Comment mieux accompagner les mères ?

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« La société attend de moi que je travaille comme si je n’avais pas d’enfant et que j’aie des enfants comme si je ne travaillais pas. » Pratiquement, toutes les mères ressentent ce tiraillement entre vie familiale et vie professionnelle, pour preuve : elles sont 96 % à se reconnaître dans cette affirmation.

L’association Make Mothers Matter France, émanation de l’ONG internationale très active auprès de l’ONU et l’UNESCO, porte et relaie les préoccupations des mères au plus haut niveau. Elle vient de mener une étude auprès de 22.000 femmes et publie les résultats de son enquête. On notera que 44 % des femmes interrogées témoignent avoir vécu un burn out parental et que plus de la moitié (52 %) ne se sentaient pas prêtes pour le retour au travail. Elle sont 60 % à souhaiter bénéficier, lors ce retour au travail, d’une flexibilité professionnelle, et 82 % à émettre le souhait qu’on investisse davantage dans un long congé parental mieux rémunéré, permettant ainsi aux parents qui le souhaitent de garder eux-mêmes leurs enfants.

À la veille du colloque organisé, le 23 septembre, par Santé publique France et le ministère des Solidarités et de la Santé sur le thème des 1.000 premiers jours de l’enfant, et tandis qu’à cette occasion, le gouvernement présentera les grandes lignes de sa réforme, MMMF se demande si « les mères françaises seront écoutées ». Parmi leurs préoccupations majeures, les mères expriment le besoin d’être mieux soutenues, avoir plus de liberté et plus de flexibilité.

Pour MMMF, cela devrait passer, entres autres propositions, par une préparation à l’accouchement plus complète, une meilleure formation des professionnels de santé sur l’accouchement physiologique, les violences obstétricales et l’allaitement (deux tiers des femmes n’ont pas réussi à allaiter aussi longtemps qu’elles le souhaitaient), un allongement du congé maternité, un vrai choix des modes de garde et une plus grande flexibilité du temps de travail.

Un enjeu de taille au regard des questions essentielles de natalité dans notre pays en général, et de son évolution sociodémographique en particulier. Nous rappelions dans nos colonnes que le taux de mineurs nés de parents extra-européens est le triple d’il y a trente ans dans les grandes villes de province, et majoritaire en Seine-Saint-Denis. Le gouvernement, qui sciemment prive les enfants nés de PMA du droit d’avoir un père, va-t-il nous rejouer l’argument des « repères » ? Ou ajoutera-t-il à la longue liste des onze vaccins obligatoires celui contre le Covid pour « lutter contre les inégalités de destin » ? En attendant les conclusions de ce colloque (gratuit et accessible à tous), il est fort à parier qu’en cette année électorale, notre gouvernement soit prompt à sortir son chéquier

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

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