Climat : des nouvelles rafraîchissantes

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Alors que les présentatrices météo des chaînes les plus regardées nous répétaient récemment, consciencieusement, que nous sommes plusieurs degrés au-dessus des moyennes de saison, il est intéressant de regarder si ce constat est identique pour le reste de la planète, consciencieusement oublié par ces mêmes chaînes.

En novembre, tout d’abord, un article de BBC News signalait le « potentiel historique des chutes de neige » qui ont touché six millions de personnes du Michigan à New York. Fin novembre, la couverture neigeuse de tout l’hémisphère nord était la plus étendue pour cette période de l'année depuis au moins 1966. Cette couverture concernait principalement la Russie et les pays scandinaves, l’Alaska, le Canada et le nord des États-Unis. Dans le même temps, le pôle Sud, qui entrait dans l’été austral, battait aussi des records de froid.

Fin décembre, les États-Unis et le Canada étaient encore frappés par des vagues de froid intenses, avec des vents de plus de 100 km/h, des températures de -20 à -40 °C, des tempêtes de neige et plus de 1.800 vols annulés. À Minneapolis et Saint Paul, il est tombé plus de 20 cm de neige en 24 heures. Ah ! la neige, cette chose du passé, comme titrait le journal The Independent, le 20 mars 2000 ! Selon Cyrille Duchesne, météorologue à La Chaîne Météo, « plusieurs records ont été battus : -53 °C dans l’ouest du Canada, -38 °C dans le Minnesota et, plus au sud, -13 °C à Dallas ou -8 °C à Houston. Les températures ressenties atteignent jusqu’à -55 °C dans la région des Grandes Plaines, dans le centre du pays. »

L’Islande connaît également des records de froid depuis début décembre. Selon le site LaMétéo.org, « la capitale a connu en 2022 son mois de décembre le plus froid depuis au moins 1901, avec -3,9 degrés de moyenne globale, battant assez largement les -3,4 degrés de décembre 1973. » Alors que cette île rencontre rarement des températures inférieures à –20 °C, il a fait jusqu’à –25 °C sur les plateaux islandais. Fin décembre, l’anomalie globale de température de la basse atmosphère de notre planète n’était que de +0,05 °C.

Depuis le début du mois de janvier, c’est le continent eurasien, de la Russie à la Sibérie, qui est touché par une vague de froid hors normes, selon un communiqué de Régis Crepet, de La Chaîne Météo, qui poursuit ; « Si la Russie occidentale a seulement connu un week-end glacial avec -29 °C dans la région de Moscou, la Sibérie est passée sous la barre des -60 °C, mardi 10, avec des valeurs record pour un mois de janvier. » Le même jour, à la station Zhilinda en Sibérie, la température a chuté à -61,9 °C !

Pour finir, l’extrême nord de l’océan Atlantique n’est pas en reste. Dans une publication sortie en mai 2022, une équipe française d’océanographes montre que, malgré le réchauffement atmosphérique, la mer d’Irminger se refroidit depuis 2016 à la vitesse de –0,044 °C par an au niveau du détroit du Danemark, et –0,016 °C par an au niveau du détroit de l’Islande-Écosse. Une autre publication sortie dans le journal Nature prédit, grâce un modèle parvenant à coupler des observations atmosphériques et océaniques, un refroidissement de l'Atlantique Nord et de ses températures de surface globale, tout comme dans les années 1950-1970.

Si la France a été relativement épargnée jusqu’à présent par ces vagues de froid, il n’est pas certain que cette situation perdure. Il serait alors intéressant de constater où les regards des chaînes de télévision se portent. Il y a fort à parier que les pays « chauds » seraient à l'honneur.

Marc Le Menn
Marc Le Menn
Ingénieur en physique-instrumentation, docteur en électronique, auteur de nombreuses publications scientifiques, travaille dans un établissement public dédié aux sciences de la mer

Vos commentaires

49 commentaires

  1. Depuis 2016, le climat est en pause et même en légère baisse. Températures mondiales terres et océans: écart de +1,05°C en 2016 ramené à +0,87°C en 2022 par rapport à la moyenne 1901-2000, selon la NOAA.
    Aucun modèle du GIEC n’avait prévu cette pause, pour ne pas dire cette baisse au rythme de -0,18°C / décennie. A ce rythme on sera revenu dans 50 ans à la moyenne du 20e siècle, bien loin des chiffres ahurissants de bêtise des écolos.
    En fait ce ne sera pas le cas, le climat est éminemment évolutif et après cette baisse on aura soit un redépart à la hausse, soit une baisse plus forte, si l’on en croit la forte baisse de l’activité solaire (tiens, personne n’en parle…) et quand prendra fin l’inertie thermique des océans. Le plus probable est un refroidissement général long.
    A vos chapkas !

  2. Monsieur Le Menn,
    vous faites partie de ces scientifiques comme les 1200 signataires de la tribune cet été à nier le réchauffement climatique.
    Cependant, il n’y a pas un seul climatologue qui nie cette réalité. La communauté scientifique qui travaille à temps plein dessus est unanime. Les articles publiés font objet de relecture par les pairs: seuls des climatologues peuvent valider ou invalider la démarche scientifique de climatologues. Vous avez le droit de contester ce système. Mais dans ce cas que valent votre thèse et les articles que vous avez publiés dans votre domaine qui ont été certainement relus par vos pairs ?

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