De diversion en diversion…
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L'art de la politique prend parfois des chemins détournés en créant des écrans de fumée afin de masquer l'essentiel, bref, faire diversion.
Ce n'est pas spécifique à l'actuel gouvernement français, il faut le reconnaître ; mais notre cher Président vient de nous donner un bel exemple de diversion avec le retour de la suppression de l'ENA, fabuleux « marronnier politique »…
Ouf, tout d'abord : la suppression de l'ENA n'aura pas d'effets rétroactifs. On est rassuré, nos chers ministres énarques ne devront pas se faire hara-kiri et resteront bien en place.
Mais l'immolation de l'ENA sur l'autel de la démagogie en la remplaçant par un « Institut du service public » ne suffira pas à redorer le blason de Jupiter.
Les Gaulois réfractaires s'en moquent et ne sont pas dupes, ils attendent autre chose du gouvernement et laissent ce genre de question au microcosme parisien des salonnards qui en font des gorges chaudes.
Au demeurant, l'État devra toujours avoir de hauts fonctionnaires de talent. Le problème fondamental est d'avoir des politiques qui aient des projets politiques cohérents et non des slogans à l'emporte-pièce comme l'actuel locataire de l'Élysée !
Mais l'art de la diversion a aussi gagné l'Union européenne dans une querelle ridicule de protocole lors de la visite, à Ankara, de Charles Michel, président du Conseil européen, et de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, assise sur un sofa et non une chaise, lors de l'entretien avec Erdoğan.
Cris d'orfraie, accusations de sexisme, querelles entre le Conseil européen et la Commission, cette dernière prétendant avoir le même rang que la président Charles Michel - ce qui est faux !
En réalité, cette mini-guerre protocolaire est une diversion, elle masque un scandale bien plus grave : cette visite à Erdoğan imposée par l'Allemagne est une faute, elle valorise le nouveau khalife ottoman, elle lui confère une importance dont il va se servir en se réjouissant de la zizanie qu'il a suscitée…
Houellebecq la qualifierait de « soumission », et moi aussi !
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