[SATIRE A VUE] Échirolles, terre d’inversion des rôles

Capture écran France 5
Capture écran France 5

À Échirolles, une poignée de locataires et de propriétaires gênaient considérablement l'activité des dealers. Dans cet immeuble, occupé principalement par de mauvais coucheurs, les balles de kalachnikov étaient arrêtées dans leur course par des canapés mal placés, les portes des tableaux électriques qui servaient à faire des feux pour réchauffer les trafiquants n'étaient pas remplacées le jour même pour le brasier du lendemain. Comment laisser en place des occupants si peu adaptés au « vivre ensemble » ? Leur plaintes permanentes, leur faible aptitude à enjamber les matelas disposés dans les escaliers en vue de ralentir la marche des forces de l'ordre ont amené le maire de la ville, Amandine Demore (PCF), à intervenir. Expulsion immédiate de cette bande d'empêcheurs de dealer en rond. 80 appartements à débarrasser. Allez, hop ! Vous avez 72 heures.

Dans cette affaire, il faut noter la mansuétude de l’édile qui s'est gardée de poursuivre les habitants pour occupation abusive de leur propre appartement. Un geste qui s'expliquerait par « le danger de mort permanent » auquel s'exposent les contrevenants en continuant à jouir de leur domicile. La durée de leur éloignement sera de trois semaines minimum. Le risque qu'ils perturbent à nouveau la vie tranquille des marchands de stupéfiants dans la bâtisse où ils seront hébergés n'est pas écarté.

Empêcheurs de dealer en rond

Le zèle avec lequel les habitants ont été chassés n'a d'égal que la mollesse des forces en présence. Amandine Demore dénonce « l'échec de l'État sur la politique sécuritaire qu'il mène ». Une lettre fut envoyée président de la République pour l'alerter de la situation. Que faire face à des habitants qui refusent obstinément de fumer les produits mis à leur disposition en bas de chez eux ? Doit-on les contraindre à oublier leurs tracas par ce moyen ?

Durant ce répit de trois semaines, les propriétaires de logements ont pour mission de financer les travaux de sécurisation indispensables à leur retour dans les lieux. Le versement d'une indemnité aux dealers pour entrave au petit commerce pourrait intervenir s'ils recommencent leur petit manège. Des policiers en ont vu dire : « Pardon, est-ce que je pourrais passer ? » à des jeunes hommes sans défense.

L'avocat en droit immobilier, Me Romain Rossi, insiste pertinemment sur le fait que « l'arrêté d'expulsion n’a pas été pris en raison du squat ou du trafic de drogue mais du risque d’incendie et d’électrocution ». Au pays du laxisme généralisé, le dealer est roi. Un point de vente en bas de la mairie et l'équipe municipale est expulsée. Dans la cour de l'Élysée itou... Maîtres des villes et du pays tout entier. La voie est libre !

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

20 commentaires

  1. Si vous aviez connu Echirolles vers 1965 et comme moi j’ y suis retournée il y a deux ans , je peux vous dire que c’est à pleurer !! D’une petite ville tranquille avec un super curé de campagne , des paysages verdoyants , bien fréquentés, on en a fait une zone de non droit !! l’horreur !! et dire que cela a été l’anncien village olympique d’hiver , les années JC Kili sont bien loin !! depuis 12 ans la situation devient inextriquable et tous les chiffres de l’insécurité ont doublé !!

  2. J’ai bien aimé l’humour des suggestions énoncées à la fin du paragraphe concluant votre article.
    Seule solution éventuellement efficace à envisager, non ??

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