Délinquance des mineurs : encore un rapport pour rien

violence lycée

109 pages. Il aura fallu 109 pages, entendre quarante personnes et se rendre à Bordeaux, Avignon ou Nanterre pour constater les faillites de l’État en matière de délinquance des mineurs et confirmer ce que les Français expriment depuis longtemps et que nos élites méprisent en évoquant pudiquement un « sentiment d’insécurité ».

Les rapporteurs du Sénat Céline Boulay-Espéronnier, Bernard Fialaire, Laurence Harribey et Muriel Jourda ont présenté, le 21 septembre, leurs 14 recommandations pour « Prévenir la délinquance des mineurs - Éviter la récidive ». Un rapport qui met en lumière les caractéristiques principales de la délinquance des mineurs d’aujourd’hui. Sans surprise, les sénateurs dénoncent « une cellule familiale fragile et une déscolarisation de plus en plus jeune » ; « une narco-criminalité qui s’accroît et favorise une entrée de plus en plus jeune dans la délinquance, notamment dans les centres urbains dans un contexte de "territorialisation" des trafics » ; « une délinquance violente de jeunes mineurs ». Mais surtout, s’il ne fallait retenir qu’un point, fait nouveau depuis le dernier rapport de la commission d’enquête sénatoriale « Délinquance des mineurs : la République en quête de respect », il y a vingt ans : la violence s’invite désormais dans les écoles primaires. 23,1 % des élèves de CM1-CM2 disent avoir déjà eu peur de venir à l’école à cause de la violence, et 50 % des incidents contre les enseignants du primaire sont le fait d’élèves.

Des chiffres chocs et des failles inadmissibles

Les chiffres chocs ne manquent pas dans ce rapport présenté au nom de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication et de la commission des lois. Les commentateurs trouveront dans ce document détaillé largement de quoi se mettre sous la dent pour présenter une société malade : « Le taux de récidive et de réitération dans les cinq ans dépasse les 50 % » ; « entre 2002 et 2019, les mineurs mis en cause pour coups et blessures volontaires sur personne de moins de quinze ans ont augmenté de 350 %, les violences sexuelles sur mineurs de 70 % » ou encore « en 2021, les 13-17 ans concentrent 20 % de l’ensemble des mis en cause pour trafic, contre 6 % de la population nationale, en augmentation depuis 2016 ».

Les failles du système sont également relevées et bienvenues. Les sénateurs évoquent des chiffres peu fiables : « Le ministère de la Justice indique que le nombre de mineurs mis en cause est passé de 100.000 à 200.000 entre 1992 et aujourd’hui, mais le ministère de l’Intérieur ne reconnaît pas ces chiffres... Difficile, dans ces conditions, d’en faire usage. Nous ne disposons donc d’aucune photographie complète du phénomène. Les dernières statistiques datent de 2016, mais elles ne couvrent pas toutes les infractions et ne distinguent pas entre crimes et délits, ni entre infractions principales et secondaires. » Ils regrettent ainsi « une vision partielle qui rend difficile notre exercice d’évaluation de cette politique publique ». Des chiffres qui, de plus, « ne rendent pas compte de la réalité de la délinquance car le nombre de mis en cause dépend de l’activité des services et de la propension des victimes à porter plainte ».

En somme, la situation est sans doute pire. Et elle l’est, puisque les rapporteurs déplorent que l’influence des réseaux sociaux soit insuffisamment prise en compte : « Les pouvoirs publics manquent cruellement de connaissances sur les effets des réseaux sociaux sur la délinquance. Les données relatives aux réseaux sociaux et à la cybercriminalité en général semblent largement minorées dans les statistiques et évaluations de la délinquance, des mineurs comme des majeurs. » Il faut donc un rapport pour rappeler des notions de cyberharcèlement, de ventes de stupéfiants sur Internet, de chantages sexuels, de vidéo-lynchage, en bref, découvrir que « la violence scolaire ne s’arrête plus à l’école ».

La grande oubliée

Alors, certes, les rapporteurs font le lien entre délinquance et décrochage scolaire, 89.000 jeunes continuent de sortir de la formation initiale sans diplôme ou détenant au plus le brevet. Et 15.500 jeunes de moins de 15 ans sont inactifs, selon l’INSEE, malgré l’obligation de scolarité jusqu’à 16 ans. S’ils mettent l’accent sur l’absolue nécessité de « rendre plus efficiente la lutte contre le décrochage scolaire ; lutter contre la violence scolaire ; et, enfin, mieux préparer la réinsertion du mineur délinquant et éviter la récidive par les apprentissages », une grande absente demeure à la lecture de ces 109 pages exhaustives sur le désarroi de la jeunesse : la France.

On aura beau, suivant leurs recommandations, « mettre en place un suivi statistique de la délinquance des mineurs sur l’ensemble de la chaîne pénale ; développer des enquêtes sociologiques sur les auteurs des faits ainsi que des suivis de cohortes ; améliorer le repérage des infractions liées au numérique et évaluer le rôle des réseaux sociaux sur les phénomènes de délinquance des mineurs ; enfin, procéder à des études plus fines de la récidive et de la réitération, prenant également en compte les mineurs ayant fait l’objet de mesures alternatives aux poursuites ou de mesures éducatives, pour avoir une meilleure idée de l’efficacité du suivi judiciaire des mineurs délinquants », il manquera toujours cet essentiel et qu’ils semblent toujours n'avoir pas compris, qu’ils ont oublié ou s’interdisent de prononcer : le roman national.

