Toute guerre a ses dégâts collatéraux, comme ils disent. Et celle contre le Covid-19 n'y échappe pas. On pourrait parler psychiatrie, finances, économie. Mais, même en restant au niveau médical, il y a déjà de quoi dire… et, franchement, de quoi nous éloigner des seringues et des… écouvillons. Je n'ai aucune compétence médicale. Je suis loin d'être un anti-vaccin. Je porte mon masque là où il faut -c'est-à-dire pas forcément là où Emmanuel Macron a dit qu'il le fallait. Et, comme vous, je suis les événements et lis les journaux. Et en cette fin de semaine, ce sont les test-naso-pharyngés qui sont sur la sellette.

Un rapport de l'Académie de médecine publié jeudi met en garde contre ce geste qui est devenu, à ma grande stupéfaction, aussi banal qu'une prise de sang. Mes élèves enchaînent les tests, qu'ils soient cas contacts ou pas. Or, devant « la multiplication et la répétition des prélèvements, parfois effectués dans des conditions inadaptées », l’Académie de médecine s'est sentie obligée de rappeler « les précautions à observer et les risques encourus ». Tiens… Elle parle de « désagrément, douleur ou saignement » mais aussi de « graves complications qui commencent à être décrites dans la littérature médicale depuis quelques semaines, notamment des brèches de l’étage antérieur de la base du crâne associées à un risque de méningite ». Ah, tout de même…

La faute à qui ? À des personnels mal formés ? Et à la ruée de millions de Français sur ces tests… Imaginez : ce ne sont pas moins de 70 millions de tests qui ont été réalisés, entre le 1er mars 2020 et le 4 avril 2021 (57,7 millions de PCR et 12,4 millions antigéniques) ! 70 millions de tests pour 66 millions de procureurs ! Il paraît même que ce peuple de réfractaires devient accro au coup dans le nez : durant la semaine du 29 mars au 4 avril 2021, 3,8 millions de résultats de tests PCR et antigéniques ont été réalisés !

Devant les risques de tous ces nez défoncés, l’Académie souhaite donc réserver la pratique de ces tests « aux professionnels de santé formés » et leur recommande de s’informer d’éventuels antécédents ORL, ce qui paraît logique. Par précaution, elle préconise aussi de privilégier des prélèvements salivaires pour les enfants.

Du coup, elle se sent aussi obligée de mettre en garde les nouveaux professionnels de santé que nous allons devenir avec l'arrivée des auto-tests, la semaine prochaine : ils ne nécessitent pas un prélèvement aussi profond que les autres, mais l’Académie alerte les utilisateurs du fait que « l’autoprélèvement peut exposer à de faux négatifs lorsque l’écouvillonnage est trop timide et superficiel, mais peut aussi devenir dangereux lorsque l’écouvillonnage est trop profond et dirigé dans la mauvaise direction ».

Euh… comment dire… Je vais continuer à m'en tenir aux gestes barrières. Et pas qu'à l'égard du virus. Et continuer aussi à soupirer sur ce peuple d'écouvillonnés.

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10 avril 2021 à 10:00

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