Trump reprend des forces à Paris

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Washington rugit depuis 48 heures sur le « scandale Donald Trump Junior », à contre-courant de l’opinion prévalant au « pays réel ». L’on se demande maintenant si ces « révélations » n’étaient, somme toute, qu’un piège tendu par le clan Trump aux médias pour les discréditer une fois pour toutes… et faire le tri entre amis et ennemis au sein des républicains.

Trump n’a pas mis les pieds à Paris que, déjà, l’on réveille une nouvelle qui avait été étouffée. Le 11 janvier dernier, le magazine Politico (« Ukrainian efforts to sabotage Trump backfire ») notait le pari perdu par le gouvernement ukrainien, visant à saboter, en symbiose avec le parti démocrate, la campagne de Trump…

On compte donc maintenant deux partis ayant eu connivence avec l’étranger.

Trump n’a pas fait la bise à madame Macron aux Invalides que, déjà, l’on découvre que la journaliste russe Veselnitskaya (cause des malheurs de Junior) était comme un poisson dans l’eau à Washington. Elle avait ses entrées au Congrès et au ministère de la Justice d’Obama, la ministre Loretta Lynch lui ayant accordé une dispense de visa de séjour avant sa rencontre avec Junior. (The Hill, 13 juillet : "Exclusive : DOJ let Russian lawyer into US before she met with Trump team").

Avant son départ pour Paris, Trump s’est fait interviewer par la chaîne chrétienne CBN de Pat Robertson, lançant un nouvel argumentaire : "C’est Clinton que Poutine aurait préféré !" Trump explique qu’il a transformé les USA en pays exportateur d’énergie à bas prix (en démantelant les règles écologiques chères aux démocrates) et qu’il va augmenter massivement le budget militaire. Le contraire de ce que veut Poutine… Et il conclut que, maintenant en position de force, le pays peut et doit tenter de s’entendre avec Poutine.

C’est probablement de cette position de force que Trump aura discuté avec Macron, ce dernier paradoxalement moins contaminé par Obama qu’Angela Merkel, et qui réalise que l’état de ses finances publiques ne permet plus à la France de faire le poids face à l’Allemagne. Et qui aura probablement retenu de son voyage en Algérie que la mort de Bouteflika déclenchera l’implosion du pays (The Spectator, décembre 2016 : "How Algeria could destroy the EU"), libérant une bombe thermonucléaire migratoire sur l’Europe, ce qui préoccupe la Maison-Blanche.

Une nouvelle « narration » de la France se fait jour dans les médias : Macron est de plus en plus catalogué comme l’alter ego de Trump, qui a surgi de nulle part pour prendre le pouvoir, "meilleur pour les États-Unis que Marine Le Pen qui est économiquement socialiste" (Fox News, 13 juillet). Bref, Macron est un populiste aux pieds sur terre, un pragmatique, qui dirige un pays qui a de beaux restes, pays qui n’a jamais été en guerre avec l'Amérique (contrairement aux autres pays européens), avec une armée forte, l’héritage de Charlemagne au cœur (sic Fox News) et l’épopée napoléonienne au ventre (re-sic).

Avec une nuance émise par Fox, décidément en verve : "Si George Washington et Napoléon Bonaparte étaient des génies militaires, Washington se battait pour la liberté alors que Napoléon était un dictateur." Ne mélangeons pas…

André Archimbaud
André Archimbaud
Consultant stratégique

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