Dans un entretien au FigaroVox, ce vendredi, Philippe de Villiers rappelle très justement que « pour faire une nation, il faut du liant. Le liant, c’est cette enluminure d’allégresses et de souvenirs communs qu’on loge dans le petit cœur à panache des enfants. » Ce n’est pas en multipliant les moyens pour proposer des ateliers citoyens ou autres initiatives sur les thèmes du vivre ensemble et des valeurs de la République qu’on réenracinera ces jeunes désœuvrés. Le fondateur du Puy du Fou d'insister : « Tous les régimes barbares établissent leur forfait sur la violence et l’amnésie. […] Il suffit de ne plus parler aux enfants de nos grands hommes, de nos œuvres d’art, de nos légendes, pour éteindre en eux la petite flamme des ferveurs naissantes. »

Alors, plutôt que se plaindre à nouveau des effets dont nous chérissons les causes, plutôt que de déconstruire notre Histoire, nos racines, donner du crédit aux idéologies wokistes les plus folles et s’interroger ensuite sur les troubles chez les jeunes, il y aurait urgence à remettre l'église au milieu du village.

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

16 commentaires

  1. Pour une fois ils se sont sentis à la hauteur et n’ont pas fait appel à un… »cabinet con…seil » Bravo pour cette prouesse à la hauteur de leurs compétences!

    • Alors là, vous allez bien vite. McKinsey utilise le papier à entête des ministère. On a sûrement payé pour ce torchon.

  2. Il faudrait avoir le courage de dire mineurs migrants que nos incapables dirigeants laissent rentrer sur notre sol et qui ne sont pas expulsés .

  3. Quand macron est arrivé au pouvoir, il a claironé pour « l’inversion des normes », nous en mesurons les résultats !
    Nous en payons le prix, le liant dont nous parle Philippe de Villier se délite et la macronie accélère le processus avec toujours plus de migrants pour faire taire les inutiles gaulois.
    Qu’il se rassure macron, quand il partira se sera la tête basse sur le champs de ruines qu’il a créé et nous, pauvre français, nous prendrons la pleine mesure d’avoir été baladé par une équipe de wokistes incompétents pour mener un peuple uni et souverain…

  4. C’est plus que de la délinquance ! Marre de ces mots polis ! C’est la guerre, guérilla…il faut enfin agir logiquement contre ces ennemis qui nous envahissent ! Ils sont inéducables , formatés au Coran depuis le biberon…
    Les français ne s’informent pas, ne lisent pas et les medias, grands philosophes nous abreuvent de discours, à la solde du grand manipulateur qui nous enfume !!
    La vérité ? Faudrait qu’enfin elle explose aux yeux de ces autruches !

  5. blablabla blablabla, encore du vent. la chose est tellement honteuse que les chiffres sont cachés. les gens au pouvoir, politiques-décideurs, sont tellement incompétents qu’ils préfèrent nier et cacher la vérité. Mesure simple, commençons par expulser les délinquants étrangers (mineurs ou non). La France n’a pas vocation à soigner et éduquer la planète.

  6. La faillite de l’état n’est, hélas, pas que dans le délinquance des mineurs, loin s’en faut. Et pour ce gouvernement d’incompétents pense qu’il suffit de mettre en place des statistiques pour soigner ce cancer qu’est la délinquance juvénile qui de métastases en métastases ronge la France tous les jours en peu plus. Incompétence doublée d’inconscience.

  7. On voit partout des tentes de migrants, certains détruisent leurs papiers pour éviter leur expulsion. Pourquoi ne pas ouvrir des camps de migrants ? Il faudrait faire savoir qu’aucune entrée illégale sur notre territoire ne pourra aboutir à une régularisation, et qu’aucune aide sociale ne pourra leur être accordées.

    • Nous n’avons pas besoin de frontières, si on coupait le robinet des allocs et aides, s’ils savaient ne trouver en France ni logement, ni travail, ni aides, ils ne viendraient plus.

  8. Déconstruire l’Histoire est un acte « alimentaire » pour la gauche de 2020 . Nos gauchistes veulent effacer un passé qui leur donne honte du présent . Sans wookisme ils de sont rien : c’est leur drame . Quant à notre Minjistre de l’Intérieur, s’il ignore les chiffres et les faits, à quoi sert-il ? Il envoie ses troupes contre un ennemi dont lui-même nie l’existence mais avec l’ordre de convertir, surtout pas de l’enfermer . Manifestement nous pourrons mourir ensemble puisque vivre ensemble est désormais impossible .

  9. Comme pour tout, l’état est devenu la gangrène, la lèpre ou le cancer de la société.. On peut choisir l’un ou l’autre, mais, on sait très bien que si on ne fait rien c’est qu’on le veut bien.. Détruire le pays est le but de nos Zélites depuis 40 ans.. Bien maintenant on accélère, quand on permet aux enfants dès le plus jeune âge de mettre en doute leur réalité sexuelle. Il y a bien là, volonté de détruire…Ce sont de vielles « badernes » qui pour finir donnent leur assentiment…!

  10. Un arbre sans racine finit par mourir ! Quant à la responsabilité des parents, elle est rarement mise en cause, pour les mineurs isolés étrangers, les renvoyer dans leur famille (parents, tante, oncle…) ils n’ont rien à faire chez nous !

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