Benzema, Ballon d’or : la France a les héros qu’elle mérite

Benzema

Certes, Benzema marque des buts. Ce talent lui vaut aujourd’hui la récompense suprême du métier, le fameux Ballon d’or, et un concert de louanges parmi lesquelles celle du président de la République.

On est pourtant en droit de contester la statue ainsi offerte en modèle à la vénération publique, notamment aux banlieues françaises où il fait figure de dieu vivant. Car le titulaire du Ballon d’or 2022 a bien fait parler de lui, mais pas toujours pour ses exploits balle au pied. En 2020, une star russe des arts martiaux (MMA), Khabib Nurmagomedov, se fend d’un tweet vengeur sur les offenses faites aux musulmans par la France lorsqu’elle défend le droit à la caricature de Mahomet. Aussitôt, Benzema clique sur le cœur qui accompagne ce texte, signifiant qu’il en apprécie le propos. Le journal L’Est républicain, entre autres, s’en fait l’écho.

Dans deux tweets postés en mai 2022, le lanceur d’alerte de droite Damien Rieu reproche au sportif franco-algérien d’avoir posé, le temps d’une photo, avec un imam sulfureux évoluant dans les milieux islamistes. Dans un deuxième cliché, Rieu lui reproche d’avoir posé l’index en l’air, un signe largement employé par les islamistes de Daech. Karim Benzema a porté plainte en diffamation en mai dernier.

En 2010, le footballer est mouillé dans l'affaire Zahia. Il est poursuivi dans le cadre d’une enquête de la brigade de répression du proxénétisme pour avoir eu recours à cette escort-girl alors encore mineure. Il démentira les faits et sera relaxé quatre ans plus tard…

Ce n’est pas tout. Flashé à 216 km/heure sur une autoroute près de Madrid, cet amateur de bolides hors de prix est condamné à 18.000 euros d’amende et huit mois de suspension de permis.

Mais c’est surtout avec l’affaire de la sextape que Benzema révèle son vrai visage. Le joueur, qui a obstinément refusé de chanter « la Marseillaise », a pourtant un vrai talent pour… le chantage. L’affaire éclate le 13 octobre 2015 lorsque Mathieu Valbuena, qui joue en équipe de France aux côtés de Benzema, révèle qu’on cherche à lui soutirer de l’argent en le menaçant de diffuser une vidéo de ses débats compromettante. Son « ami Benzema » lui en parle même directement, menaces à la clé, lors d’un entraînement de l’équipe de France. L’affaire est si encombrante que le bon camarade Benzema est mis en examen le 5 novembre 2015 pour « complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs ». Bien sûr, le joueur nie toute implication et proteste de son innocence avec des accents d’agneau naissant. La Justice, elle, réplique en le plaçant sous contrôle judiciaire, ce qui lui interdit d'entrer en contact avec son coéquipier de l’équipe de France.

L’affaire commençant à sentir sérieusement le roussi, le patron de la Fédération française de football Noël Le Graët suspend, le 10 décembre 2015, la participation du charmant Benzema lors des matchs de l’équipe de France. La décision sera maintenue après la levée du contrôle judiciaire de Benzema en février 2016.

Dès lors, les avocats de cette fortune du foot vont tout essayer, en dénonçant d’abord une enquête déloyale. Cette défense tombe à l’eau devant la cour d’appel de Versailles qui confirme que la procédure est valide. La Cour de cassation casse cette décision en juillet 2017, mais la cour d’appel, en novembre 2018, valide à nouveau l’enquête et la procédure. En juin 2019, la Cour de cassation renvoie enfin l’affaire en formation plénière et valide à nouveau l’enquête en décembre 2019.

Benzema, en dépit de ses immenses moyens financiers, a ainsi droit à un procès en correctionnelle. Le 24 novembre 2021, il est enfin reconnu coupable de complicité de tentative de chantage et condamné par la cour d'appel de Versailles. Le 3 juin 2022, Karim Benzema se désiste piteusement des procédures encore en cours. Courage, fuyons ! L’actuel Ballon d’or est donc condamné définitivement à un an de prison avec sursis, à une amende de 75.000 € et à des dommages et intérêts de 80.000 € envers Mathieu Valbuena, au titre du préjudice moral.

Une paille infime pour le joueur dont les revenus dépasseraient, selon le magazine Capital, la barre des 7 millions d’euros par an. Sans compter les revenus du sponsoring des marques. Certaines ont quitté ce cheval un peu trouble, d’autres sont restées. La cérémonie du Ballon d’or les décidera peut-être à revenir ? À un joueur si exemplaire, on ne refuse rien : la France a les héros qu'elle mérite.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Un peuple qui a peur de tout et va même jusqu’à constitutionnaliser le fameux « principe de précaution » est un peuple de moutons (quand on en arrive à interdire aux enfants de faire du feu, de porter un couteau, -j’en ai un sur moi depuis l’age de 8ans- ou de grimper aux arbres, on en fait des poltrons et celà entraine un autre peuple envahisseur qui se comporte en loups. Quand aux gouvernants leurs décisions ira toujours dans le sens de loups sachant qu’ils n’ont que peu de choses à craindre venant des moutons. Alors si on veut que çà s’arrange réapprenons le courage à nos enfants

  2. Que le plus grand bien lui fasse à ce footeux , mais qu’il reste en Espagne et presque cette nationalité, il ne mérite pas les honneurs de notre pays , un individu condamné pour des malversations , pour son irrespect devant l’Hymne national, ses propos purement scandaleux , etc… Un peu comme la Légion d’Honneur , cette distinction est dévoyée de son but premier et nombre de récipiendaires laissent à désirer!!!

  3. Berfranda 45, vous parlez de honte ???
    La honte, c’est vous.
    La honte, c’est ce Benzema qui refuse de chanter la Marseillaise.
    La honte, c’est de ne pas reconnaître les bien faits de la France.
    La honte, c’est de ne pas aller jouer dans le pays qu’il vénère.
    La honte, c’est votre religion de haine.

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