rues de Paris pour commettre des délits et provoquer les forces de l’ordre », mais on peut s’interroger sur le concept de « minorité de voyous », puisque c’est l’expression qu’il emploie. Pour sa défense, il n’est pas le seul. C’est la rhétorique convenue, qu'il s'agisse d’émeute urbaine, de narcotrafic ou d’islamisme : c’est toujours le fait d’une infime minorité de trublions quand l’immense majorité serait constituée de braves jeunes. De deux choses l’une. Soit cette assertion est vraie, et il est quand même très inquiétant - faut-il qu’elles soient exsangues et inefficaces - que nos forces de l’ordre soient dépassées par ce petit nombre : que se passera-t-il si les rangs des émeutiers s’étoffent ? Soit elle est fausse et relève de la méthode Coué, ce qui n’est pas très rassurant non plus, car un ministre de l’Intérieur est censé avoir les deux yeux grand ouverts en face des trous, pas se bercer d’illusion.

Champion du monde

Bien sûr, les fauteurs de troubles n’étaient pas, stricto sensu, des supporters du PSG . Même si, depuis la création de la très gauchiste tribune Auteuil, en opposition à la tribune Boulogne (réputée d’ultra-droite), les drapeaux palestiniens sont parfois de sortie dans les gradins, ils ne sont pas tous antifas. Mais les Black Blocs colonisent ce qui est colonisable, selon le mot de Malek Bennabi, les événements dans lesquels ils sont miscibles. On ne les verra jamais tenter de phagocyter la Manif pour tous ni même les finales de rugby. Le PSG, par ses propriétaires, est un élément de soft power islamique et identitaire. Cette victoire, ce n'est pas seulement celle du ballon rond. Pour certains venus en découdre samedi soir, il y a un sous-texte. Notons, cependant - chacun y verra, au choix, un clin d'œil de l'Histoire ou de la Providence -, que le jeune joueur Désiré Doué le bien nommé, la révélation de ce match puisqu'il a marqué deux buts sur cinq, a déclaré, à la fin du match : « J'ai qu'une chose à dire : merci Seigneur Jésus-Christ. »

Quoi qu'il en soit, il y a eu, samedi soir, deux morts, plusieurs blessés et des dégâts colossaux. S’il est aujourd'hui un champion du monde, c’est celui de l’indécence et il s’appelle Emmanuel Macron. Qu’il ne prononce pas le mot « fraternité », ni aucun mot dérivé : celle-ci a disparu depuis longtemps de notre pays.

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Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

243 commentaires

  1. La gestion coutumière des émeutes en France fait la une des journaux du monde entier. Mais que fait donc la police? Et en particulier dans les pays arabes dont se revendiquent nombre de casseurs, rien de cela n’est imaginable. Les « droits de l’homme » version casseur, c’est une spécialité française. Les devoirs du contribuable français aussi…C’est fait expres.

  2. Macron veut parler comme les jeunes « supposés » des banlieues. Bien entendu, il ne sera jamais comme eux, ni même entendu par eux. Il serait préférable qu’il s’intéresse beaucoup plus des français.

  3. Même Macron parle comme les racailles et prononce le mot « mon frère  » ! De mieux en mieux mais sans surprise !

  4. Le pitre de la République dévalorise sa fonction avec ses familiarités et ses sorties stupides. Il veut jouer au « djeun’s » mais il ne suscite que le mépris. Le plus grave est qu’il donne une image navrante de la France à l’intérieur comme à l’extérieur.

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