Marche contre l’antisémitisme : les musulmans, grands absents

Manifestation antisémitisme

Ce dimanche 12 novembre, alors que 180.000 Français (toutes religions confondues) battaient le pavé pour dire « non » à l’antisémitisme, une communauté manquait à l’appel : les musulmans.

Au lendemain de la manifestation, plusieurs participants se sont émus de cette absence. Sur CNews, Meyer Habib, député Les Républicains des Français de l’étranger, note ainsi qu’il « y avait un grand absent à cette marche, c’est la communauté musulmane ». Un constat partagé par les autorités juives de France. Au micro de RMC, Elie Korchia, président du Consistoire central israélite de France, s’il salue la réussite de cette manifestation, regrette cette absence. « C’est dommage. Quand vous avez du monde dans la rue, que tous les cultes sont là, et que seul manque le culte musulman, c’est un manque criant », déplore-t-il. Et son confrère Joël Mergui, président du Consistoire israélite de Paris, d’ajouter sur France Info : « On n'a pas vu les instances musulmanes appeler massivement à venir manifester. »

Le silence des autorités musulmanes

Comme le relève Joël Mergui, l’absence des musulmans de France à la marche contre l’antisémitisme est notamment due au silence des autorités musulmanes. À l’exception de quelques imams dissidents tels que Hassen Chalgoumi (Drancy) ou Tareq Oubrou (Bordeaux), qui ont publiquement annoncé leur participation à la marche du 12 novembre, la majorité des instances musulmanes a préféré garder le silence. L’organisation Musulmans de France (ex-UOIF), accusée de proximité avec les Frères musulmans, bien qu’elle assure « condamner sans réserve et avec la plus grande fermeté toute forme de haine ou de violence à l’encontre de nos compatriotes juifs », n’a pas souhaité répondre à l’appel de Gérard Larcher, président du Sénat, et Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, de marcher contre l’antisémitisme.

Le Conseil français pour le culte musulman (CFCM) a, pour sa part, affiché un refus net de participer à cette manifestation. Le 8 novembre, sur X (anciennement Twitter), l’instance se cache derrière la participation du Rassemblement national à cette marche pour justifier sa non-participation. Dans un communiqué, le CFCM explique ainsi « comprendre les réticences des musulmans de France à défiler aux côtés de racistes anti-musulmans ». Et poursuit : « Cette marche qui a pour objectif exclusif de dénoncer l’antisémitisme, sans un mot sur l’islamophobie, n’est malheureusement pas de nature à rassembler. » Même son de cloche du côté de la grande mosquée de Paris. Par la voix de son imam Abdennour Tahraoui, la mosquée a indiqué qu’elle ne participerait pas à la « marche civique » contre l’antisémitisme. Au lendemain de la manifestation, Chems-Eddine Hafiz, recteur de la grande mosquée de Paris, reçu par Emmanuel Macron, n’en démord pas. Devant les journalistes, il précise : « Au lieu de faire de cette manifestation une lutte contre l’antisémitisme, il aurait fallu faire une lutte contre le racisme. Et là, on aurait assisté de tout cœur à cette marche. »

Un nouvel antisémitisme

Cette absence des musulmans à la marche contre l’antisémitisme met également en lumière le nouvel antisémitisme auquel est aujourd’hui confrontée la communauté juive. En effet, comme le révèle la « radiographie de l’antisémitisme » menée par la Fondation pour l'innovation politique (édition 2022), 15 % des musulmans affirment « éprouver de l’antipathie pour les Juifs, soit une proportion supérieure de 10 points à celle mesurée dans l’ensemble de la population ». Plus encore, les préjugés hostiles à la communauté juive trouvent un écho particulier au sein de la communauté musulmane. Ainsi, l’idée d’une mainmise des Juifs sur les médias (54 %, soit 30 points de plus que la population française) ou sur la finance (51 %, +27 points) est « partagée par plus d’une personne de confession musulmane sur deux ». Cette adhésion aux préjugés antisémites est d’autant plus forte que le fidèle musulman fréquente régulièrement la mosquée, note par ailleurs la Fondapol. Logique que les imams n'aient pas beaucoup mobilisé pour la manifestation...

