Amine Benyamina : l’addictologue qui n’en veut qu’à l’alcool

Cannabis

Un addictologue, Amine Benyamina, est érigé par la complaisance des médias comme la référence de sa discipline pour ses prises de position banalisantes en faveur de diverses drogues, excepté l’alcool. Son interview sur franceinfo, ce 16 août, souligne les distorsions de son raisonnement, inquiétantes pour l’image qu’elles donnent de l’addictologie et pour l’évolution des toxicomanies dans notre nation.

Une addictologie (qui heureusement n’est pas toute l’addictologie) a été investie par des idéologues tonitruants qu’on n’a jamais pris en flagrant délit d’actions de prévention. Le bêtisier de leurs déclarations sur les drogues est riche. Ils militent inlassablement pour leur légalisation. Leur discrétion est totale sur leurs résultats professionnels, se gardant de les mettre en relation avec les budgets qu’ils engloutissent. Leur ligne d’horizon se limite à la réduction des risques, alors qu’ils en font naître de plus graves que ceux qu’ils combattent. Ils confondent l’empathie utile à leur relation avec les toxicomanes et la collusion qui les transforme en dealers de certaines drogues. Ainsi, par leur inconséquence, la buprénorphine à haut dosage (Subutex®, le « Subu ») est détournée par près de 100.000 « bénéficiaires ». Ils boudent la prescription de la Suboxone®, conçue pour empêcher l’injection de la solution obtenue après dissolution de la glossette dans l’eau. Ils boudent aussi la prescription des génériques du Subutex® dont le volumineux résidu insoluble restreint le volume du surnageant injectable. Rappelons que le Subutex® a été développé pour prévenir l’injection intraveineuse de l’héroïne et les méfaits associés à cette voie d’administration. Ils ne prescrivent pas ce « Subu » à doses décroissantes, pour viser l’abstinence. Les « salles de shoot » (leur victoire absolue) sont le degré zéro de leur action au service des victimes des addictions. Ils ignorent ou feignent d’ignorer le « sevrage sec », tout comme les données pertinentes sur les drogues, acceptant sans analyse ce qui les arrange et contestant par principe et très pauvrement ce qui les dérange.

S’agissant du cannabis, après avoir contesté ses relations avec la schizophrénie, devant l’évidence et l’éclaircissement des mécanismes neurobiologiques en cause, ils battent en retraite par un misérable « pas chez tous les consommateurs » (comme si quelqu’un avait prétendu le contraire). Je me souviens qu’en attendant de nous confronter avec Amine Benyamina, dans une émission télé de Paul Amar (ça ne date pas d’hier), il avait été briefé par le président de la MILDT d’alors (Didier Jayle, prolégalisateur souterrain du cannabis ayant fini par se démasquer), qui lui avait enjoint de ne pas aborder la schizophrénie. Très sagement, il lui avait obéi, aussi m’étais-je appliqué à forcer son silence.

À propos du cannabis dit « thérapeutique », faux nez du cannabis dit « récréatif », Amine Benyamina a déclaré, dans un grand quotidien national, « qu’il fallait laisser sa chance au cannabis ». Ainsi, pour lui, l’objectif de la thérapeutique serait non pas d’offrir le maximum de chance au patient mais à un médicament potentiel…

Récemment, dans la revue Contraddiction (n° 185) d’une association issue de La Poste, à propos du protoxyde d’azote (« gaz hilarant ») largement détourné à des fins toxicomaniaques, Amine Benyamina déclarait : « Interdire sa vente et sa consommation serait prendre le risque de voir le produit capté par les trafiquants. » Vous comprenez comme moi : légalisons les drogues pour faire disparaître les trafiquants. Quant à savoir si cela multipliera les sujets intoxiqués, Amine Benyamina, s’il en a encore le temps, les prendra en charge.

Bien sûr, ces addictologues patentés ne sont pas tentés de communiquer sur les effets épigénétiques du cannabis, comme s’ils n’en avaient jamais entendu parler. Ils s’abstiennent d’expliquer aux personnes en âge de procréer que leur consommation de cannabis peut rendre leurs rejetons vulnérables : à des malformations, à l’autisme, à une hyperactivité avec déficit de l’attention, aux toxicomanies, à des déficits immunitaires, à la schizophrénie… Voilà qui serait un comportement responsable, mais il requerrait un raisonnement non distordu.

Jean Costentin
Jean Costentin
Docteur en médecine

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