« Vous aurez des comptes à rendre » : quand Rima Hassan menace BFM TV

Capture d'écran X
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Une interview qu’ils n’oublieront pas de sitôt. Mardi après-midi, Olivier Truchot et Alain Marshall ont proposé à Rima Hassan de réagir, en duplex sur BFM TV, aux huées dont Emmanuel Macron avait été la cible la veille, lors de la soirée en hommage aux victimes du 7 octobre. Mais avant de répondre à la moindre question, la députée européenne LFI, recouverte d'un ostentatoire keffieh, s'en est vivement prise à la chaîne des deux journalistes. « Je veux dénoncer le fait que vous avez été félicités par un porte-parole de l’armée israélienne, une armée génocidaire, a-t-elle attaqué. C’est très important de dénoncer ça parce que ça dit beaucoup de la ligne éditoriale qui est la vôtre sur le sujet et j’espère que vous vous rendez compte que vous aurez tôt ou tard des comptes à rendre en tant que média. Je vais maintenant répondre à votre question... » Mais les deux présentateurs n’ont pas laissé passer ces menaces à peine voilées. « Attendez, attendez, Rima Hassan ! On vous invite poliment à répondre à nos questions et vous mettez en doute la ligne éditoriale de BFM TV, a rétorqué Olivier Truchot. Vous mettez en cause le travail d’une rédaction, c’est inacceptable. On va arrêter l’interview, dans ce cas-là ».

 

 

Quelques minutes plus tard, Alain Marshall est revenu sur cette interview et la décision prise d’y couper court. « Quand on ment et nous menace, oui, on coupe ! », a-t-il écrit, sur X. Olivier Truchot s’est lui aussi exprimé sur le réseau social et a témoigné de la même indignation. « Vous dites n’importe quoi sur la ligne éditoriale de notre chaîne. Mais peu importe la vérité, l’objectif était d’obtenir votre petit moment de buzz », a-t-il répondu à Rima Hassan. Et de lancer à Mathilde Panot, qui l'avait également mis en cause : « Votre amie, députée européenne, menace des journalistes en direct. C’est votre conception de la liberté d’informer ? »

Les journalistes ont reçu ensuite le soutien de plusieurs personnalités publiques. À commencer par Laurent de Béchade, président de l’association Lutte pour l’égalité dans l’antiracisme, qui a dénoncé des propos « irresponsables » qui « mettent en danger l’ensemble d’une rédaction », ou encore Jordan Bardella. « L’extrême gauche a fait élire une véritable porte-parole du Hamas au Parlement européen : elle en partage l’idéologie meurtrière et les pratiques d’intimidation », a commenté le président du RN.

Le cas Rima Hassan

Ce n’est pas la première fois, en effet, que Mme Hassan se montre menaçante. La députée européenne LFI fait déjà l’objet d’une plainte déposée en juillet par son collègue François-Xavier Bellamy, consécutive à plusieurs tweets pour le moins troublants. « Tremblez. Ce n’est que le début », avait ainsi écrit la juriste à l’adresse du député LR, avant d’en rajouter une couche le lendemain : « Pour le moment, François-Xavier Bellamy et ses petits copains, proches du régime génocidaire israélien, dorment bien la nuit. Ça ne va pas durer »...

 

 

Celle qui estime que le Hamas « mène une action légitime » est également visée par une plainte déposée par Avocats sans frontières pour « intelligence avec des organisations classées terroristes ». Lui est notamment reprochée sa participation, au mois d’août dernier, à une manifestation pro-Hamas à Amman, en Jordanie. « Les liens entre Rima Hassan et les groupes terroristes palestiniens semblent établis, a commenté Gilles-William Goldnadel, président d’Avocats sans frontières. L’impunité, c’est fini ».

Une grande privilégiée médiatique

Est-ce pour autant la fin de l’incroyable immunité dont jouit, depuis des mois, la pasionaria des pro-Palestiniens ? Rien n’est moins sûr. En dépit de sa violence et de ses compromissions ahurissantes, Rima Hassan continue de bénéficier de la clémence du système médiatique. BFM TV a bien réagi à l’incident survenu mardi, mais le communiqué de presse publié par la chaîne se contente de souligner le travail « rigoureux, impartial et équilibré » de sa rédaction. Rien sur les menaces, pourtant claires, proférées par l’insoumise. Très promptes à réagir dans d’autres cas, les diverses sociétés de journalistes que compte ce pays se sont également montrées fort peu critiques envers les accusations portées à l’encontre de BFM TV. Faut-il en déduire que l’écrasante majorité des journalistes pencherait à gauche et partagerait peu ou prou les convictions de Rima Hassan ?

Cette dernière affirme que « les médias sont censés informer de façon neutre ». Soit ! Tout le monde est d’accord là-dessus. Mais cette neutralité n’a, en réalité, jamais existé sur la question du conflit israélo-palestinien. Depuis des décennies, le sujet est très souvent abordé dans la presse française avec un certain biais pro-arabe. Un parti pris que l'on peut retrouver après le 7 octobre : c’est, par exemple, France Inter qui relaie les communiqués du Hamas, c’est l’AFP qui refuse de qualifier cette organisation de « terroriste », c’est Libération qui publie une photo mensongère, c’est Le Monde qui qualifie le défunt chef du Hezbollah de « charismatique »… Alors, quand Rima Hassan exige la « neutralité » des médias français, on ne sait plus s’il faut rire ou pleurer.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 12/10/2024 à 17:50.
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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

44 commentaires

  1.  » Faut-il en déduire que l’écrasante majorité des journalistes pencherait à gauche et partagerait peu ou prou les convictions de Rima Hassan ? » Poser la question, c’est y répondre.

  2. Elle défends sa communauté elle y croit ou est le problème elle a été élu. Israël n’est pas propre pas plus que le Hamas

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