Yassine Belattar et le porte-parole pro-burkini : le selfie de trop ?
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On le retrouve toujours là où il ne faut pas. Qui ça ? Yassine Belattar. L’humoriste s’est rendu à Roubaix, ce week-end, et n’a pas hésité à prendre la pose avec Taous Hammouti, la porte-parole du mouvement Alliance citoyenne Grenoble et, de fait, l’ayatollah féminin du port du burkini. Les jours passent, les plateaux télé et les émissions de radio aussi, et Belattar semble toujours de l’autre côté de la plaque… et toujours aussi loin de sa profession initiale qui est celle (pour le rappeler à nos lecteurs) d’humoriste !
À l’origine, Belattar se rendait dans la ville des Hauts-de-France pour soutenir les universités d’été d’un mouvement de défense des quartiers populaires. Sur son chemin, il a rencontré Taous Hammouti, la Coco Chanel version port du burkini. Celle qui pourrait très bien affirmer, compte tenu de son désir certain d'établir un islamisme politique, que « la mode se démode, le burkini jamais », pour reprendre les dires de Gabrielle Chanel. Yassine a côtoyé « Madame burkini » ce week-end et s’en est réjoui, puisqu’il n’a pas attendu avant de tweeter « Avec Taous à Roubaix. Les journalistes n’oubliez pas qu’il y a des femmes sous les voiles. Merci de nous rendre notre narratif, on sait parler français. » Paradoxalement, il a précisé qu’il ne cautionnait pas les propos de la porte-parole de l’association pro-burkini qui a fait son nid à Grenoble.
Au juste, qui est ce personnage ? Yassine Belattar, c’est un peu la mayonnaise qui ne prend pas. Il devrait être connu pour ses répliques humoristiques mais il en est tout autrement, puisque ce dévoyé est davantage médiatisé pour ses prises de position que pour ses entrées en scène. Ses nombreuses allocutions politiques se révèlent être des plaidoirie pro-islamisme. En 2015, le Franco-Marocain avait animé le gala du Collectif contre l’islamophobie. Il s’est affiché auprès de Rokhaya Diallo lors de la cérémonie des Y a bon Awards, qui récompense les déclarations les plus racistes de l’année. En parlant de l’assassinat du père Hamel, survenu en juillet 2016, Belattar avait tenu ces propos face à Pascal Bruckner : « Vous prenez à chaque fois des faits isolés. » Autre point : l’humoriste s’est affiché aux côtés de Ségolène Royal et d’Emmanuel Macron lors de leurs campagnes présidentielles respectives. Il est l’un des poulains du président de la République, notamment depuis son statut de conseiller banlieues de Macron.
Au début de l’année 2019, Bruno Gaccio (humoriste et l’une des figures de Canal+) a accusé Belattar de diffamation et de menace de mort. Mediapart a suivi le coup puisque le site d’actualité a publié un long billet dans lequel étaient collectés plusieurs témoignages levant le voile sur le mauvais comportement de Belattar, aussi bien dans le milieu professionnel que paraprofessionnel. Le 28 mars dernier, l’humoriste a été mis en examen pour « menaces de mort » et « harcèlement moral », et ce, quelques jours après sa joute oratoire avec Éric Zemmour, agacé et embarrassé par l’incohérence de l’humoriste, et Pascal Praud sur le plateau de CNews.
Yassine Belattar ne finira jamais de nous surprendre. À l’heure où Jamel Debbouze arrête sa carrière d’humoriste, Belattar devrait lui emboîter le pas et, pourquoi pas, développer le goût de la repentance… de quoi calmer le feu d’un islamisme politique qui gagne du terrain.
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