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

53 commentaires

  1. Et dans les médias , meme sur CNEWS , on nous martèle que « l’immense majorité » des musulmans respecte les lois républicaines , ou sont-ils ? pourquoi ne manifestent-ils pas ? ils ont peur de se faire agresser par des juifs ? par des chrétiens ? . A mon avis il y a deux réponses possibles , ils ont peur de leurs semblables ou ils attendent que les extrémistes fassent le travail d’islamisation de la société pour eux.

  2. Etonnant que cette mascarade Républicaine lancée par les minables irresponsables de la situation actuelle en France continue à faire la UNE de tous les médias qui comme toujours n’ont jamais rien compris.

  3. C’est normal puisque même la présidente de l’assemblée nationale ignore qui est la matrice de l’antisémitisme en France

  4. Leur absence prouve leur soutient aux terroristes car qui ne dit mot consent , c’est tout ce qui doit être retenu ! Et ce qui est gravissime et qui devrait éveiller toutes les consciences , est que cette absence révèle au grand jour que l’islam ne vaut pas mieux que l’islamisme .

  5. Admettons que pour des raisons que nous ignorons ce président ait choisi de ne pas assister à cette marche -quoique difficiles à comprendre – une absence dont personne n’a relevé, est celle de MME Macron ! Omniprésente dans cette présidence, sans aucun mandat, de plus aux frais du contribuable, n’était-elle pas libre d’honorer ce défiler de sa présence ? Que pouvait-elle craindre ? Je suis surprise qu’aucun média n’est relevé cette absence .

  6. La taqya se porte bien.
    Immense reconnaissance à tous les promoteurs du vivre ensemble! Pourvou qué ça doure!

  7. En effet, il manquait les musulmans, mais aussi les jeunes. Ceux ci préfèrent défiler pour la protection des petits oiseaux que pour la défense des juifs insultés, blessés ou assassinés. Quant aux musulmans, le coran prônant la mort des infidèles dont les juifs, rien d’étonnant à leur absence.

  8. Les musulmans avaient là une occasion de se démarquer du terrorisme islamiste et de proclamer que « ça n’est pas l’islam ». Après cela ils ne pourront pas crier à l’amalgame et à la stigmatisation de toute la communauté.

  9. Ils ne peuvent pas prendre parti pour les juifs alors que la Palestine les attaque , inutile donc de mettre le RN en cause .

    • Cette manifestation n’était pas vraiment une réussite. Oui il n’y a pas eu de désordre ou très peu, mais il y avait aussi peu de monde 180 000 personnes c’est peu . Combien d’ailleurs ni sont pas allés parce que organisée par un gouvervenement d’hypocrites.

  10. Refuser de dénoncer l’islam antisémite procéde du même mécanisme intellectuel malhonnête des progressistes qui affirment qu’il existe un cloisonnement étanche entre musulmans, islamistes et djihadistes ou encore en affirmant que lors des émeutes de l’été dernier il y avait beaucoup de Kévin et Matéo.

  11. Parmi les politiques et responsables communautaires juifs, y en aurait-ils qui ignorent encore le terme de taqiya ?

    • Les politiques, les journalistes et autres n’ont jamais lu le Coran, ! Il n’y pas de séparation entre le spirituel et le temporel
      Ce livre est rempli de contradictions ! Le statut de la femme n’est guère enviable, n’en déplaise à nos idiotes utiles !

  12. On fait une marche contre l anti sémitisme et les musulmans ne sont pas venus parce que qu’ils auraient voulu l’associer à une marche antiraciste. …Ils ne sont pas contents d’être dans l’ombre en ce moment . Ne pas oublier que ce sont eux les victimes !. Leur slogan devrait être «  et moi et moi et moi », comme le chantait si bien Jacques Dutronc .

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