Il y a tout juste une semaine, en plein centre-ville de Villeneuve-sur-Lot, à un carrefour avec feux, une automobile conduite par un « jeune » de 21 ans a très violemment percuté une autre voiture arrêtée aux feux. Le véhicule roulait-il à moins de 50 km/h ? On peut en douter, à voir les photos qui montrent la violence du choc. Mais le conducteur réfute une vitesse excessive, d'après la presse locale... Le bilan est lourd, catastrophique : une adolescente de treize ans est décédée, une mère de famille est dans un état très grave, et il y a d'autres blessés, dont les jours ne sont pas en danger. D'ores et déjà, deux familles ravagées…

Jeudi, plus d'un millier de Villeneuvois, parents, amis, camarades de classe et de clubs, collègues des parents, s'étaient réunis pour dire adieu à l'une des petites victimes. Dans l'église Saint-Sernin d'Eysses, le recueillement était total, notamment pendant les paroles fortes de la maman.

Les Villeneuvois sont sous le choc car ils savent que ce n'est pas un simple « accident », que la fatalité n'y est pour rien, et que l'histoire des 80 km/h - confirmée, pour juillet, sur les réseaux secondaires - n'y aurait rien changé. Totalement hors-sujet.

Le vrai sujet, la vraie délinquance routière, celle qui tue, qui blesse, ils savent bien que ce sont ces voitures lancées à fond dans le centre-ville certains soirs, ces rodéos sauvages que connaissent certaines villes de banlieue, et de province.

Et, comme pour les attentats, toutes les cellules psychologiques, tous les « éléments de langage » et de communication des médias et des élus n'y feront rien : les Français voient ce qu'ils voient, et en ont assez qu'on les prenne pour des imbéciles à qui il faut taper sur les doigts - et au portefeuille - quand ils roulent à 85 km/h tout en étant priés d'assister depuis des années à ce qu'ils ont vu vendredi soir.

Et dire que, mardi, le Président Macron a précisé à Agen sa politique pénale : plus de prison pour les peines de moins d'un an, deux fois moins de places de prison que promis pendant la campagne présidentielle. Cela réjouira notre petite racaille du quotidien. Une délégation de motards en colère était venue se faire entendre sous la pluie. Jupiter les a ignorés. Tout comme il semble ignorer les pleurs, la colère aussi, dans la ville voisine de Villeneuve-sur-Lot.

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09 mars 2018 à 22:14

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