Démission du général de La Chesnais : la mauvaise foi éhontée du ministère des Armées

Bertrand_de_La_Chesnais

Le porte-parole du ministère des Armées, M. Hervé Grandjean, a demandé récemment au général de La Chesnais, ancien major général de l’armée de terre et directeur de la campagne d’Éric Zemmour, de partir à la retraite afin de se mettre en conformité avec le Code de la défense. Techniquement, en effet, le général est en deuxième section ; ce statut, hérité des conflits de masse, lui permet d’être rappelé à tout moment pour commander des troupes de réserve - cas peu probable aujourd’hui - ou, plus généralement, pour servir son pays en cas de conflit, comme il l’a fait pendant près de quarante ans.

Cette attaque un peu gratuite n’est pas sans une certaine mauvaise foi. En effet, le 16 janvier dernier, le directeur de campagne d’Éric Zemmour déclarait au Parisien : « Je suis en disponibilité depuis le 1er janvier 2018, donc libre de mes engagements, comme nombre de mes camarades qui ont un mandat électif. On a le sentiment que le pouvoir politique cherche à créer une polémique visant à nuire à un candidat. » Disponibilité ? Hervé Grandjean oublie sans doute que c’est exactement ce dispositif qui a permis au capitaine Laetitia Saint-Paul, officier d'active, de porter les couleurs de La République en marche lors des élections législatives de 2017 et d'être élue députée du Maine-et-Loire. Si elle n’est pas réélue en 2022, elle pourra retrouver ainsi son emploi et son statut. Mais il est vrai qu’elle défend le bon camp et qu’on ne saurait donc lui adresser les mêmes reproches.

Examinons les textes, puisque c'est d'une offensive législative ou statutaire qu'il s'agit : dans la notice à l'attention des officiers généraux en 2e section, édition 2017, publiée par le ministère des Armées, on trouve, page 9, l'article 1.2.6, qui traite de l'« exercice d'une fonction publique élective ». Voyons voir : « Les officiers généraux de la 2e section peuvent librement se porter candidat à toute fonction publique élective. Toutefois, eu égard à leur situation particulière qui les maintient à la disposition du ministre, l’usage veut qu’ils informent le ministre de leur candidature et, le cas échéant, de leur élection. L’officier général candidat à une élection peut faire état de son grade, en précisant son appartenance à la 2e section, mais il doit respecter le devoir de réserve et demeure lié par l’obligation de discrétion professionnelle pour tout ce qui concerne les faits et les informations dont il a eu connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions militaires. »

N'est-ce pas exactement ce que fait le général de La Chesnais qui, selon un récent article du Figaro, ne parle pas aux journalistes et ne leur communique pas son numéro de téléphone, tout autant qu'il s'abstient de tout commentaire ou allusion en rapport avec sa carrière passée ? Ne peut-on pas considérer que le fait d'être le directeur de campagne d'un candidat à l'élection présidentielle peut être assimilé à une candidature ? Et, plus encore, n'est-il pas évident qu'une procédure disciplinaire aurait déjà été lancée s'il y avait quoi que ce soit de fondé à reprocher au général (2S) ?

Au-delà de cet acharnement administratif assez mesquin, on n’a guère de peine à distinguer ce qui se joue ici : le gouvernement, visiblement mis en difficulté par la dynamique du candidat de Reconquête, fait flèche de tout bois pour essayer de l’abattre, jusqu’à lui faire des reproches particulièrement tirés par les cheveux. On ne sait pas si Zemmour gagnera ; ce qui est certain - et c’est déjà une victoire -, c’est que l’absence de réponse sur le fond commence à se voir. Derrière les insultes, les indignations déjà vues cent fois, les appels au « cercle de la raison » et, donc, les tracasseries et les procédures, il n’y a rien. De même que derrière les discours de Macron, les réformes menées au galop, les parlementaires aux ordres, les injures contre les Français, les scandales médiatiques et les coups d’éclat, il n’y avait rien - depuis le début.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

53 commentaires

  1. Votre loyauté et votre engagement vous honorent, Mon Général.

    Ministre de la Défense vous siérait, sous un gouvernement de la Reconquête.

  2. C’est drôle, malgré toutes les indignités qu’a pu faire un certain De Gaulle, tout le monde se gargarise de son grade et personne n’y a trouvé à redire ! Peut-être tout simplement parce qu’il fut un général de pacotille qui s’est trompé de site pendant la guerre de 14 et a fait la guerre de 40 à Londres ! Et ne parlons pas de nos colonies qu’un général aurait dû défendre et qu’il a bradées allègrement avec tous les dégâts « collatéraux » que l’on connaît.

  3. BRAVO mon général continué et faite en sorte que notre candidat Mr Zemmour soit élu pour redorer le blason de la FRANCE.

  4. Et si on faisait la même chose avec les énarques ?
    Et vive l’infanterie, reine des batailles.
    On va gagner cette bataille contre l’anti-France gauchiste et macronniène

  5. Ils ont honte de rien …tout leur est permis; la main mise sur la justice , et toutes ces affaires à sens unique . Je pense que les français sont devenus sourds et aveugles !
    Nous sommes dans une république bananière !

  6. Mes respects a ce Général ! J’espére que d’autres militaires rallieront Eric Zemmour . Je ferai plus confiance a un gouvernement militaire qu’a ce gouvernement actuel. (je reve d’un putch militaire pour remettre de l’ordre dans notre pauvre pays ..)

  7. Question simple : Si Éric Zemmour était réellement à 12 % dans les sondages, y aurait il un tel acharnement sur sa personne et son entourage pour l’empêcher et lui nuire par tous les moyens ?

    • Vous avez raison, il n’y a pas de fumée sans feu, cet énervement hystérique des soutiens à Macron cache une inquiétude.

  8. Macron n’aime pas les militaires, il a viré le général de Villiers, maintenant il s’attaque au général de la Chesnais, demain un autre défenseur de la France. La seule autorité qu’il supporte, c’est la sienne. La mort de nos soldats, lui donne l’occasion de se mettre en avant. C’est un arriviste et un opportuniste qui a vendu en 2017 aux Français le fantasme, d’une France où il fera bon vivre.

  9. Par tous moyens, on tente de museler toutes les personnes qui se rallient à Eric Zemmour. Après Peltier voici le Général de la Chesnais et les coups bas n’en sont qu’aux préliminaires d’ici les élections. N’oublions pas que nous sommes dans une dictature et où les Juges et médias ont tout pouvoir, protégés par ce gouvernement macron.

  10. Le fait du Prince dans toute sa splendeur, mais à l’ombre des lois et sous les couleurs de la justice…

  11. J’ai eu la chance de l’entendre dans une réunion de soutien et je peux dire qu’il aime la France c’est tout ce qui compte !! Marre de ses intimidations c’est une honte la démocratie est bien loin et je reprend la formule « entre la démocratie et la dictature il n’y a qu’un passe » et il est franchit encore plus depuis hier d’ailleurs

  12. Tout est bon pour nuire aux candidats de l’opposition et les éliminer par voie de justice.
    On a parlé récemment des affaires Dominique Baudis et Brigitte Barèges avec l’implication de la dépêche du midi; aujourd’hui on s’attaque à Guillaume Peltier et au Général de La Chesnais pour contrer une fois de plus à Eric Zemmour.
    A défaut d’argument, ils lâchent les chiens.

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