Une annonce jugée non inclusive, dans un train au Royaume-Uni, crée la polémique

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« Bonjour, mesdames et messieurs ! »

Qui aurait pu penser que cette phrase de salutation assez banale, proposée dans les trains, pourrait susciter, un jour, une polémique ?

Eh bien, si.

Et ça se passe au Royaume-Uni.

Suite à l’annonce d’un conducteur de train, plusieurs voyageurs se seraient plaints de ce que ce message binaire ne permettrait pas aux personnes « agenres » (déclarant n’appartenir ni à l’un ni à l’autre sexe) de se retrouver dans cette annonce, rapporte France Inter.

C’est le cas de l’une d’entre elles (?) qui, lors de son voyage, a partagé son mécontentement sur Twitter : « En tant que personne non binaire, cette annonce ne s’adresse pas à moi. » Suite à cette réclamation, la compagnie North Eastern Railway a publié des excuses en direction de la voyageuse, le 12 mai, sur Twitter, en déclarant : « Le personnel de bord ne devrait pas utiliser un langage comme celui-ci. »

Cette réaction a été jugée heureusement ridicule par de nombreux internautes, jusqu’aux parlementaires. L’un d’entre eux a dénoncé, sur Twitter, le caractère absurde de cette démarche. Le bon sens n’est pas mort !

Mais cet « incident » a suffi à générer une polémique dans tout le pays sur « l’inclusivité », sujet qui réussit l’exploit de faire vaciller à lui seul des pans entiers de la société.

Au Royaume-Uni, sous la pression des LGBT, le métro a déjà changé ses annonces en « Hi, everyone », en lieu et place du traditionnel « ladies and gentlemen » : en effet, quoi de plus insultant que de se faire appeler « madame » quand on est une femme non binaire ?

En France, le lobby Stop Homophobie n’est pas en reste. Il a, lui aussi, adressé une plainte auprès de la SNCF pour que soient modifiées les références à « Monsieur » et « « Madame » dans les formulaires…

Ainsi, bientôt, nous n’aurons plus dans les trains d’annonces aux douces sonorités de « Mesdames et messieurs, bienvenue », mais quoi, d’ailleurs ? « Bonjour à toutes et à tous » ? Ah non, c’est encore genré. Alors quoi, « Bonjour, vous », « Bonjour, tout le monde », « Bonjour, les gens » ? On frise le ridicule.

L’inclusivité est la nouvelle tarte à la crème progressiste. On met absolument tout dedans : les personnes handicapées, les minorités sexuelles, les identités de genre, l’atomisation du langage… Bientôt, au nom de l’inclusivité, les végans demanderont que cesse le Salon de l’agriculture, les célibataires que l’on supprime la Saint-Valentin, les athées qu’on abolisse l’Ascension, la fête de Pâques et la Pentecôte, etc.

On est dans un mécanisme de cancel culture déguisée qui poursuit les mêmes objectifs : obtenir l’effacement des différences jugées contraires à « l’éthique du parti » par l’effacement du langage. Stratégie déjà prophétisée dans 1984, d’Orwell. Par le langage, on procède à l’éradication d’anciens modèles traditionnels jugés obsolètes, oppressifs et patriarcaux, on invente un maoïsme lexical pour créer la nouvelle culture des masses indifférenciées. Ainsi, l’altérité sexuelle, pensent-ils, disparaîtra si on n’a plus de mots pour la nommer. Vaste illusion, qui se transforme en dérive totalitaire…

Il faut espérer que nous n’irons pas jusque-là car, comme le disait Platon, « la perversion de la Cité commence » toujours « par la fraude des mots ».

Sabine Faivre
Sabine Faivre
Auteur, essayiste

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