5 mai 1821 : Napoléon meurt mais son souvenir demeure

Le 5 mai 1821, à 17h49, sur une île battue par les vents et perdue au cœur de l’Atlantique sud, s’éteignait celui qui allait marquer à jamais la France et l’Histoire par sa seule volonté. Pour le vaincre, il fallut que, par deux fois, l’Europe entière se ligue contre lui. Après avoir été emprisonné et exilé durant six longues années sur l’île de Sainte-Hélène, Napoléon, en mourant, emportait avec lui le rêve d’un destin français porté au sommet par le génie, le courage et l’ambition. Deux siècles plus tard, sa disparition reste pour beaucoup un instant commémoré et suspendu dans le temps, où son souvenir est honoré et son désir de grandeur pour la France toujours rêvé.
Une lente agonie à l’autre bout du monde
Après sa défaite à Waterloo, le 18 juin 1815, Napoléon est contraint d’abdiquer pour la seconde fois. Espérant trouver refuge aux États-Unis, il se livre aux Anglais, qui décident de l’envoyer à Sainte-Hélène, un confetti volcanique et désertique situé bien loin de toute terre habitée. Ce choix n’est pas anodin : éloignée, aride et hautement surveillée, l’île incarne l’hostilité tenace des puissances européennes envers l’« ogre corse » qu’elles viennent de vaincre. Ce rocher battu par les flots devient ainsi, pour Napoléon, une prison à ciel ouvert : il n’y aura plus de Vol de l’Aigle.
Il s’installe alors à Longwood House, une demeure austère, mal isolée, sujette à l’humidité et exposée aux intempéries. L’Empereur déchu y vit sous la surveillance tatillonne du gouverneur Hudson Lowe, avec lequel les relations sont exécrables. Entouré d’un petit cercle de fidèles (Las Cases, Bertrand, Montholon…), il dicte ses mémoires, suit de loin l’évolution politique de l’Europe mais s’enfonce également peu à peu dans l’ennui, l’isolement et la maladie.
À partir de 1820, sa santé décline brutalement. Douleurs gastriques chroniques, nausées, amaigrissement : son quotidien devient un calvaire. Les médecins évoquent différentes pathologies ; certains suspectent un empoisonnement, mais l’hypothèse la plus crédible reste celle d’un cancer de l’estomac, qui avait déjà emporté son père Charles Bonaparte.
Le 5 mai 1821, après plusieurs jours d’agonie, Napoléon meurt dans un quasi-coma. Il aurait murmuré quelques mots fragmentés : « France… mon fils… tête… armée… », témoignant jusqu’à son dernier souffle de son attachement à son pays, à son fils et à la grandeur militaire.
Une sépulture française, une terre anglaise
Napoléon avait confié à ses proches : « S’il plaît à Dieu que je meure sur ce rocher, faites-moi enterrer à cet endroit. » Ne sachant pas si le retour de son corps en France serait autorisé, il choisit donc la terre de son exil comme son ultime lieu de repos. Le 9 mai, revêtu de son uniforme de colonel de la Garde, orné de ses décorations, il est enseveli dans trois cercueils, en acajou, en plomb et en chêne, scellés puis placés dans une tombe creusée dans la vallée du Géranium. Ce lieu qu’il avait lui-même choisi devait tomber dans l’oubli pour les Anglais.
Cependant, la France n’oubliait pas son Empereur. Ainsi, en 1840, les « cendres » de Napoléon sont ramenées solennellement à Paris par décision du roi Louis-Philippe. Conformément à ses vœux, elles reposent, depuis, aux Invalides, « au bord de la Seine, au milieu de ce peuple français » qu’il avait tant aimé.
L’homme est parti mais son souvenir demeure
Cependant, la mort de Napoléon n’est pas la fin de son histoire, encore moins de sa mémoire. Le retour de ses cendres, l’édification de son tombeau sous le dôme des Invalides et la transmission de son héritage ont permis de faire vivre, bien au-delà de sa chute, l’aura du premier empereur des Français. En l’espace de quinze ans, il avait transformé profondément la France et l’Europe, bouleversant les équilibres politiques et militaires de son temps.
