Dégénérescence de Paris : Bob Sinclar fait le constat, mais tait la cause

À l’été 2024, les Jeux « olympiques et paralympiques » auront lieu à Paris. À cette occasion, la Ville Lumière devenue le village Potemkine de la Macronie multiplie les liftings. La politique de travaux de la désastreuse Anne Hidalgo s’accélère : il n’est pas question que les touristes voient les échafaudages dans lesquels les Parisiens sont empêtrés depuis des années. À l’Opéra Garnier, on fait les trois huit. Ici ou là, parmi les rats et les ordures, on commence à enlever les plots en plastique et les barrières de chantier. Le temps des Jeux, on va transformer Paris en l’image que les étrangers s’en font : un mélange d’Amélie Poulain et d’Emily in Paris. Ensuite, elle redeviendra ce qu’elle est désormais : un mélange entre l’URSS, le Mozambique et le Mordor.

De plus en plus de Français ont cessé d’être dupes de ce que la France est devenue. Les plus cruels sont toutefois (et c’est bien compréhensible) les expatriés qui, à chaque fois qu’ils reviennent en France, constatent que leur pays a franchi une marche supplémentaire dans la décadence. Ils ont quitté l'Hexagone pour des raisons professionnelles, mais aussi parce que leur patrie a trop profondément changé. C’est le cas des gens de droite expatriés en Hongrie ou en Pologne, mais aussi des gens de gauche qui sont allés chercher à Lisbonne le souvenir d’un pays qu’ils ont contribué à détruire. Et puis, il y a une troisième catégorie : celle des nomades par essence. Cette catégorie, qui, selon le personnage de Sosthène de Plessis-Vaudreuil dans Au plaisir de Dieu, regroupait (autrefois, du moins) des profils aussi disparates que les grandes familles aristocratiques, les Juifs et les violonistes, associe aujourd’hui les grandes fortunes et les artistes. Bob Sinclar, DJ français mondialement connu, appartient à cette dernière cohorte.

Interrogé par Thibaut Gauthier, pour l’émission Le Figaro La Nuit, Bob Sinclar donne un avis honnête sur la réputation de Paris à l’étranger et tente d’expliquer pourquoi, selon lui, les touristes ne veulent plus s’y rendre : l’insécurité est évidemment la raison principale. « Moi qui voyage beaucoup, quand même, on se fout de notre gueule ! Constamment, les grèves, les casseurs… Des gens ont peur de venir ! […] On a l’impression que tout n’est pas maîtrisé, qu’on peut faire un peu ce qu’on veut, c’est fou, quand même ! On peut arriver comme ça et casser les choses sans pour autant qu’il y ait une répression absolue là-dessus […] » Eh oui, Bob, elle est comme ça, maintenant, la France ! Le DJ ne s’arrête pas là : « On est un peu livrés à nous-mêmes, là. On voit que ça ne s’améliore pas depuis 40 piges, quand même. Tout à l’heure, on parlait des années 1920 ou 1930, où la France était vraiment LE pays qui était regardé dans le monde entier, celui qui inspirait… Ce n’est plus tellement le cas, hein… »

Il ne manque qu’une chose à tant de triste lucidité : la cause de cette déchéance, pourtant facile à identifier. C’est la même cause que celle de la baisse du niveau de français, de l’augmentation des attaques au couteau, de la multiplication des viols, du délabrement des rues. C’est, en effet, l’importation d’une immigration extra-européenne (colline du crack, XIX^e et XX^e arrondissements, vendeurs à la sauvette…) qui a majoritairement contribué à la descente aux enfers de Paris et de la France.

Le DJ français a choisi son pseudo en hommage à Bob Saint-Clar, héros inventé par François Merlin (Jean-Paul Belmondo dans les deux rôles) dans Le Magnifique, de Philippe de Broca : aurait-il la même flamboyance cabriolante que cet agent secret de fiction, volontairement caricatural, pour dénoncer la tiers-mondisation ? « Bob Saint-Clar, pagayant comme un fauve », choisira probablement de ramer en marche arrière pour « échapper aux griffes », non pas de Karpov, mais de la police de la pensée.

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