À Noël, Macron au balcon…
Après le "Laurent Wauquiez : président, mais pour faire quoi ?", l'autre élément de langage lancé par le pouvoir en place est "Il va falloir qu'ils s'y fassent !" La semaine dernière, à l'occasion du congrès du MoDem, notre Premier ministre s'est exprimé ainsi, visant la droite et la gauche, pour indiquer que le logiciel de pensée des vieux partis était mort. J'ai d'ailleurs retrouvé une déclinaison de cette expression dans Boulevard Voltaire et sous la plume de Robin de La Roche: "Il va falloir vous y faire..."
Maintenant, place à la "Macronie". Le bipartisme n'est plus qu'une vieille lune, il n'y a plus d'opposition, et quand bien même elle existerait : "Pour faire quoi ?"
Le président de la République a une bien curieuse façon de considérer la démocratie. Toutes ces expressions signifieraient-elles qu'il est inutile d'avoir une opinion contraire à la politique conduite par son Premier ministre, et que sa pensée est la pensée suprême que nul ne peut contester ?
Christophe Barbier, de L'Express, parle de "démocrature" pour ne pas aller sur le terrain de la dictature.
Mais lorsque la majorité des médias reprennent en chœur, et tout au long de la journée, que tout va très bien Madame la Marquise, et que les sujets qui fâchent ne sont pas traités, alors la démocratie est en danger.
Laurent Wauquiez vient d'accorder un entretien à six grands quotidiens de la presse européenne. "L'Europe de Macron est technocratique. Nous proposons le retour à une Europe de bon sens", lance-t-il.
Élections européennes, Schengen, immigration, référendum européen, Brexit... sont les thèmes abordés. Le président des Républicains préside, et il nous incite ainsi à ne pas nous y faire, à ne pas nous résigner à une Europe qui ne respecte pas les nations. Dommage que nos médias dominants n'en fassent pas grand écho, sinon pour nous expliquer que sa famille politique n'obtiendra que 12 % des voix pour les prochaines élections européennes, dans deux ans (selon les sondages)...
Les taxes sur les carburants vont augmenter, idem la CSG, la dépense publique augmente... tout comme le pouvoir d'achat des Français, nous explique-t-on.
Mais de qui se moque-t-on ?
La locomotive Macron est en marche, et pour lui permettre d'aller plus vite, les wagons de deuxième classe ont été décrochés. Pour tous les voyageurs ainsi abandonnés en rase campagne, et à qui l'on explique que tous les clignotants sont au vert, une contre-révolution pourrait germer dans leur tête. Ne nous explique-t-on pas pas que l'arrivée de notre nouveau président de la République est une révolution ?
Mais gare !
Si, pour Noël, Macron est au balcon sous l'ovation des médias, attention, pour Pâques, aux jets de tisons par les gens qui ne sont rien...
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