Pour en finir avec le clip de rap « Louis Boyard »

clip boyard

Toute la « fachosphère », comme ils disent, en parle. C'était probablement le but. Dans un clip réalisé à contre-jour, un rappeur anonyme et sans talent vient de consacrer au consternant Louis Boyard une chanson qui porte son nom. Le refrain établit des correspondances entre le parcours de cet « artiste » sans intérêt et celui du député, qui n'en a pas davantage. Quelques erreurs factuelles se sont glissées au passage (Louis Boyard ne vient pas du « neuf-quatre » mais de Vendée, par exemple), et pour le reste, c'est un festival.

Ce clip, c'est bien simple, c'est comme si on avait demandé à un jeune militant de droite sans expérience de mettre les pires poncifs de l'islamo-gauchisme dans un seul titre. Ou comme si on avait demandé à un enfant de préparer un gâteau dans lequel, gourmand mais maladroit, il aurait mis à la fois des fraises Tagada™ et de la pâte à tartiner. On dirait une parodie. Grand Remplacement assumé et même souhaité, impatience de voir toute la famille Le Pen mourir pour pouvoir sabrer le champagne, menace de mort sur les militants médiatiques (ici, Papacito), mélange de pleurniche (Parcoursup) et de haine (« les fachos à saigner »), mélange d'islam et de culture racaille (« Allahou Akbar Madame la Juge »), tandis qu'affublé de masques à l'effigie du député Louis Boyard, le « crew » de cet apprenti rappeur fait tourner un joint. Quant à Louis Boyard lui-même, le voici en majesté, à la terrasse d'un kebab, dans une apparition brève, mais qui se veut sans doute très provocatrice.

Le problème des incultes, c'est qu'ils sont persuadés d'avoir inventé la machine à cambrer les bananes. En fait, Louis Boyard et Yanni (puisque c'est son nom) n'inventent rien. Assassins, Ministère AMER et, plus récemment, Youssoupha, Kery James, Médine ou même Nick Conrad ont déjà coché toutes ces cases-là : haine de la France de souche, mépris du système républicain et de la Justice, désir de tuer les « fachos » dont certains sont nommés, exaltation d'origines fantasmées... C'est archi-connu, archi-banal, et l'auteur de « Louis Boyard » lui-même ressemble à tous ses collègues du moment dans le texte (phrasé agressif, allitérations approximatives, références du niveau collège) comme à l'écran (barbe longue, obésité, survêtement, « crew » de losers qui bougent les mains). Il ne suffit pas d'en faire des caisses pour être subversif. Il faut du talent et de l'originalité.

Louis Boyard lui-même, dans le rôle du petit Blanc qui veut s'encanailler, en montrant qu'il maîtrise les codes de la banlieue, est un énorme cliché. Il incarne comme personne la grosse victime qui a « des potes rebeus ». Député élu par accident, chroniqueur d'émission populaire (avant de cracher dans la soupe), il a également les tares de sa génération : il veut exister, faire le buzz, provoquer à tout prix parce que « les commentaires sont importants pour le référencement », comme on dit sur YouTube. Et fatalement, ça commente : de Marion Maréchal à Gilbert Collard, à droite, on s'indigne, sur le mode « Allez-vous laisser passer ça ? »

Mais bien sûr qu'ils vont laisser passer ça ! Tout le monde s'en moque, qu'on crache sur la France et qu'on menace de morts d'hypothétiques « fachos ». En relevant, en dénonçant ces faits, on ne fait rien évoluer. Rien. Dans une France tétanisée par la peur et la soumission, personne n'écoute la vérité quand un de nos « hôtes » est impliqué : voyez, dans un genre bien plus dramatique, le verdict de l'affaire Axelle Dorier, par exemple. Alors, on se doute qu'un énième clip antifrançais, tourné en deux secondes avec un iPhone, et une « chanson » minable qui sent la haine, le shit et la salade-tomates-oignons, ne risque absolument rien.

Il n'y aurait, au fond, qu'une seule manière de répondre à ça : que surgisse un rappeur de droite, aussi ultra-violent dans les propos que ses homologues islamo-gauchistes, et qui les attaquerait sur le fond en reprenant leurs codes avec suffisamment de virtuosité. On verrait peut-être alors (sans trop de suspense, bien sûr) de quel côté serait la judiciarisation. Autrement, ce n'est pas la peine de répondre : serviteurs inconscients d'un projet nihiliste qui les dépasse largement, Boyard et son pote retourneront bientôt dans un oubli total, celui dont ils n'auraient pas dû sortir, et iront, pourquoi pas, vendre des sachets de beuh en attendant les prestations sociales. Ça ne méritait pas un tweet.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 25/01/2023 à 8:18.
Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

30 commentaires

  1. Que fait le pivert brun sur son perchoir ? Incitation à la haine et menaces de mort … que lui faut-il de plus ?

  2. Comme le dit “Francais de Souche“,alors pourquoi en faire un article ? À force de ne pas réagir les citoyens deviennent les marionnettes de la Bien-pensance car elle seule a droit à la bonne parole, Ce rap est justement le produit de „“VOUS N’AUREZ PAS MA HAINE“ depuis plus de 60 ans!. Le mépris est peut devenir aussi le marche-pied de la lâcheté ! La Haine est HUMAINE… comme l’Amour ! À force de se réfugier dans l’Amour on laisse la Haine aux seuls gôchistes pour formater nos jeunes !Si la caravane passe en laissant les chiens aboyer, celà n’est possible que lorsque les chiens sont minoritaires.Ce n’est plus le cas justement!C’est la droite qui est minoritaire maintenant! Alors aboyons pour réveiller les indifférents face jusement à la haine de tous les Boyard ! Y-en a marre de ce silence qui nous a produit l’UMPS !

  3. De dignes résultats débiles de notre enseignement Républicain à la dérive. C’est bien, le RAP, on ne peut pas voir les fautes d’orthographe qui nous alertent si facilement sur les hackers. Cela ne nous touche pas beaucoup, mais il y a des jeunes cailleras qui sont branchés du matin au soir sur ces inepties vachardes.

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