Des professeurs s’insurgent contre la formation à la laïcité, trop focalisée sur… l’islam !
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Le gouvernement avait pourtant eu, cette fois, une bonne idée. Une idée dont beaucoup d'entre nous auraient besoin. Jugez plutôt : le ministère de l'Éducation nationale a mis en place une formation à destination des enseignants, d'un volume horaire relativement raisonnable, au titre prometteur. Ce module s'appelle « Valeurs de la République et laïcité ». Je dis que nous en aurions besoin parce que, pour ma part, j'aurais bien du mal à vous dire ce que sont les valeurs de la république. Si vous avez une idée, merci de la signaler dans les commentaires. J'ai l'impression que cette définition est un peu fluctuante. Quant à la laïcité, depuis 1905, on avait l'impression qu'elle était principalement tournée contre le catholicisme. Mais on n'en sait pas plus.
Alors voilà : les profs de France et de Navarre doivent désormais se soumettre à cette quinzaine d'heures de formation... mais certains se plaignent du contenu. Ainsi, Actu Île-de-France se fait l'écho, ce 6 juillet, de l'exaspération de professeurs des Yvelines. La raison en est simple : selon ces enseignants, la seule religion visée est l'islam. Il y aurait une instrumentalisation de la laïcité pour ne s'attaquer qu'à la religion musulmane. Et de citer des éléments de preuve : ont été mentionnés par les formateurs, parmi les signes religieux, la main de Fatima, l'abaya ou la djellaba. Apparemment, pas un mot sur les tefillins, les rosaires, les robes de moine, les crânes rasés des moines de Shaolin. On se pince en effet pour y croire.
Les attentats commis par des bouddhistes, les horaires séparés dans les piscines pour les juifs, les protestants qui demandent des menus adaptés... on ne compte pourtant plus les lignes de fracture provoquées par les religions en France. On comprend que les syndicalistes de l'Éducation nationale trouvent scandaleuse cette fixation sur l'islam. Et que dire de ce mélange, de cet odieux amalgame entre vêtements nord-africains et religion musulmane ? Levée de boucliers, là aussi : quoi ? Comment ? L'abaya, destinée à couvrir les cheveux et les formes comme le prescrit l'islam, serait un vêtement musulman ? On rêve.
Un professeur livre la clé qui lui permet au quotidien, sans stigmatiser l'islam en particulier, de donner ses cours : « On sait qu'il y a des sujets sensibles, donc on s'autocensure. Mais on ne subit aucune pression et on est dans le dialogue. » Comment être dans le dialogue quand on s'autocensure ? L'enseignant ne le dit pas. Comment considérer qu'on ne subit aucune pression quand on s'interdit, par avance, d'évoquer les sujets sensibles ? Il ne s'agit probablement pas d'un témoignage de professeur de lettres.
Les professeurs sont donc, apprenez-le, scandalisés qu'on leur apprenne ce qu'ils savent déjà : que c'est l'islam conquérant dans les murs des écoles qui pose problème dans une république laïque à bout de souffle. Pour de tels habitués de l'autocensure, nommer les choses est déjà presque une insulte. Considérer que le port du voile et de la djellaba pose problème, c'est du racisme - comme si l'islam était une race. Seul bon point, dans ce déferlement de stupidité, relayé par la presse francilienne : aucun de ces professeurs soumis, déjà convaincus que le vivre ensemble passe par l'aveuglement, ne subira le sort funeste de Samuel Paty.
27 commentaires
La France capitule encore une fois ! c’est une habitude,un rite …crime contre l’humanité oblige …
Parce qu’il y a d’autres religions qui essaient par tous les moyens de nous faire renoncer à la laicité?
Vous oubliez de dire qu’il existe maintenant des cours d’arabe pour les plus jeunes…
Apprendre le Français, c’est aussi apprendre sa Culture… ou ce qu’il en reste…
L’arabe devrait prendre aussi le même chemin, surtout par des « profs » issus de l’Algérie.
Le Ver dans le fruit national deviendra un Python !
Donc celle ou celui qui à l’école ne respecte pas les « Valeurs de la République et laïcité », dés le moindre outrage verbal, vestimentaire, coup, devra écrire 100 fois : « je lis et respecte les Valeurs de la République Laïque », à faire à la maison ou surveillé par prof hors heures de cours et raccompagné à la maison si mineur. Si pas fait, direction école pensionnat fermé pendant le reste de l’année scolaire.
Je n’ ai jamais autant apprécié d’ être retraitée de L’ E N !
Du moins ,je peux garder de bons souvenirs de l’ époque où enseigner était plus un sacerdoce qu’ un engagement politique et où j’ avais le privilège de faire un métier très valorisant (pas du point de vue financier)et d’ apprendre quelque chose à des jeunes qui sont le fondement de notre futur,ne l’ oublions pas!