Seulement un objet électronique sur cinq est recyclé. 1 sur 5. Les autres ? Ben, les autres sont là. Ici, ailleurs, quelque part. Il y en aurait 48,5 millions de tonnes dont on ne sait que faire. Broyés, concassés, réduits en poudre, enterrés, entassés. Téléphones portables, téléviseurs, ordinateurs, frigos, imprimantes, sèche-cheveux. Combien étaient en état de marche lorsqu’ils furent jetés ? Sans doute beaucoup. Et même énormément. Et puis, il y a les défectueux qu’on ne se donne plus la peine de réparer. « Ah, c’est trop compliqué. Regardez, il y a le nouveau modèle. »

La société marchande est parvenue à instaurer l’idéologie du nouveau modèle. La dictature de la nouvelle version. Celle qui n’apporte rien de plus que la précédente mais dont le visuel différent place l’utilisateur dans la crainte d’être à la traîne du modernisme. Pour le constructeur, l’enjeu n’est plus d’apporter une réelle amélioration mais de mettre au point un objet à l’apparence modifiée et comportant quelques minuscules variantes de manière à faire passer l’ancien modèle pour complètement ringard. D’où les millions de tonnes dans la nature. En réalité, personne n’a besoin du dernier iPhone. Aucun automobiliste n’a jamais souffert de ne pas avoir d’essuie-glaces qui démarrent automatiquement lorsqu’il commence à pleuvoir. Pas un seul conducteur ne s’est plaint que les phares de sa voiture ne s’allument pas tout seuls lorsque la nuit tombe. À défaut d’une vraie innovation tous les quatre matins, l’industriel se torture les neurones pour offrir une illusion de nouveauté technologique. Parce qu’il faut vendre, faire du chiffre et vendre encore.

À ces montagnes de déchets électroniques, il faut ajouter les 300 millions de tonnes de plastique produites chaque année. Production qui pourrait augmenter de 40 % d’ici 2030. Des particules de micro-plastique ont été retrouvées dans les entrailles de poissons vivant dans les abysses. Avec le temps, ces matières seront réduites à l’état de nanoparticules et, donc, respirées et ingérées au quotidien par les générations à venir.

Si la responsabilité de l’homme est largement mise à mal dans les causes du fameux réchauffement climatique, la question de la pollution plastique et électronique ne fait, en revanche, aucun doute quant à son origine. Sur ce terrain, excepté quelques mesurettes comme le projet d’interdire certains objets à usage unique (pailles, gobelets, cotons-tiges, couverts), les forcenés des COP21, 22 et tutti quanti sont extrêmement silencieux. Nous n’avons guère entendu les Macron/Merkel, sauveurs de planète agréés, émettre le souhait d’établir des normes pour les emballages ou s’inquiéter du recyclage des portables et autres écrans plats. Le diesel présente le grave inconvénient de coûter moins cher que l’essence et le portable, l’énorme avantage de rimer avec rentable. C’est d’écologie du tiroir-caisse qu'il est question.

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05 mars 2019 à 17:35

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