Alexandre Langlois : « La façon de gérer les manifestations du préfet Lallement est très violente »

Alexandre Langlois : « Un effet d’annonce au service de la communication du pouvoir pour des résultats catastrophiques pour le peuple! »

Le préfet de police de Paris Didier Lallement est dans la tourmente : sa gestion violente des manifestations dans le cadre de la Journée mondiale des droits des femmes est remise en question. Réaction, au micro de Boulevard Voltaire, d'Alexandre Langlois.

Le préfet de police de Paris, Didier Lallement est dans la tourmente. Sa gestion des manifestations dans le cadre de la journée mondiale des droits des femmes a été remise en question, notamment par la violence des moyens utilisés.
Qu’avez-vous pensé de la gestion de ces manifestations ?

De manière générale, la façon de gérer les manifestations de monsieur Lallement est très violente et physique. Il a été promu préfet de police pour ces bons résultats à Bordeaux. Rappelons que lors des mouvements des Gilets jaunes, il y avait eu des mutilés et des blessés.
Médiapart vient d’ailleurs de sortir un dossier confirmant ce que nous dénonçons depuis des années, à savoir que les ordres du préfet Lallement sur Paris ne sont pas forcément légaux. Les gendarmes et la hiérarchie des CRS s’en sont offusqués par note écrite. Cela ne fait que confirmer la mauvaise gestion pour une démocratie comme la France.


L’opinion a été choquée de voir que cette fois-ci des femmes étaient victimes de ces violences. Est-ce davantage choquant que la gestion des manifestations de Gilets jaunes ?

En France, tout le monde a les mêmes droits. Nous sommes tous égaux devant la loi et le droit.
À partir de là, toutes les manifestations devraient bien se passer. Ce week-end, la manifestation s’est malheureusement mal passée.
A priori, le préfet a choisi la voie de la violence pour rétablir l’ordre. On se dit que c’est plus choquant lorsque ce sont des femmes, mais légalement cela revient au même.

Les révélations de Médiapart font état d’une véritable grogne interne. Voici les propos de l’article «on se soulève et on les vire » en parlant de Castaner et Lallement. Ce tandem-là n’a jamais fait l’unanimité au sein des forces de l’ordre…

On le savait déjà. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’un mois après la prise de fonction de monsieur Castaner, on le dénonçait déjà. En ce qui concerne monsieur Lallement, nous étions au courant de ce qu’il s’était passé à Bordeaux. Ce n’est pas pour rien que nos collègues de Bordeaux ont sabré le champagne quand monsieur Lallement a été promu à Paris. C’était parce qu’ils se débarrassaient de lui, et non pas parce qu’il se réjouissait pour lui.
En mai 68, le préfet Grimaud retenait les policiers de terrain. Aujourd’hui, ce sont les policiers de terrain qui essaient de minimiser les ordres complètement aberrants qu’ils reçoivent de Didier Lallement et de Christophe Castaner.
Ces gens ne sont pas à leur place dans une démocratie. Les gens le découvrent ou peut-être osent-ils enfin parler, par la voie de la presse. Pour le moment, monsieur Castaner peut encore tenir les apparences, car les syndicats dits majoritaires font la pluie et le beau temps, pour les avancements et les mutations. Les gens n’ont pas envie de ne pas avoir leur mutation ou leur avancement. Monsieur Castaner avait dit "je ne démissionne pas, car j’ai le soutien du syndicat Unité SGP". Il est régulièrement invité à tous les vœux des syndicats majoritaires. Je ne vois pas pourquoi les syndicats dans le privé invitent leur employeur à leurs vœux de bonne année.

Alexandre Langlois
Alexandre Langlois
Secrétaire Général du syndicat de police VIGI

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