Dans une décision du 9 novembre 2020, le Conseil d'État a rejeté la requête de M. A., qui demandait « d'annuler pour excès de pouvoir le décret du 19 août 2019 lui refusant l'acquisition de la nationalité française ». Selon la plus haute juridiction, son auteur « adopte un mode de vie caractérisé par une soumission de sa femme qui ne correspond pas aux valeurs de la société française, notamment l'égalité entre les sexes ». Cette apparente sévérité n'est que le strict respect de la loi... qui n'est pas toujours appliquée.

L'intéressé avait souscrit, en mai 2018, une déclaration d'acquisition de la nationalité française, à raison de son mariage avec une ressortissante française, en septembre 2013. Sa demande ayant été rejetée par un décret du 19 août 2019, « au motif qu'[il] ne pouvait être regardé comme assimilé à la communauté française », il avait fait appel devant le Conseil d'État, qui a estimé que ces critères n'étaient pas tous respectés. Mais combien échappent à ce contrôle ?

Outre le mariage – parfois « blanc », quand il est contracté sans réelle intention matrimoniale –, on peut aussi acquérir la nationalité française par le droit du sol ou, si l'on réside habituellement en France depuis au moins cinq ans, par la procédure ordinaire de naturalisation. Certains ont la volonté sincère de s'assimiler et de respecter les lois et les valeurs de la société française ; mais d'autres, bien décidés à conserver leur culture et leurs usages, se comportent en squatters d'une France qu'ils n'aiment pas.

Si l'on y ajoute les immigrés clandestins et les déboutés du droit d'asile, qui restent impunément sur le sol français, on comprend pourquoi certains quartiers font douter qu'on soit toujours en France, au point qu'on peut se demander si l'on n'est pas soi-même dans un pays étranger. Faut-il rappeler que Redoine Faïd, le roi de la belle, se déplaçait en burqa, à Creil, pour passer inaperçu et échapper aux enquêteurs lancés à ses trousses ? Le voile intégral est pourtant interdit dans tout l'espace public, depuis la loi du 11 octobre 2010.

Il est vrai que ce texte de loi se garde de mettre en cause l'islam, puisqu'il dispose que « nul ne peut, dans l'espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage », car ces pratiques « peuvent constituer un danger pour la sécurité publique et méconnaissent les exigences minimales de la vie en société ». En France, on risque plus de se faire verbaliser si on se déguise en Zorro ou en Spider-Man que si l'on porte un voile intégral !

Les plus indulgents diront qu'Emmanuel Macron a pris conscience de la gravité de la situation, qu'il veut sincèrement lutter contre le « séparatisme islamiste » et qu'il faut lui faire confiance. Ceux qui jugent, au contraire, que son revirement est bien tardif et qu'il n'est pas dénué de considérations électorales ne sont-ils pas plus lucides ? Gérald Darmanin a beau proclamer que nous avons affaire à un « ennemi de l’intérieur », force est de constater que nos dirigeants l'ont laissé prospérer. Le rappel de ces évidences glisse sur leur dos comme l’eau sur les plumes d’un canard.

La seule solution, pour que la loi soit strictement appliquée, n'est-elle pas de les évincer aux prochaines élections ?

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15 novembre 2020 à 12:35

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