Ses partisans et ses héritiers perpétuent, aujourd’hui encore, un hommage à celui qu’ils considèrent comme le bâtisseur de la modernité française. À cette occasion, le prince Jean-Christophe Napoléon, descendant direct de Jérôme, roi de Westphalie, frère de Napoléon, devrait se rendre à Paris, ce lundi 5 mai, pour rendre hommage à l'Empereur avant qu’une messe ne soit dite au cœur de la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides. En 2021, lors du bicentenaire de la disparition de l'exilé de Sainte-Hélène, le chef de la maison impériale déclarait ainsi : « Commémorer Napoléon, c’est célébrer notre Histoire, et le peuple français dans sa continuité historique. C’est un moment de rassemblement pour les Français et de fierté nationale. »

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12 commentaires
Napoléon fait l’admiration sans bornes (voire la vénération ) de mon gendre polonais et de toute sa famille. (moi, c’est de Chopin, à l’inverse). J’ai d’ailleurs, « présentement », au-dessus de ma tête, un vieux parchemin encadré retrouvé dans une ferme familiale du Jura, de citation à l’ordre de l’Armée et récompense pour un ancêtre grognard, héros du passage des canons à dos d’homme dans les cols pyrénéens lors de la guerre de notre infatigable petit (par la taille seulement !) conquérant contre l’Espagne. Je lui reproche juste le droit du sol (qui était à l’intention, justement, des polonais..)
il a cree le code civil dont nombres de pays s en servent encore et entre autre la numération des rues c etait un génie sauf pour la Louisiane là il a fait une immense bourde car la france serait le plus puissnt pays de monde
le lit est petit
jai visite st helene en 1972et vu son lit
Une Histoire tellement riche de grands hommes, et en arriver à Emmanuel Macron ! Quelle tristesse.
Oui Napoléon est très aimé partout dans le monde et surtout en Russie.
Napoléon n’a été utile à la France que le temps de son Consulat quand il a mis un terme aux désordres révolutionnaires. « le destin français porté à ses sommets » ? Les sommets de la guerre et de la destruction de l’Europe pour la gloire personnelle d’un individu. Ces « sommets » se sont terminés, trop tard hélas, à Saint Hélène. Napoléon Empereur est exemplaire d’une puissance éphémère et nuisible si on la compare à la politique de puissance intelligente et pragmatique des Anglais. Heureusement que le génie de Talleyrand a réussi à recoller les morceaux au Congrès de Vienne.
Aux USA il existe des villes du nom de Bonaparte !! En France, pas une rue Bonaparte ou Napoléon. On aime donner des noms de rue et avenues aux victoires et aux Maréchaux de l’Empereur mais de lui, niet. Par contre des rues au noms de staliniens ou communistes aux mais pleines du sang d’innocents, il en existe à foison ….
Il existe à Ajaccio un Boulevard Napoléon.
Un par siècle , actuellement nous avons Manu Premier , qui depuis la guerre en Ukraine et après avoir vu Zelinsky se balader en treillis dans le monde entier, se rêve en chef de guerre , alors qu’il n’a même pas fait un jour de service national , ni produit un fruit de sa semence pour renflouer les troupes.
Comme disait ma mère « pauvre de nous « nous sommes servis avec un oiseau pareil !
si un homme comme Napoléon apparaissait dans le paysage politique actuel, les gagne-petits, les trotte-menus, les besogneux s’arrangeraient pour le faire disqualifier afin de pouvoir poursuivre leur petite carrière tranquille et surtout pas de vagues dans l’administration!
Oui, un homme comme la France a tant besoin. J’ai vu sa statue dans toute l’Europe, preuve qu’il est apprécié au dela de nos frontières. Il a libéré les peuples des jougs de leurs roi ou empereurs. Et il a donné a ces pays les lettres de noblesse de l’administration….