Des gilets jaunes à la jupe : le début de la fin ?
Qu'on ne s'y trompe pas, ce titre, s'il fait allusion au mouvement des gilets jaunes, renvoie surtout à une angoisse plus profonde qui concerne la France et la sauvegarde de son identité et de son art de vivre.
Les médias classiques n'ont jamais su comment se comporter face à des gilets jaunes dont l'histoire et les attitudes singulières et collectives ont beaucoup évolué durant presque six mois. Après les avoir peut-être traités de haut, ils en sont venus à ne plus parler que d'eux en leur consacrant, chaque samedi, malgré l'affaiblissement de la fronde, une place démesurée qui relègue l'essentiel.
Quant aux indépendants sur le terrain, à l'évidence ils ne choisissent dans le réel que ce qui va au soutien des gilets jaunes et militent, croient-ils, contre la police et le ministre Christophe Castaner.
On nous abreuve de vidéos mais, à les supposer objectives (comme si elles pouvaient filmer le recto et le verso d'une situation et d'un conflit), elles ne dispensent qu'un unique enseignement : il est temps de mettre fin à cette protestation qui baisse de pied sans craindre que cet apaisement consacre la victoire du Président.
Nous sommes contraints de nous interroger sur la justification de la poursuite de cette interminable querelle nationale. Qu'on apprécie ou non le président de la République, on ne peut pas nier, cependant, qu'il a mis tout ce qu'il pouvait sur la table démocratique et que, sauf à exiger que les gilets jaunes aient gain de cause sur tout, une réponse leur a été donnée et qu'elle n'est pas dérisoire.
Alors, pourquoi encore, chaque samedi, comme une menace, pratiquement réunis, gilets jaunes ultras et Black Blocs venant au rendez-vous du désordre et de la violence (à leur convenance) ? Les premiers applaudissant et encourageant les seconds et ceux-ci protégés par le nombre.
Pourquoi ? Parce qu'il faut continuer à déplorer les blessés au lieu de faire cesser ces marches qui aboutissent inéluctablement au pire ? Parce qu'il convient, chaque semaine, de vitupérer les forces de l'ordre pour ce qu'elles ont accompli le moins mal possible le samedi d'avant ? Parce qu'il est doux de se jouer la comédie en s'imaginant qu'on va destituer le Président, par une sorte d'inlassable répétition fomentée de moins en moins par des citoyens responsables, de plus en plus par des trublions enragés ?
Je ne sais pas si c'est le début de la fin. En tout cas, celui d'une totale incompréhension.
Et, de ma part, l'expression d'un vœu. Qu'on cesse de surabonder sur les gilets jaunes. Qu'on vérifie ce qu'il va rester de leur cause à force dégradée, les médias devenus enfin attentifs à l'important en France, en Europe et dans le monde.
Le début de la fin parce qu'un conducteur d'autobus, le 30 avril à Paris, vers 23 heures (à la station Botzaris sur la ligne 60), a, paraît-il, refusé de laisser monter une jeune fille accompagnée d'une amie parce que la première portait une jupe ? À un feu rouge, cette dernière avait pu interpeller le chauffeur sur son attitude et il avait répliqué : « T'as qu'à bien t'habiller ! »
Une enquête interne est diligentée par la RATP.
Avant même ses conclusions, cette péripétie apparaît infiniment plus préoccupante que la queue de la protestation aujourd'hui indéterminée des gilets jaunes. Elle l'est pour la France.
L'islam intégriste se permet tout. Le terrorisme et les massacres en ont été et en sont la traduction horriblement mortifère, mais il y a un totalitarisme insidieux dont l'expression concerne bien au-delà de la RATP et qui n'a, pour visée, rien moins que de subvertir notre quotidien, notre culture, notre art de vivre, notre liberté d'être. Je ne crois pas forcer le trait en donnant une telle signification à une péripétie aussi ostensible de domination par une conception religieuse dévoyée mais qui semble s'ébattre de plus en plus, ici ou là, comme un poisson dans l'eau, comme un poison dans le corps.
Ce n'est pas rien que ce décret, cette injonction, cette interdiction formulés par un citoyen en principe français mais seulement désireux d'imposer sa loi contre la loi de la République.
Mais, après tout, pourquoi se gêneraient-ils, ces pourfendeurs de ce que nous sommes, ces ennemis de notre société, de notre civilisation, ces adversaires inconditionnels, politiques et férocement religieux de notre démocratie puisqu'ils ne trouvent, face à eux, jusqu'à maintenant, que des contradicteurs faibles, des commerces complaisants, des religions désarmées ou d'une tolérance coupable, des autorités politiques, jusqu'au président de la République, plus tentées par les accommodements, le mantra d'un vivre ensemble aussi ressassé qu'il est devenu le masque de l'impuissance, et un humanisme bêlant et suicidaire, que par une résistance à la hauteur du défi qui est lancé à la République ?
Dans les mille entorses à peine perceptibles du quotidien comme dans les déchirures profondes, qu'on peut craindre irréversibles, de notre vie institutionnelle, de l'univers sportif et de nos services publics, Éducation nationale et transports (un dossier sur ce sujet avait, déjà, été publiée en 2015 dans L'Obs) au premier chef.
Alors, on voudra bien me pardonner si les gilets jaunes m'apparaissent nettement moins prioritaires, aujourd'hui, que la France qui, si on laisse faire, applaudira avec masochisme au début de sa fin.
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