Afghanistan : le grand silence de nos féministes…

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Avec la très prévisible mainmise des talibans sur l’Afghanistan - nouveau désastre américain oblige, comme si la Maison-Blanche n’avait pas retenu celui de l’embourbement de l’URSS -, nos féministes hexagonales semblent être dans l’embarras, tel qu’en témoigne ce tweet de Najwa El Haïté :


Au fait, qui est Najwa El Haïté ? Docteur en droit, elle est adjointe au maire d’Évry-Courcouronnes, avant d’être auditionnée, le 29 janvier 2019, par la mission d'information parlementaire sur les services publics face à la radicalisation, créée par la commission des lois de l'Assemblée nationale. Et voilà qui pose une fois de plus l’épineuse question du féminisme occidental vis-à-vis des violences faites aux femmes. Question d’autant plus épineuse que ces féministes sont prêtes à s’égorger à coups de sac à main sur la définition même de leur combat.

En effet, il y a celles entendant que les femmes aient autant de pouvoir que les hommes ; ce qui est heureusement à peu près acquis. Après, celles qui tendent à l’indifférenciation : une femme peut être un homme comme les autres, et inversement. Puis, celles, plus « fluides », assurant que tout cela n’est que « construction sociale » ; J.K. Rowling, la maman d’Harry Potter, l’a d’ailleurs appris à ses dépens, désormais en tête de liste noire d’une nouvelle horde néo-féministe pour avoir affirmé qu’une « personne qui a ses règles » pouvait aussi s’appeler une « femme ». Bref, il ne faudra pas en vouloir aux historiens des siècles à venir s’ils se moquent un peu de nous. À leur place, on ferait tout pareil.

En attendant, le cas de Clémentine Autain et de Caroline De Haas participe de cette même logique : un féminisme devenu hors-sol, avec pour victime expiatoire un mâle blanc, hétérosexuel et affichant généralement plus de cinquante balais au compteur. Un spectre plus que large, allant du producteur hollywoodien, Harvey Weinstein, à l’amuseur bloqué au stade anal, Jean-Marie Bigard, jusqu’au Mimile du coin, scotché au caboulot du bout de la rue, écoutant « Les Grosses Têtes » de RTL comme si sa vie en dépendait, même si cette émission, animée par Laurent Ruquier, homosexuel de l’espèce tranquille, a été épinglée par les bien-pensants pour… homophobie. Va comprendre, Alexandre, et tout fout le camp, Armand.

Ce schéma mental dément une fois admis, tout ce qui peut sortir des cases devient donc, de fait, nul et non avenu. Un peu comme au sudoku. Ce qui explique que devant les viols et agressions de masse à Cologne, en 2015, résilience et silence radio aient pu devenir la norme chez nos suffragettes : « Allez déverser votre merde raciste ailleurs », Caroline De Haas dixit. Sans oublier une Assa Traoré, sœur d’Adama dont la dépouille ne devrait pas tarder à remplacer celle du Soldat inconnu, qui raconte « la polygamie de ses parents comme une expérience formidable ».

À en croire ces pimprenelles, ce qui pourrait bien se passer en Afghanistan n’aurait finalement rien que de très normal. La polygamie tribale et l’enfermement des femmes ayant là-bas valeur de norme, tandis qu’ici, d’autres polygames coquins, tels François Mitterrand ou Yves Montand, seraient tout juste bons à la lapidation, fût-ce post-mortem… Un peu de logique, les filles !

Si l’on était taquin, on verrait bien là, dans ce monde de précieuses très ridicules et de femmes assez peu savantes, une sorte de fascination pour un exotisme viril, façon exposition coloniale. À croire que les femmes, même les plus motivées, puissent être, elles aussi, des midinettes. En attendant, les jeunes filles et les femmes vont vivre la terreur barbare des mariages forcés ou de la mort.

Mais la douce Clémentine et la charmante Caroline ont autrement mieux à faire.

 

 

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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