« Le Conseil d’État applique bêtement la loi de 1905, il faut donc modifier l’article 1 de la Constitution pour réenraciner la République »

Mercredi soir, une foule de personnalités de droite se sont réunies à l'appel du SIEL de Karim Ouchikh devant le Conseil d'État. Parmi elles, Charles Beigbeder, de LR. Il explique sa méthode pour mettre fin aux décisions antichrétiennes du Conseil d'État et il réagit à l'élection de Laurent Wauquiez en se réjouissant du départ de Xavier Bertrand.

Charles Beigbeder, pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous êtes devant le Conseil d'État ce mardi soir avec le SIEL de Karim Ouchikh ?

L'idée est de réagir sur toute cette litanie de décisions qui nous paraît grotesque. Je veux parler de celles sur le burkini, la croix de Ploërmel ou les crèches dans différents endroits de France.
Ces décisions que nous jugeons grotesques sont toutefois logiques. La loi de 1905 et son article 28 disent clairement qu'il ne peut pas y avoir de manifestations du religieux dans l'espace public. Le Conseil d'État applique un peu bêtement la loi.
Dans mon discours, j'expliquais qu'il fallait modifier l'article 1 de la Constitution. C'est la seule parade. Il n'est pas question de réécrire la loi de 1905, sinon on pourrait ouvrir une nouvelle guerre civile. Cela a déjà été assez compliqué au début du XXe siècle. Ce serait une boîte de Pandore. Il faut donc modifier l'article 1 de la Constitution, réenraciner la République et donner sa force de droit à notre culture. Le sujet n'est pas cultuel mais culturel. C'est ce que j'ai voulu dire ce soir.
Nous sommes nombreux à la tribune à essayer de faire passer ce message, chacun à sa façon. C'était important d'être là.

Vous êtes ici ce soir en compagnie de Christian Vanneste, Robert Ménard, Emmanuelle Ménard, Jean-Frédéric Poisson, Karim Ouchickh... Y a-t-il une prise de conscience collective de la droite ? Est-il nécessaire de s'unir face à Emmanuel Macron ou est-ce juste une convergence momentanée de circonstances ?

Ce n'est pas parce qu'il y a L'Avant-Garde, le SIEL, le PCD et les Ménard qu'il y a forcément un scoop et une nouvelle union des droites en train de se faire sous nos yeux.
Nous avons chacun notre sensibilité politique. Nous sommes issus de différentes familles politiques. Moi, je suis issu des Républicains comme Jean-Frédéric Poisson.
Les droites sont clairement un peu en ruine et en reconstruction. Il est, bien sûr, beaucoup trop tôt pour parler d'une union des droites. Ce n'est pas d'actualité. Il faut d'abord parler du fond, savoir ce qui nous rassemble et quelle vision nous voulons porter.
Il se passe des choses aux Républicains, dont je suis issu, avec l'élection de Laurent Wauquiez. Je lui fais crédit. On verra. Le départ de Xavier Bertrand est encourageant. D'autres personnalités vont également peut-être partir. Cela va permettre une clarification idéologique qui me paraît très bénéfique.
Le chemin est encore long avant d'avoir une droite unie, forte et prête à incarner une vraie opposition pour 2022.

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