Un communiqué du 5 juillet publié par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères nous apprend que 16 mères et 35 enfants, détenus dans des camps du nord-est de la Syrie, ont été rapatriés ce jour en France. « Les mineurs ont été remis aux services chargés de l’aide à l’enfance et feront l’objet d’un suivi médical. Les mères ont été remises aux autorités judiciaires compétentes », rapporte le communiqué. De bien succinctes informations pour qui aimerait connaître un peu plus précisément la prise en charge de ces profils bien particuliers : que vont devenir ces personnes confrontées à la radicalisation, ces enfants qui pour la plupart n'ont connu d’autre mode de vie que la violence ? Qui se chargera de les éduquer, de les loger, de les scolariser ? Contactés par Boulevard Voltaire, le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l’Intérieur n’ont pas donné suite à nos sollicitations.

Ce n’est pas la première fois que la France décide de rapatrier ces femmes qui ont rejoint Daech, ainsi que leurs enfants. 126 enfants ont ainsi été déjà rapatriés depuis 2016, mais il s’agit cette fois du rapatriement le plus massif depuis la chute du « califat » de Daech en 2019.

Cette décision du gouvernement apparaît d’autant plus surprenante que le Président s’était refusé à avancer en ce sens durant la campagne présidentielle. Le Monde expliquait en effet, le 1er mars 2021, qu’Emmanuel Macron n’était pas disposé à agir tout de suite sur ce « dossier, qu’il juge explosif à l’approche de la campagne présidentielle ». Et pour cause : le quotidien rapporte que, deux ans auparavant, le projet gouvernemental d’un rapatriement massif de ces familles avait fuité dans la presse, suscitant des réactions si hostiles que l’Élysée avait finalement reculé. Un événement corroboré par le sondage Odoxa-Dentsu Consulting du 28 février 2019, pour franceinfo et Le Figaro : 67 % des Français se déclaraient favorables à ce que la France laisse l’Irak et la Syrie s’occuper des enfants de djihadistes français en Syrie et en Irak.

Une fois encore, le Président, peu soucieux de satisfaire des personnes qui l’ont élu, se rend à la vision plus que contestable des professionnels du voilage de face. Ainsi David De Pas, coordonnateur du pôle antiterroriste du tribunal de Paris, expliquait-il dans un entretien donné à l’AFP, en octobre 2019, qu’il fallait absolument « une volonté politique de rapatriement » car, en effet, « la question du rapatriement est un enjeu de sécurité et de justice à long terme ». De son côté, Sandrine Rousseau proposait également un raisonnement brillant, déclarant au micro de BFM TV, le 25 août dernier, que s’« il y a des personnes qui sont dangereuses, qui sont terroristes, ce n'est pas parce qu'ils restent en Afghanistan qu'ils sont moins dangereux... Donc quelque part, le fait de les avoir en France, ça nous permet aussi de les surveiller. » C’est sûr que vu comme ça…

Fort de ces quelques soutiens de taille, Emmanuel Macron décide une nouvelle fois d’imposer aux Français des situations dont ils ne veulent pas, après les avoir enfumés pendant l’année précédant l'élection présidentielle. Bien loin de s’intéresser aux préoccupations des Français, inquiets au sujet du pouvoir d’achat, de la santé ou encore des retraites, Macron met toute son énergie à les décevoir, à les angoisser davantage, à créer de nouveaux problèmes comme s’il n’y en avait pas suffisamment.

Le lien de confiance entre les Français et leur Président ne cesse de s’effriter, comme le souligne ce sondage Elabe réalisé le 30 juin pour Les Échos : 59 % des Français ne font pas confiance au Président qu’ils viennent pourtant d’élire, après l’avoir déjà ostensiblement désavoué lors des législatives. Ce n’est pas en les trahissant par surprise qu’Emmanuel Macron parviendra à restaurer ce lien… les cinq années qui viennent vont être longues.

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05 juillet 2022 à 16:03

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35 commentaires

  1. Enfin on va pouvoir facilement surveiller les futurs terroristes car nous les avons chez nous !!Merci Mr Macron

  2. 59 % des français ne font pas confiance à ce président, alors dites-moi où sont ses électeurs ?

  3. Il faudra, au cas où, engager la responsabilité des personnes ayant organiser cette importation de potentiels fous d’Allah ! Parallèlement ça justifie le « rapatriement » dans leur pays d’origine de tous les délinquants issus de l’immigration !

  4. Peut-on vraiment espérer pouvoir les rééduquer ? Celles et ceux qui ont rejoint daesh ont renié leur nationalité française, il n’y a aucune raison de la leur redonner, ils n’ont rien à faire en France, sauf augmenter le terrorisme.

  5. On souhaiterait que les délinquants et criminels étrangers dévissant en France soient condamnés et qu ils soient repris par le pays dont ils ont la nationalité. Avec une juste réciprocité. Les français djihadistes en Syrie sont ils des criminels? Si oui, il ne serait pas illogique que la France assume ses responsabilités en les prenant en charge. L’état français serait alors peut être amené à accorder la nationalité française avec plus de retenue et a prononcer des déchéances de nationalité.

  6. Savent ils vraiment qui ils ont rapatriés ? Car quand on voit toutes ces silhouettes couvertes de noir, la question peut se poser

  7. Français soyez heureux, La France est sauvée. On vient d’accueillir 126 nouvelles chances pour la France …. (à condition bien sûr que ces gamins ne versent dans le djihad à leur adolescence).

  8. Si je comprends bien Macron, partir en Syrie et en Irak, déchirer son passeport français, se battre aux côtés de terroristes, fomenter des attentats en France (voir madame Koenig), est un gage de citoyenneté française, en 1914 c’était 12 balles dans la peau.

  9. Merci pour cet article, personnellement j étais contre le rapatriement , nous le savons tous, ce sont 126 bombes en puissance, ils peuvent déjà ficher tous les mōmes S, notre naïveté va nous coûter très chère dans les 10 années qui arrivent.

  10. Je suis rassuré en entendant que le gouvernement français va gérer l’affaire. j’imagine que dans peu de temps, nous ne saurons plus les localiser…

  11. Article incomplet, il faut le nom de l’imbécile (c’est bien, on dit un ou une imbécile) qui a signé le papier permettant à ces femmes terroristes de rentrer chez nous, et il faut que cet imbécile paie, en années de prison, le jour où elles commettront ou aideront à commettre un attentat. Quelle bande d’inconscients. On a déjà suffisamment de gens en France qui n’aiment pas la France et son mode de vie pour en réimporter davantage.

  12. Ce rapatriement est suicidaire.
    D’ici peu, ces gamins seront des terroristes en puissance.
    Macron n’en a cure, car il est protégé.
    C’est le gaulois qui se fera péter.
    Elles ont quitté la France pour la combattre.
    La France et sa population n’a pas à supporter leurs choix inconséquent.

  13. Non, trois fois non! Et d’ailleurs ça ne peut qu’augmenter le rejet de toute l’immigration avec cette décision contre la volonté du peuple. Mais ça continue toujours dans le même sens, une immigration non désirée qui s’amplifie chaque jour et le GVT s’y emploie sans relâche.

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