Des baffes aux cathos

En ces temps de sortie d’un nouvel opus d’Astérix, un constat s’impose : bon nombre de baffes ont été distribuées aux divers catholiques (romains, forcément) cette dernière année. Sans prétendre être exhaustif, il y a eu l’éviction de Jean-Frédéric Poisson lors de la primaire de la droite ; la non-qualification de Régis Passerieux aux primaires socialistes ; les embrouilles et les aléas de sa campagne, puis l’échec de François Fillon ; les anathèmes lancés aux électeurs de Marine Le Pen. Puis est venue la chasse aux sorcières qui a fait d’un Sens commun présumé catho le bouc émissaire parfait. Tous lui tombent dessus Abraracourcix ! Les cathos en prennent plein la figure et ils tendent l’autre joue ; c’est sans doute normal, il paraît que c’est dans leurs gènes. Mais cela ne fait pas avancer leurs affaires.

Pourtant, les catholiques ont quelque chose à dire et à offrir à la société. Et si certaines officines sont plus influentes que l’Église ou ses fidèles, ce n’est pas suffisant pour les décourager : ils ont l’Espérance (pas tout à fait une potion magique).

L’emprise de médias manipulateurs ayant plus que contribué à la conquête du pouvoir de l’équipe en place, la poursuite d’une dérive techno-libérale et communautariste s’impose au pays. Les chrétiens ne peuvent s’en satisfaire, ils aspirent au bien commun qui ne peut se traduire par la maximisation des richesses individuelles et collectives, l’instrumentalisation de l’homme et la marchandisation de son corps, les replis identitaires de toute nature qui délitent le corps social… Les catholiques savent que ce n’est pas un PIB ou un taux d’endettement par habitant qui redonneront cohérence et cohésion au peuple de France et lui rendront le sourire. La vacuité anthropologique de la politique en France fait désordre, il serait temps d’y apporter une solution. Et ça tombe bien : les catholiques ont une vision de la société qui met l’homme en son centre et n’en fait pas une variable d’ajustement.

Convaincre de préférer la recherche du bien commun à la conquête du pouvoir est urgent. C’est un travail de fourmi qui passe par la mise en œuvre d’initiatives de toutes tailles : c’est la subsidiarité inscrite dans la doctrine sociale de l’Église. Ces initiatives peuvent ne pas être nécessairement catholiques, dès lors qu’elles servent le bien commun. Par exemple, les laïques écoles Espérance banlieues doivent ambitionner d’être un laboratoire utile à toute la société pour mettre fin à un communautarisme de fait qui existe dès l’école.

Pour agir efficacement dans la société, le catholique doit au préalable se former (comprendre cette anthropologie qui fait si cruellement défaut à notre société, discerner le bien commun et en quoi son projet d’action le favorise, mesurer la compatibilité des moyens envisagés avec l’éthique, etc.) et s’entourer : les aventures sont aujourd’hui collectives. Il y a diverses solutions, mais pour avoir suivi deux cycles de formation chez Ichtus, je peux attester de la qualité de ces formations prodiguées dans l’esprit de Jean Ousset.

Certains catholiques, après les baffes reçues ces cinq dernières années, s’imaginent parfois en village retranché d’Astérix, jouissant d’une sorte de havre de quiétude relative. Bougonner sur les réseaux sociaux au sujet de l’affaire de la croix de Ploërmel, nous en sommes tous capables. De loin, ça permet d’éviter de prendre des baffes. S’ils en ont l’occasion, je leur suggère d’aller faire un tour au colloque Ichtus Catholiques en action qui se tiendra le 18 novembre à Paris au 2, rue des Vignes. Pour se remonter le moral, se former en écoutant des orateurs intelligents et intéressants, se faire de nouveaux copains… Et après, pourquoi pas, prendre le risque de sortir de nos villages gaulois ? Notre place est dans le monde, pour le changer en mieux : avec plein de sangliers et aucun barde à la voix de crécelle pour animer la messe ou le banquet !

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