Vous avez dit « congé paternité » ?
Formidable mesure, que ce congé-papa de 28 jours. Faisons le compte : quand on additionne les jours de congés payés (30), les jours fériés (11), les samedis et les dimanches (104) et le congé-papa (28), on obtient 173 jours de non-travail ou, dit autrement, 192 jours de travail effectif, c’est-à-dire 27 semaines, sur les 52 que compte une année. Et chaque semaine n’est travaillée que 35 heures ! Au moment où les gouvernants parlent de sortir de la crise économique, de rapatrier les usines, de tout faire pour pousser la compétitivité de nos entreprises, au moment où la dette du pays atteint 121 % du PIB, où le chômage va exploser et où, comme au casino, le pays est « ratissé », il est effectivement urgent, cédant une fois de plus aux groupes de pression, de rajouter incontinent une couche aux dépenses himalayennes de la France. Impossible d’attendre l’embellie. On justifie cette mesure par l’argument que l’on croit imparable : « Pour l’enfant, tout se joue dans les mille premiers jours. » Très bien ! Mais alors, c’est mille jours de congé paternité qu’il faut accorder, pas 3 % de ce total.
Et puis, on se prépare à des situations rigolotes avec les homosexuelles (qui aura le congé ?), les trans (y aura-t-il seulement droit au congé ?), les couples, de n’importe quel sexe, qui achèteront leur enfant sur catalogue, grâce à la GPA (on tirera au sort l’heureux vacancier ?).
Et puis, sur ces 28 jours de générosité publique – car tout cela est payé, in fine, par nos impôts –, sept seront obligatoires. Ça, c’est le bouquet ! L’État, qui a pour mission de remplir ses obligations régaliennes, au premier rang desquelles se trouve la sécurité des Français (mission qu’il exécute souvent bien mal), s’immisce dans la vie personnelle des gens ! Rien de régalien là-dedans. Et si je n’ai pas envie de prendre ce congé « obligatoire », on va m’y obliger ? M’envoyer la « brigade des nurses » ? Me coller une prune ? Me mettre en prison ? Placarder mon visage dans les rues, surmonté d’un titulus « Rebelle » ? J’aimerais être libre de ce que je choisis de faire de ma vie, vacances comprises, et je n’attends pas de l’État qu’il me tienne la main, comme un gosse impubère. Ne peut-on pas, un peu, ficher la paix aux gens !
Et puis, avec cette mesure, il y a les effets collatéraux. Certains hommes, futurs pères, devront avoir en tête une sorte de « méthode Ogino pour les nuls ». Prenez un vigneron, par exemple : pas le droit de s’envoyer en l’air en décembre, car neuf mois plus tard, c’est septembre et les vendanges. Les moniteurs de ski ? Abstention entre avril et juin pour ne pas louper la saison de ski. Verboten, également, à bonne date, pour les ramasseurs de champignons et les organisateurs du défilé du 14 Juillet. Ceinture pour les joueurs de tennis, neuf mois avant Roland Garros, et les cyclistes avant le Tour de France.
Peut-être que, finalement, la seule profession totalement imperméable à ce genre de contraintes, parce que tenue à rien, est celle des politiciens !
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