Élections, JO, Nouvelle-Calédonie : en France, l’état d’urgence permanent

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Selon une source policière, 23 escadrons de gendarmerie et trois compagnies de CRS sont actuellement déployés en Nouvelle-Calédonie, et ce, pour tout l'été. Ce volume de forces impressionnant est actuellement mobilisé pour tenter d’éteindre ce qu’il faut bien appeler une guerre civile. Pourtant, les événements sécuritaires, très préoccupants, qui se produisent chaque jour depuis des semaines dans ce coin de France au milieu du Pacifique sont éclipsés depuis le début par une autre échéance : celle des Jeux olympiques et paralympiques, qui mobilisent également de très importants effectifs de policiers et de militaires de l’opération Sentinelle.

À leur tour, très récemment, les Jeux olympiques ont été éclipsés par un autre événement sécuritaire grave : les éventuelles conséquences des élections législatives. Après une victoire en demi-teinte du RN, victoire qui devrait se terminer par une forte majorité relative selon la plupart des sondages, les pouvoirs publics ont peur. Les gauchistes, eux, veulent leur prise du Capitole, voire leur incendie du Reichstag : l’appel à manifester devant l’Assemblée nationale devrait engendrer un nombre de débordements significatif. Et, de même que pour la Nouvelle-Calédonie ou les Jeux olympiques, de très importants effectifs de forces de sécurité sont mobilisés pour y faire face. Gérald Darmanin, au micro d’Apolline de Malherbe sur RMC, ce matin, parlait de 30.000 policiers et gendarmes sur le terrain : « Il faut redouter des débordements dimanche. »

Le gouvernement joue au Risk sur le sol français

Ces émeutes emboîtées les unes dans les autres, ces poupées russes de l’angoisse, ne disent, au fond, qu’une seule et même chose. Le gouvernement est entré dans une stratégie dangereuse : celle de l’état d’urgence permanent. Tout devient crucial, important, décisif, sensible. Tout devient prioritaire, également. Cette stratégie est dangereuse car elle montre la fébrilité d’un pouvoir qui, impuissant à rendre meilleure la vie de son propre peuple, a décidé d’entrer pour longtemps dans la coercition. Les précédents existent et tout le monde n’a pas voulu les voir. La crise du Covid a mobilisé des brigades de police pour verbaliser des familles innocentes sur les plages. La crise des gilets jaunes a mobilisé des escadrons de gendarmerie avec des Flash-Ball™ sur les Champs-Élysées. Sous Emmanuel Macron, Président élu sur l’idée (dont on voit désormais les limites) de start-up nation, on s’est davantage rapproché de la Roumanie finissante que de la Silicon Valley.

Des forces épuisées

Et nos forces de l’ordre, nos armées, où en sont-elles ? Les policiers sont épuisés, livrés en pâture aux racailles, à la presse et à l’opprobre de la gauche morale ; les gendarmes sont enkystés pour longtemps dans une mission de maintien de l’ordre en Nouvelle-Calédonie, ce qui obère leur capacité de réaction en métropole ; les militaires, mobilisés en masse pour sécuriser les Jeux olympiques, peuvent remercier Macron, dont l’excellente diplomatie a chassé nos armées du continent africain. Ils servent désormais sur leur propre sol, en espérant partir s’entraîner aux confins de l’Europe de l’Est.

Il reste seulement à savoir si, quand les Jeux paralympiques seront terminés, quand la Nouvelle-Calédonie, d’une manière ou d’une autre, sera stabilisée, quand la poussière des élections sera retombée, c’en sera ou non fini de ces comportements dignes d’un État policier. Rien ne semble plaider en faveur d’un retour de la démocratie, malheureusement. Il n’est pas interdit d’espérer, mais ce n’est pas très bien parti.

