Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a vivement critiqué, lundi 19 juillet, un arrêt de la Justice européenne autorisant, sous condition, l’interdiction du voile islamique sur le lieu de travail. Saisie par deux femmes musulmanes vivant en Allemagne qui contestaient l’interdiction de porter le voile islamique sur leur lieu de travail, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) avait estimé qu’interdire le port du voile pouvait être justifié « par la nécessité pour l’employeur de projeter une image de neutralité à l’égard de la clientèle ou d’éviter des conflits sociaux ».
 

La Cour de justice « ne sait pas ce qu’est la liberté de religion »

« La Cour de Justice devrait changer de nom. Cette question n’a rien à voir, ni de près ni de loin, avec une cour de justice », a critiqué le président Erdoğan lors d’une conférence de presse à Istanbul. « Il ne peut pas y avoir une Cour de justice qui ne sait pas ce qu’est la liberté de religion », a ajouté le chef d’État turc, qui accuse régulièrement les pays européens et l’Union européenne d'« islamophobie ».

Avant Erdoğan, le ministère des Affaires étrangères turc avait fermement condamné, dimanche, la décision de la CJUE, la qualifiant de « dangereuse » et susceptible d'« alimenter la haine de l’islam ».

En Turquie, le voile islamique était interdit dans les institutions de l’État pendant des décennies, jusqu’à ce qu’Erdoğan l’autorise en 2013.

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20 juillet 2021 à 14:16

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