Belgique : des gamins « radicalisés » dès la maternelle. Et chez nous ?

C’est en Flandre orientale, au nord de la Belgique voisine, l’ancien département de l’Escaut, entre Bruges et Gand… Des noms qui chantent à notre oreille sur un air de Brel, sauf que ce n’est pas une chanson.

La newsletter du Point rapporte, ce mardi, un article du quotidien Het Laatste Nieuws, lequel fait écho au rapport interne d’une école maternelle de Renaix, une ville de 25.400 habitants dans les Ardennes flamandes.

Nos voisins belges, sans doute un peu moins aveugles que de ce côté-ci de la frontière, ont mis en place depuis 2016 un « réseau d’experts de l’islam » (Netwerk islamexperten) qui propose une assistance aux établissements scolaires confrontés à des problèmes de radicalisation. On nous dit qu’en un an d’exercice, près de 500 dossiers lui ont été soumis en Belgique néerlandophone. Côté francophone, "l'équipe mobile chargée de se rendre dans les établissements en cas de soupçons de radicalisation chez les élèves a été sollicitée à 73 reprises pendant l'année scolaire 2016-2017".

Mais cette fois, et c’est une première, il s’agit d’une école maternelle.

Dans le rapport que s’est procuré Het Laatste Nieuws, l’équipe scolaire s’inquiète du comportement de plusieurs petits enfants musulmans qui ont "refusé de tenir la main" de leurs camarades "non croyants", proféré des "menaces de mort" à leur encontre, les ont traités de "halouf" (cochon, en arabe) et mimé le geste d’égorgement. Récitant des versets du Coran durant les récréations, ils ont aussi manqué l’école le vendredi pour des raisons religieuses.

Le rapport porterait sur six enfants "seulement" de cette école, ce qui fait dire aux responsables que "ce phénomène, ne touchant finalement pas plus de 1 % du nombre total d'enfants, ne doit pas être dramatisé outre mesure, même si la vigilance doit être de mise".

Et lisant cela, voyez-vous, je me pince, car si l’on garde ce chiffre de 1 %, cela donne, rapporté à la population de Renaix, 254 gamins de moins de six ans potentiellement transformables en bombes volantes. Considérant, en outre, que chaque enfant représente une famille, donc au minimum trois individus et souvent davantage, on atteint vite le millier… Mais non, bien sûr, il n’y a pas de quoi s’inquiéter.

Ajoutons à cela que Daech étant en passe d’être vaincu en Syrie et en Irak (c’est sans doute une question de mois, tout au plus de quelques années), les 3.000 combattants européens officiellement recensés en janvier 2017 sous la bannière de l’État islamique, dont 700 Français, vont opérer un retour au pays qui sera sans doute tout sauf paisible.

Loïc Garnier, chef de l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT), estimait dans un entretien au Figaro, le 17 janvier dernier, qu’"il reste dans les zones de combat quelque 290 femmes et 460 enfants français, dont un tiers nés sur place – donc âgés de moins de 4 ans". Des enfants, disait-il, qui ont "perdu la notion du bien et du mal" car les islamistes "ont instillé dans leur esprit un tel degré d'ultraviolence que cela devient presque un handicap mental. Le fait de côtoyer des cadavres, d'assister à des scènes de décapitation a été banalisé". Qu’en faire, alors, comment déjouer les mécanismes de l’horreur sur laquelle ils se seront construits ? "Des prises en charge psychiatriques seront nécessaires, tout comme des accueils dans des familles, la reconstitution d'un cocon où ils pourront à nouveau s'épanouir ainsi qu'une réacquisition de certaines valeurs", ajoutait-il.

Avons-nous anticipé cela ? Avons-nous les structures et les budgets pour le faire ? Quand on voit l’amateurisme et l’échec des centres de déradicalisation du mandat Hollande, on ne peut qu’en douter.

Les gamins de la maternelle de Renaix sont nés ici, pas en Syrie, et déjà on est incapable de lutter contre les horreurs qui leur bourrent le crâne. Alors imaginez ceux qui vont rentrer…

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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