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

50 commentaires

  1. Il suffirait de dire à la Calédonie que l’État oublie son projet débile et fou pour que le climat insurrectionnel s’apaise peu à peu. Les Kanak ont déjà avalé l’Accord de Nouméa, dix ans après les Accords sanglants de Matignon (épisode marqué par l’assassinat par un Kanak du chef indépendantiste Jean-Marie Tjibaou ), il était irresponsable de toucher à cet accord fragile. Les Zoreilles (= métropolitains) ne voteront pas automatiquement après leur arrivée sur le sol calédonien, point barre. D’une part, ils n’en ont aucun besoin et d’autre part, ils n’en mourront pas. La Calédonie est un volcan qu’il ne faut pas réveiller.

  2. Comme je n’ai cessé de l’écrire dans divers posts ces derniers jours, je ne crois pas un instant à la « raison humaine »pour inverser le cours des choses afin que tout s’arrange par la simple invocation du Paraclet !..
    En revanche, et contrairement à l’ensemble des commentateurs, je n’ai absolument pas peur … la peur dit-on n’évitant pas le danger !..
    Ce qui me turlupine malgré tout, c’est la bêtise humaine … c’est le fait que pour que tout fonctionne à nouveau et à peu près normalement, l’ effondrement total est indispensable, et que cet effondrement DOIT IMPÉRATIVEMENT avoir lieu, car certes on peut toujours sortir d’un trou – même profond – mais, encore faut-il être au fond !..
    Hélas, j’ai la terrible impression que nous n’avons pas encore atteint tout à fait ledit fond ?..
    Certains disent : « Je m’en irais si j’étais plus jeune !.. ah bon?.. et pour aller où ?.. puisque le merdier est partout et que même si certains endroits sont momentanément peu touchés, soyez sûrs que la
    mondialisation ne les épargnera pas ad vitam aeternam !..
    Mais rassurez-vous braves gens !.. grâce aux résultats des merveilleuses élections de demain, tout ira pour le mieux très rapidement !..
    EXCELLENT WEEKEND À TOUS !..

  3. On dit que la France a toujours su se relever même lors de périodes désastreuses. Aujourd’hui, je suis très pessimiste. Il y a un vent mauvais qui souffle sur « la fille aînée de l’Eglise ».

  4. Dissolution, législatives, JO, départs en vacances…programme diabolique d’un cerveau malade, préparé depuis longtemps…L’homme acculé va devenir encore plus dangereux!

  5. Je ne devrais pas l’avouer, mais aujourd’hui j’ai peur. Je me retrouve dans le monde de craintes et d’effrois que nous avons connu en Algérie dans les dernières années. Ces années ou nous ne savions plus où aller, et quoi faire. Ce monde qui nous promettait l’esclavage, la perte de tout, et dans certains cas la mort. C’est une chose que les français ne réalisent pas, et ne sont même pas à même d’évaluer, eux qui n’ont connu que des périodes fastes. Pensez que nous avons en France le même nombre de musulmans que celui qui pouvait être dénombré en 62, avec les mêmes proportions de ceux qui voulaient nous éliminer par n’importe quel moyen. Et même si nous avions à l’époque la France qui pouvait nous accueillir, même mal, mais nous avions une terre de secours. Mais maintenant où aller ? J’approuve les Juifs d’envisager de partir, et si ce n’était mon âge, je les suivrais. Je crains que pour nous en sortir nous soyons face à l’obligation d’utiliser des méthodes qui nous on fait dire : Plus jamais çà ! Mais si ce sont là les conditions de survie et de rétablissement de la France, eh bien … Por mémoire. En 1962 la population algérienne était en gros de 8 millions, elle est aujourd’hui de 48 millions. En France ils sont 9 millions aujourd’hui. Faites la projection.

    • Bien qu’étant trop jeune pour avoir connu l’Algérie Craignez cher monsieur, que la terreur et surtout l’horreur que vous avez connue ne viennent des peuplades venues de l’extérieur mais bien de nos thuriféraires et judas gouvernementaux.

  6. Malheurs à ceux qui ont fait de nos vies un enfer ! Malheurs à ceux qui ont transformé nos belles cités en des lieux où règnent l’anxiété, la peur, l’insécurité, la violence, la vulgarité. Malheurs à ceux qui inversent les valeurs et qui font prendre à des décérébrés, des vessies pour des lanternes !

