De Gaulle : une profanation politique ou littéraire ?

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Il fallait bien que cela arrive un jour ou l’autre, et c’est arrivé le jour même où l’on célébrait la Journée nationale de la Résistance. La tombe du général de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises a été vandalisée, profanée le 27 mai.

La tombe a été dégradée à 17 h 14 par un individu seul qui est monté dessus et a donné deux grands coups de pied sur le socle de la croix, provoquant la chute de celle-ci. Mais le socle de la tombe est resté intact,

a déclaré le procureur de Chaumont, Frédéric Nahon. L’individu, filmé par des caméras de surveillance, a agi à visage découvert. Il serait âgé d’une trentaine d’années. On en saura donc plus quand il sera appréhendé. S’il doit l’être…

Le plus étonnant est que l’enquête semble tout de suite privilégier l’acte d’un homme aussi isolé que dérangé. Un acte de folie, un coup de sang, l’acte d’un irresponsable, quoi. Bref, "il est peu probable qu'il s'agisse d'un acte politique", a indiqué Frédéric Nahon. Et pourquoi donc écarter la piste politique ? Dégrader la tombe d’un des premiers résistants de France, un chef d’État, le jour même de la commémoration de la Résistance, n’aurait donc aucune signification politique ? Cet acte ne serait que le fruit d’une pure et fortuite coïncidence, comme on le mentionnait dans les films policiers des années 50-60 ? La ficelle est un peu trop grosse et c’est prendre les Français pour ce qu’ils ne sont pas.

L’acte est éminemment politique car l’homme, aussi dérangé soit-il, n’a pas choisi la tombe par hasard. Certes, le cimetière de Colombey-les-Deux-Églises (dont le Général craignait un jour qu’elle ne devienne « Colombey-les-Deux-Mosquées ») n’est pas grand mais la tombe du Général n’est pas la seule. Pourquoi ce choix délibéré ? Derrière l’acte, il y a bien un message. Est-ce une rancœur personnelle contre la famille du père de la Ve République ? Est-ce un nostalgique de l’Algérie française ? Les questions sont nombreuses et les réponses ne seront connues que lorsque l’identité du profanateur sera connue.

Autrefois, la tombe du Général était gardée par des soldats en armes. Puis est venue la vidéosurveillance, dont on peut constater la grande efficacité. On se souvient, aussi, que la tombe du maréchal Pétain avait été profanée en 1973. Son cercueil avait été volé à l’Île-d’Yeu pour être retrouvé à Saint-Ouen (93). Le « commando » de l’époque, dirigé par Michel Dumas, entendait faire respecter les dernières volontés du Maréchal que la République ne lui avait pas accordées : "Être enterré à Douaumont" parmi ses poilus. Cet acte n’avait-il pas un arrière-goût politique ?

Finalement, le procureur a sans doute raison. Il n’y a pas d’acte politique derrière cette profanation. Simplement un acte littéraire. Le profanateur n’est qu’un adepte et dévoué zélateur de Boris Vian puisque, avant de partir, il a craché sur la tombe. Quod erat demonstrandum !

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