[Bonne nouvelle] Le trésor de Notre-Dame, une exposition inédite au Louvre

Buste de saint Louis, Trésor de Notre-Dame de Paris © Musée du Louvre, Guillaume Benoit
Buste de saint Louis, Trésor de Notre-Dame de Paris © Musée du Louvre, Guillaume Benoit

Couronne de Charlemagne, bague de Sully, buste de Saint Louis, mais aussi châsse de la couronne d’épines ou reliquaire du clou et du bois de la croix (présentés sans les reliques), l’exposition « Le trésor de Notre-Dame de Paris » est à admirer du 18 octobre au 29 janvier. Tandis que les travaux de restauration de la cathédrale entreront dans leur dernière phase, le musée du Louvre propose une exposition inédite.

Le beau au service du sacré

On goûte au raffinement d'une civilisation et, voyageant dans le temps, l’on découvre que le trésor de Notre-Dame ne remonte pas qu’au XIXe siècle mais au VIe siècle. Las, entre les différentes invasions, la nécessité de fondre les objets pour constituer de la monnaie ou encore les ravages de la Révolution, ces premières pièces d’orfèvrerie extrêmement précieuses disparaîtront. Rappelons que le 2 novembre 1789, la nationalisation des biens du clergé est décrétée. Le 3 mars 1791, les objets inutiles au culte sont confisqués et fondus. Et ceux du trésor de Notre-Dame disparaîtront entièrement en l’espace d’une nuit, en août 1792, avec l’ensemble de ses reliques.

Extrait du Livre des serments de l’Eglise de Paris. Registre en parchemin. © Archives nationales

Pour autant, le premier témoignage de l’existence de ce trésor nous vient du testament d’Ermintrude. C’est la pièce la plus ancienne de l’exposition, habituellement conservée aux Archives nationales. Autre document, qui n’est habituellement même pas consultable par des chercheurs tant il est fragile, et qui est exceptionnellement présenté lors de cette belle exposition : le Livre des serments. C’est sur ce chef-d’œuvre enluminé du XIIIe siècle que les évêques et les chanoines prêtaient serment pour leur intronisation.

Œuvres spectaculaires

En 1802, la signature du Concordat permet le retour du culte catholique à Notre-Dame. Il faut alors pourvoir la cathédrale de nouveaux instruments du culte et d’ornements liturgiques, et le trésor est reconstitué en vue du sacre de Napoléon Ier. Entre 1845 et 1865, Eugène Viollet-le-Duc est chargé de la restauration de la cathédrale et de la reconstruction de la sacristie, écrin du trésor. Il propose alors de créer un nouveau mobilier liturgique et des reliquaires en harmonie avec l’architecture gothique.

Ainsi, les deux premières parties de l’exposition sont consacrées à l’évocation des trésors anciens et disparus par des œuvres, tableaux, dessins, gravures qui ne sont visibles qu’au Louvre le temps de l’exposition. Et ensuite s’offrent aux yeux ébahis du visiteur des œuvres absolument spectaculaires par leur dimension (la plupart font entre 1,50 et 2 mètres de hauteur) et éblouissantes de beauté, telle cette grande Vierge en argent (1,56 m), commandée par Louis XVIII à l’orfèvre Jean-Baptiste Odiot en vue des processions du vœu de Louis XIII, et finalement offerte par Charles X en 1826.

Charles-Nicolas Odiot, Extrait de Vierge à l’enfant dite de Charles X, Trésor de Notre-Dame de Paris © Musée du Louvre, Guillaume Benoit

Ce trésor de pierres précieuses, d'or et d'argent - rien n'est trop beau au service de la liturgie - rejoindra ensuite la sacristie néogothique rénovée à l’occasion de la réouverture de la cathédrale en 2024... En attendant, il est à contempler parmi les 120 chefs-d’œuvre émouvants. Un témoignage rassurant d'une beauté ineffable, de piété et de racines dans lesquelles il est urgent de puiser…

Mise à jour du 23 octobre à 18h50 :

"Notre-Dame de Paris : vers la réouverture" est un label qui rassemble les manifestations culturelles, expositions, conférences et événements consacrés à la cathédrale Notre-Dame de Paris pendant sa restauration et dans l’attente de sa réouverture, prévue en décembre 2024.

L’exposition conçue et présentée par le musée du Louvre s’inscrit dans cette programmation culturelle coordonnée par l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, maître d’ouvrage du chantier de restauration.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 23/10/2023 à 18:54.
Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

6 commentaires

  1.  » Le 3 mars 1791, les objets inutiles au culte sont confisqués et fondus. Et ceux du trésor de Notre-Dame disparaîtront entièrement en l’espace d’une nuit, en août 1792, avec l’ensemble de ses reliques. » Premiers ravages du socialisme, mais pas les derniers, hélas.

  2. Par les temps qui courent, ce ‘trésor’ ne risque t il pas de susciter la convoitise ou une envie de destruction chez certaines mouvances non autorisées qui peuvent cependant tranquillement s’arroger tous les droits, car NON EXPULSABLES…Une Assurance /VOL aurait elle été souscrite par exemple ?? Veuillez excuser l’ aspect très primaire de cette question…

  3. Ne boudons pas notre plaisir,ces oeuvres sont magnifiques sur le plan esthétiques. Elles sont aussi témoins d’une extrême violence d’oppression du peuple. Ce débordement de richesse au sein de la religion catholique pose question. Une escroquerie à la foi. Les religions qu prônent la tolérance sont sources des pires violences. Sans doute aucun elles sont un mal nécessaire pour permettre aux hommes la vie en société.

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