  7. Macron, et ces affligés du centre, et surtout du NFP le savent, ils ne sont que les personnages d’un instant à l’échelle de l’histoire, et pourtant leur capacité de nuisance est immense. Ils resteront pour longtemps les artificieux, les félons de cette cinquième république. Le cahot étant leur mot d’ordre, le machiavélisme leur devise, pour quoi ? Pour dissimuler leurs errements idéologiques coupables. Ils laisseront les Français, ébahis assis sur un vulgaire tas de cendre si ces derniers n’ont pas le courage de leur barrer le pouvoir.

  8. Demain 7 Juillet, « journée historique » de la République Française où nos escadrons de Gendarmerie et de C.R.S. vont avoir l’occasion de prouver leurs compétences pour nous protéger si toutefois il y a des débordements car pour les J.O., d’autres épreuves qui n’ont rien d’olympique les attendent mais peuvent leur rapporter de belles médailles s’ils sont à la hauteur de la situation ?

  9. C’est avec grand interet je prends acte de cet article de votre journalist Arnaud Florac. Je suis un resident de la Roumanie depuis de longues annees et une comparaison quiconque de votre journaliste manque de respect total pour ce pays fascinan et toute comparaison avec la France ne peut qu’etre qu’attribuee a une manque de connaissance total de la Roumanie, ou nous menons une vie, soit difficile mais correct. Et les extravagances que nos autorites en France et certains journalistes se permettent sur la Roumanie est tout a fait abusive et montre qu’ils ne savent pas de ce qu’on parle. Demain par exemple nous n’avons pas besoin de 30.000 CRS pour garder nos batiments du gouvernement, et nous aussi nous avons des elections……
    Desole de ce malentendu et (tres) fausse note, mais je ne voulais pas qu’on fait avaler les lecteurs de ce magazine respectueux du Fake-News. Nous ne sommes pas en France et /ou les U.S.

  10.  » Rien ne semble plaider en faveur d’un retour de la démocratie ». Au contraire, tout est en faveur de la consolidation du totalitarisme rampant que nous subissons depuis des années. Et aucun dictateur n’a envie d’abandonner la moindre parcelle de son pouvoir absolu. Tant que les forces de l’ordre resteront soumises aux ordres, ce qui n’est jamais définitivement acquis.

    • Ça ne changera rien au Parlement puisqu’il est impossible de dissoudre, mais cela apaisera les esprits et calmera des Français qui ne supportent plus de le voir et l’entendre.

  11. C’est juste. Avec des différences majeures. La façon dont ont étés réprimés les Gilets jaunes ( et les invalidités qui s’en sont suivis ) à contrario de bien d’autres manifs très violentes, juste contenues…

  12. … « l’état d’urgence permanent… », c’est exactement ce dont Macron rêvait, c’est « sa » conception de diriger la France, et de garder ainsi tous les pouvoirs.
    « On » dit dans la gauchie politique et médiatique que Bardella est trop jeune à 28 ans pour diriger le gouvernement, Philippe de Villiers a donné hier soir sur Europe1 la luste des noms des jeunes gens qui ont forgé l’Histoire de la France…
    Et « on » a, les gauchistes sus-cités, donné les clés du pays à un enfant, dans l’espoir de mieux le manipuler.
    Seulement voilà, il y a un problème, « l’enfant » des magouilleurs est devenu un apprenti sorcier incontrôlable, qui casse tous ces jouets.
    Résultats, oui, oui, avec un « s », la France n’est plus qu’une cocotte minute au bord de l’explosion !
    Quand aux JO, les instances internationales responsables de leurs bons déroulement, prendront-elles la décision de les garder en France, à Paris en particulier, ou de les expatrier à l’étranger ? Rien n’est moins sûr ! Et la France, oh pardon, la Macronie se dirige tout droit vers une humiliation internationale.
    Aura-t-on le bonheur de voir notre drapeau tricolore flotter à côté de celui aux anneaux olympiques, sur un horizon où des Croix qui culminent sur nos monuments historiques ? C’est moins sûr…
    « L’enfant », l’apprenti sorcier hors de tous contrôles des Minc et Aphatie a décidé de diriger la France droit dans le mur !

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